Recrutement au hockey féminin

Entre le rêve et la réalité

Les meilleures hockeyeuses québécoises peuvent maintenant évoluer dans des ligues de haut niveau, au cégep ou à l’université, sans avoir à s’exiler aux États-Unis. L’attrait de la NCAA demeure toutefois très fort, d’autant plus que les universités américaines, particulièrement déterminées dans leur recrutement, forcent les joueuses à prendre une décision alors qu’elles sont encore très jeunes.

Un dossier de Michel Marois

Hockey féminin

Quand la NCAA bafoue les règles

Toutes les joueuses de l’équipe canadienne olympique de hockey féminin, sauf une, ont été formées dans les universités américaines.

Encore aujourd’hui, même si plusieurs formations universitaires canadiennes sont d’un calibre comparable à celui des bonnes équipes américaines, les plus douées sont nombreuses à rêver d’un séjour dans la NCAA. Les dépisteurs américains ne manquent d’ailleurs pas d’alimenter ce rêve avec des promesses qui ne priorisent pas toujours les intérêts des jeunes filles.

Depuis quelques années, plusieurs joueuses de 14 ou 15 ans, encore élèves au secondaire, ont reçu des offres de bourses importantes, conditionnelles à ce qu’elles s’engagent à aller jouer dans une université américaine dans quelques années.

La jeune Laurence Frenette, 14 ans, qui évolue actuellement au collège Stanstead dans l’Estrie, a ainsi signé il y a quelques jours une lettre d’intention pour aller étudier et jouer à l’Université Clarkson... en 2021 !

Dominic Desmarais est impliqué dans le hockey féminin dans la région de Sherbrooke, au cégep Champlain-Lennoxville et au programme sport-études de l’école secondaire du Triolet. « J’ai été surpris de voir des filles de secondaire 3 me poser plusieurs questions récemment sur les universités américaines, explique-t-il. Habituellement, ce sont plus celles du cégep qui le font. Les dépisteurs américains ciblent vite les meilleures et ils tentent souvent de passer par nous pour les contacter, voire les convaincre. »

« Ce sont des pratiques déloyales », estime Danièle Sauvageau, ancienne entraîneuse-chef de l’équipe canadienne championne des Jeux de Salt Lake City et responsable du programme de hockey féminin à l’Université de Montréal.

« Les filles et leurs parents subissent beaucoup de pression, car on leur laisse entendre que l’offre ne sera peut-être plus là l’année suivante. »

— Danièle Sauvageau

« En plus, ça ne respecte pas le cheminement académique des jeunes filles. À cet âge-là, elles n’ont encore souvent aucune idée du programme où elles vont étudier. En arrivant aux États-Unis, elles ne trouveront peut-être même pas leur programme ni l’entraîneur qui les a recrutées. Dommage qu’on force ainsi les joueuses et leurs parents à prendre une décision sans être bien informés. »

Un recrutement « créatif »

L’Ontarien Matt Desrosiers, entraîneur-chef des Golden Knights de Clarkson, championnes en titre de la NCAA, a développé une véritable « filière canadienne » depuis quelques années, avec notamment plusieurs Québécoises. L’ancienne des Titans de Limoilou Elizabeth Giguère, l’un des plus beaux espoirs au pays, a rejoint l’équipe cette saison et, comme Laurence Frenette, d’autres se sont engagées à la suivre au cours des prochaines années.

Desrosiers reconnaît que ses adjoints et lui consacrent beaucoup d’énergie au recrutement, mais il assure que les joueuses qui choisissent son établissement sont assurées d’y vivre une expérience enrichissante.

« La compétition est très vive entre les universités pour attirer les meilleures joueuses et c’est vrai que nous devons être très créatifs, explique-t-il. À Clarkson, nous avons bâti un programme solide qui permet aux jeunes d’atteindre leurs objectifs aussi bien sur la glace qu’en classe. Nous tentons de développer des relations solides avec les étudiantes-athlètes et leurs parents, tout au long du processus de recrutement et pendant leurs années à Clarkson.

« Je travaille aussi pour Hockey Canada, avec l’équipe féminine U18, poursuit Desrosiers. Je constate que plusieurs joueuses préfèrent maintenant demeurer près de chez elles et jouer pour des universités canadiennes. C’est correct. Le plus important, c’est qu’elles trouvent l’environnement qui leur convient. »

Isabelle Leclaire est entraîneuse-chef des Carabins de l’Université de Montréal. Championne canadienne en 2013 et 2016, l’équipe est considérée comme l’une des meilleures au pays. « Nous ne voulons pas imiter la NCAA, mais le calibre de jeu de la conférence québécoise n’a rien à envier à celui des conférences américaines, estime Leclaire. Pour nous, la priorité restera toujours les intérêts des étudiantes-athlètes et nous tenons à respecter leur cheminement, sans les soumettre à une pression inutile. Je suis d’ailleurs convaincue que le taux de satisfaction au terme d’une carrière universitaire est plus élevé au Canada qu’aux États-Unis. »

Un signal de Hockey Canada ?

Comme Leclaire, Sauvageau regrette cet « exode » de plusieurs des meilleurs espoirs québécois, mais ne manque pas de dénoncer aussi l’absence de cohésion entre les différentes instances du hockey féminin au pays.

L’équipe nationale de développement qui a pris part récemment en Allemagne à la Coupe des Nations ne comptait qu’une joueuse évoluant dans le réseau universitaire canadien, la gardienne Tricia Deguire, des Martlets de McGill. Même topo pour l’équipe qui défendra les couleurs du Canada aux Jeux de PyeongChang : Mélodie Daoust, une autre ancienne de McGill, est la seule joueuse ayant fréquenté une université canadienne. 

« C’est certain que Hockey Canada a un rôle important dans tout ça, insiste Sauvageau. Tant qu’on va continuer de recruter autant de filles qui jouent dans la NCAA, les plus jeunes vont vouloir les imiter. Les responsables de programmes nationaux vont devoir travailler plus étroitement avec le Sport universitaire canadien pour favoriser le développement des filles au pays. »

« Il faut aussi qu’on continue d’être créatifs pour bien informer les joueuses et leurs parents », ajoute Leclaire. Les Carabins et les Martlets ont justement disputé un match récemment à Sherbrooke, une façon d’aller au-devant des jeunes athlètes, de répondre à leurs interrogations et à celles de leurs parents.

« Il ne faut pas oublier que, pour la majorité des filles, le hockey de haut niveau s’arrête après l’université, rappelle Leclaire. La priorité doit toujours rester les études. C’est déplorable de voir des jeunes filles s’engager à aller jouer et étudier outre-frontière sans avoir toutes les informations nécessaires pour faire un choix éclairé.

« C’est aussi dommage de voir que plusieurs jeunes Québécoises optent pour des études dans des universités secondaires, comme le Vermont ou le Maine, où leur diplôme n’a pas une grande valeur. »

Des problèmes d’employabilité ?

Patricia Demers, directrice générale de la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec, un organisme qui offre des bourses d’études, s’inquiète aussi de cette tendance, qu’on observe aussi dans d’autres sports, au basketball et au soccer, par exemple.

« La NCAA, c’est une grosse machine, qui impose ses propres règles, explique Mme Demers. Les offres de bourse sont souvent à prendre ou à laisser, une forme de menace déplorable quand on considère qu’il s’agit de jeunes athlètes. Les parents sont aussi mal informés. Légalement, même après avoir signé une lettre d’intention, les filles peuvent toujours changer d’idée. »

Mme Demers souligne aussi que les bourses des universités américaines, même quand elles sont très généreuses, couvrent tout juste les frais d’études très élevés. Elle s’inquiète aussi de la qualité de la formation scolaire reçue aux États-Unis. « Souvent, les étudiants-athlètes reviennent ici avec zéro diplôme, souligne-t-elle. Et quand ils en ont, ils ne sont pas toujours valables ici.

« Nous effectuons présentement une étude auprès de plusieurs dizaines d’étudiants-athlètes, dont la moitié a été formée au Canada et l’autre moitié, aux États-Unis. Nous aurons les résultats plus tard ce printemps, mais déjà, on constate que ceux qui ont été formés ici ont un net avantage sur le plan de l’employabilité. »

Des joueuses parlent de leur expérience

Choisir la bonne université peut être difficile pour les meilleurs espoirs du hockey féminin dans un contexte où elles subissent souvent beaucoup de pression. Nous avons interrogé quatre joueuses sur ce processus.

CASSANDRA POUDRIER, 25 ans, Canadiennes de Montréal

A joué cinq saisons à l’Université Cornell. Travaille actuellement en éducation spécialisée, tout en envisageant un retour aux études, en droit.

« Je m’estime chanceuse d’avoir eu un si beau parcours avec notamment ces années à Cornell et l’opportunité d’aller chercher un diplôme universitaire dans la Ivy League. C’était très important pour moi et cela a beaucoup pesé dans ma décision d’aller aux États-Unis. Nous n’avons pas les mêmes opportunités que les hommes, mais la beauté du hockey féminin, c’est que le cheminement passe par les universités, au Canada ou aux États-Unis. Avec les Canadiennes, nous avons pratiquement toutes des diplômes universitaires. Bien sûr, on doit travailler de 9 à 5, s’entraîner le soir, jouer surtout les fins de semaine, mais c’est quand même un privilège de pouvoir côtoyer toutes mes coéquipières et de contribuer un peu au développement de notre sport. »

KATIA CLÉMENT-HEYDRA, 28 ans, Canadiennes de Montréal

A joué cinq saisons à l’Université McGill. Diplômée en relations industrielles et en psychologie, envisage une maîtrise en psychologie du sport.

« Jusqu’à 15 ans, je jouais avec des garçons et je pensais que je devrais arrêter quand je serais devenue trop petite par rapport aux autres joueurs. J’ai alors eu la chance d’aller aux Jeux du Québec, où j’ai rencontré d’autres filles comme moi, compétitives et déterminées. J’ai réalisé que c'était possible de jouer du hockey féminin de haut niveau et j’ai pu me joindre aux Lynx du cégep Édouard-Montpetit, puis aux Martlets de McGill. J’avais aussi été recrutée par l‘Université du Vermont, mais McGill avait la meilleure équipe au Canada et l’université est parmi les meilleures au monde. Ma première saison, on n’a pas perdu un match ! J’ai maintenant la chance de jouer avec les Canadiennes et de côtoyer des joueuses exceptionnelles. Je suis aussi entraîneure à McGill et au cégep André-Laurendeau. Les filles ont la chance aujourd’hui d’avoir plus d’opportunités que celles de ma génération, mais c’est important de nous impliquer pour s’assurer que ça continue. »

ÉLIZABETH GIGUÈRE, 20 ans, Golden Knigths de Clarkson

A établi plusieurs records avec les Titans de Limoilou dans la ligue collégiale (RSEQ), avec 92 buts et 176 points en 73 matchs. Deuxième marqueuse chez les recrues de la division 1 de la NCAA cette saison.

« J’avais la possibilité d’aller jouer dans plusieurs universités, mais ma première visite à Clarkson m’a convaincue que c’était le bon choix pour moi. C’est un petit campus et tout le monde m’a vite fait sentir un peu comme à la maison. L’équipe de hockey est très bonne [deux titres nationaux en quatre ans], les entraîneurs sont vraiment compétents et j’ai la chance de jouer sur le premier trio. Mes parents voulaient que je sorte de ma zone de confort et je pense que mon séjour ici va m’aider à progresser plus rapidement, aussi bien comme joueuse de hockey que comme étudiante. Ça n’a pas été facile au début, mais nous sommes très bien encadrés et j’ai passé tous mes cours sans problème. Je suis inscrite en Business ; je ne sais pas encore quelle spécialité je choisirai, mais c’est un domaine qui m’intéresse beaucoup. »

KELLYANNE LECOURS, 21 ans, Martlets de McGill

Joueuse étoile au cégep de Limoilou, elle a hésité avant de poursuivre sa carrière au niveau universitaire, mais s’impose comme l’une des meilleures recrues du RSEQ cette saison à McGill.

« J’ai eu un beau parcours jusqu’ici, mais je joue depuis que j’ai 11 ans et c’est très exigeant de combiner le hockey et les études. À mes deuxième et troisième années au cégep, j’ai eu un peu envie d’essayer autre chose et j’ai pensé faire un D.E.C. en éducation spécialisée. Mes entraîneurs et mes proches m’ont toutefois convaincue d’essayer le hockey universitaire. J’ai visité quelques universités, mais les études étaient ma priorité et McGill est très réputée. J’étudie en enseignement primaire et c’est une fierté pour moi d’être ici, d’autant plus que le programme de hockey est aussi très bon. Après une session, je ne regrette vraiment pas ma décision. C’est encore très exigeant, mais je vis une expérience très enrichissante et cela aurait été dommage de passer à côté. »

Cassandra Poudrier

25 ans, Canadiennes de Montréal

A joué cinq saisons à l’Université Cornell. Travaille actuellement en éducation spécialisée, tout en envisageant un retour aux études, en droit.

« Je m’estime chanceuse d’avoir eu un si beau parcours avec notamment ces années à Cornell et l’opportunité d’aller chercher un diplôme universitaire dans la Ivy League. C’était très important pour moi et cela a beaucoup pesé dans ma décision d’aller aux États-Unis. Nous n’avons pas les mêmes opportunités que les hommes, mais la beauté du hockey féminin, c’est que le cheminement passe par les universités. Avec les Canadiennes, nous avons pratiquement toutes des diplômes universitaires. Bien sûr, on doit travailler de 9 à 5, s’entraîner le soir, jouer surtout les fins de semaine, mais c’est quand même un privilège de pouvoir côtoyer toutes mes coéquipières et de contribuer un peu au développement de notre sport. »

Katia Clement-Heydra

28 ans, Canadiennes de Montréal

A joué cinq saisons à l’Université McGill. Diplômée en relations industrielles et en psychologie, envisage une maîtrise en psychologie du sport.

« Jusqu’à 15 ans, je jouais avec des garçons et je pensais que je devrais arrêter quand je serais devenue trop petite par rapport aux autres joueurs. J’ai alors eu la chance d’aller aux Jeux du Québec, où j’ai rencontré d’autres filles comme moi, compétitives et déterminées. J’ai réalisé que c'était possible de jouer du hockey féminin de haut niveau et j’ai pu me joindre aux Lynx du cégep Édouard-Montpetit, puis aux Martlets de McGill. J’avais aussi été recrutée par l’Université du Vermont, mais McGill avait la meilleure équipe au Canada et l’université est parmi les meilleures au monde. Ma première saison, on n’a pas perdu un match ! J’ai maintenant la chance de jouer avec les Canadiennes et de côtoyer des joueuses exceptionnelles. Je suis aussi entraîneuse à McGill et au cégep André-Laurendeau. Les filles ont la chance aujourd’hui d’avoir plus d’opportunités que celles de ma génération, mais c’est important de nous impliquer pour s’assurer que ça continue. »

Élizabeth Giguère

20 ans, Golden Knights de Clarkson

A établi plusieurs records avec les Titans de Limoilou dans la ligue collégiale (RSEQ), avec 92 buts et 176 points en 73 matchs. Deuxième marqueuse chez les recrues de la division 1 de la NCAA cette saison.

« J’avais la possibilité d’aller jouer dans plusieurs universités, mais ma première visite à Clarkson m’a convaincue que c’était le bon choix pour moi. C’est un petit campus et tout le monde m’a vite fait sentir un peu comme à la maison. L’équipe de hockey est très bonne [deux titres nationaux en quatre ans], les entraîneurs sont vraiment compétents et j’ai la chance de jouer sur le premier trio. Mes parents voulaient que je sorte de ma zone de confort et je pense que mon séjour ici va m’aider à progresser plus rapidement, aussi bien comme joueuse de hockey que comme étudiante. Ça n’a pas été facile au début, mais nous sommes très bien encadrés et j’ai passé tous mes cours sans problème. Je suis inscrite en business ; je ne sais pas encore quelle spécialité je choisirai, mais c’est un domaine qui m’intéresse beaucoup. »

Kellyanne Lecours

21 ans, Martlets de McGill

Joueuse étoile au cégep de Limoilou, elle a hésité avant de poursuivre sa carrière au niveau universitaire, mais s’impose comme l’une des meilleures recrues du RSEQ cette saison à McGill.

« J’ai eu un beau parcours jusqu’ici, mais je joue depuis que j’ai 11 ans et c’est très exigeant de combiner le hockey et les études. À mes deuxième et troisième années au cégep, j’ai eu un peu envie d’essayer autre chose et j’ai pensé faire un D.E.C. en éducation spécialisée. Mes entraîneurs et mes proches m’ont toutefois convaincue d’essayer le hockey universitaire. J’ai visité quelques universités, mais les études étaient ma priorité et McGill est très réputée. J’étudie en enseignement primaire et c’est une fierté pour moi d’être ici, d’autant plus que le programme de hockey est aussi très bon. Après une session, je ne regrette vraiment pas ma décision. C’est encore très exigeant, mais je vis une expérience très enrichissante et cela aurait été dommage de passer à côté. »

Stanstead College, un modèle différent

Sarah Vaillancourt a été l’une des meilleures joueuses québécoises de l’histoire. Double médaillée d’or olympique (2006 et 2010), elle a aussi remporté en 2008 le prestigieux prix Patty Kazmaier, remis chaque année à la joueuse par excellence dans la NCAA.

Celle qui a pris sa retraite en 2013, à seulement 27 ans, en raison de blessures, dirige aujourd’hui l’équipe féminine du Stanstead College, une école indépendante de l’Estrie, qui attire plusieurs des meilleurs espoirs du Québec et de l’étranger, même si les coûts sont très élevés. 

« J’ai toujours été très compétitive et c’est certain que je ne recrute que les meilleures, insiste Vaillancourt. Quand ils visitent notre école, les filles et leurs parents sont toujours impressionnés par l’intensité. Je suis très exigeante, c’est vrai, mais quand on rêve de réaliser de grandes choses, il faut accepter de travailler en conséquence. »

La recette, qui ne convient pas à tout le monde, comme l’admet l’entraîneuse-chef, donne des résultats spectaculaires. La saison dernière, la plupart des Québécoises sélectionnées dans l’équipe nationale U18 étudiaient à Stanstead College.

« Nous avons ici des filles qui étudient de la 7e à la 12e année du secondaire, mais comme nous n’avons qu’une équipe, les plus jeunes sont souvent obligées de jouer contre des plus vieilles. C’est exigeant, mais ça leur permet aussi de progresser plus rapidement. »

Pas étonnant que plusieurs joueuses de l’équipe aient déjà été recrutées par des universités, même si cela ne se concrétisera que dans plus de deux ou même trois ans. « J’ai moi-même étudié pendant quatre ans à Harvard [en psychologie], une expérience extraordinaire, et c’est sûr que j’ai un préjugé favorable envers la NCAA », rappelle Vaillancourt.

« Plusieurs de nos filles vont aller jouer dans la NCAA, mais il y en a aussi qui optent pour des universités canadiennes. L’année dernière, sur quatre finissantes, deux ont choisi le Canada et deux ont opté pour les États-Unis. »

— Sarah Vaillancourt, entraîneuse-chef de l’équipe féminine du Stanstead College

La réputation du programme féminin au Stanstead College est telle que les dépisteurs sont souvent nombreux aux matchs de l’équipe. « Et ils sont pratiquement toujours là pour des universités américaines, souligne Vaillancourt. Je pense qu’on devrait être plus actifs, plus ouverts aussi au Canada. Je comprends que les moyens sont différents, mais nous sommes juste à côté. »

Quant à la problématique du recrutement hâtif, Vaillancourt y voit deux côtés : « C’est vrai que les filles de secondaire 3 ne savent pas vraiment dans quelle matière elles vont étudier à l’université, mais j’ai aussi des filles ici à Stanstead qui vont y entrer cette année et qui n’ont aucune idée de leur programme d’études !

« Par contre, j’ai pu constater que certaines filles qui avaient pris leur décision rapidement ont ensuite pu se concentrer sur leurs études et terminer leur programme sans avoir à subir toute la pression qui vient avec le processus de sélection.

« Je pense que chaque cas est différent et qu’il faut respecter le rythme de chacune. »

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