Intelligence artificielle

Premier pas vers la création d’une grappe

Le président et chef de la direction de Claridge, Pierre Boivin, et le recteur de l’Université de Montréal, Guy Breton, coprésideront le comité d’orientation devant mener à la grappe en intelligence artificielle à laquelle Québec a déjà attribué 100 millions sur cinq ans dans son plus récent budget. Selon M. Boivin, l’objectif de ce comité sera de définir la structure de la future grappe, de créer un plan stratégique pour éclairer les décisions du gouvernement dans ce domaine, d’assurer la présence montréalaise dans les discussions pancanadiennes sur le sujet et de se pencher sur les impacts éthiques et sociaux de cette science. Le comité comptera 12 membres, provenant des milieux des affaires (7) et universitaires (5).

— Jean-François Codère, La Presse

Intelligence artificielle

Microsoft veut doubler la recherche à Montréal

Microsoft, en pleine redéfinition de son identité depuis trois ans, compte sur Montréal pour en développer un volet majeur : l’intelligence artificielle. Après avoir investi 6 millions dans des programmes de recherche universitaire et acquis une jeune entreprise prometteuse, Maluuba, on veut doubler les capacités de recherche, a annoncé hier Jean-Philippe Courtois, vice-président exécutif de Microsoft, lors d’une conférence organisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

« Il y a ici cette densité de talents, c’est la ville où il y a le plus grand nombre de [titulaires] de doctorats en intelligence artificielle, a expliqué M. Courtois en entrevue. Nous allons doubler notre capacité en termes de recherche et développement avec l’équipe de Maluuba, qui recrute activement plein de talents d’ici. »

Déjà présente

Même si elle existe depuis plus d’un demi-siècle, l’intelligence artificielle est « en train d’atteindre son point d’inflexion » et son développement est accéléré grâce aux plateformes mobiles et infonuagiques, dit le vice-président. Pourtant, ces avancées restent peu connues du commun des mortels, reconnaît-il.

« Il y a beaucoup de services déjà dans le quotidien des gens dont ils ne se rendent pas compte. On ne le voit pas, mais c’est déjà intégré. Quand vous allez sur Amazon, sur des sites de commerce électronique, vous avez déjà une intelligence prédictive de votre comportement, de ce que vous allez être intéressé à faire, à lire. Ces services au quotidien sont en train d’entrer dans la vie. »

En ce qui concerne plus spécifiquement Microsoft, il a donné en exemple les activités d’une entreprise cliente de Singapour qui utilise un « agent conversationnel » pour mettre en lien des millions de patients avec des médecins. « Autre exemple : Uber. Un des services utilisé aux États-Unis, développé par Microsoft, analyse la pupille de l’œil du conducteur pour s’assurer qu’il est bien certifié. »

La nouvelle Microsoft

Pendant une heure, devant quelque 300 personnes réunies sous le chapiteau de Cirque du Soleil dans le Vieux-Port de Montréal, M. Courtois a réitéré l’importance pour les entreprises d’embarquer dans « la quatrième révolution industrielle », celle du numérique. Il a notamment évoqué les données d’un sondage auprès de chefs d’entreprise qui considèrent, dans une proportion de 47 %, que leur modèle d’affaires sera obsolète d’ici trois ans. Toutefois, 86 % voient ce changement comme une occasion plutôt qu’une menace.

Microsoft, plaide M. Courtois, vit à sa façon un virage depuis trois ans, soit depuis l’accession à la présidence de Satya Nadella. D’« entreprise de logiciels », elle est devenue un « fournisseur de plateformes infonuagiques », a résumé M. Courtois, qui est également président, Monde, des ventes, du marketing et des opérations de Microsoft.

Preuve du changement, il n’a pas prononcé une fois le nom du logiciel le plus connu de son entreprise, Windows, lors de sa conférence d’hier. Le concept-clé, en 2017, est le cloud, ou infonuagique, comme il l’a répété à plusieurs reprises.

« L’entreprise est réellement en train de basculer très fortement dans le cloud, et tous les investissements que l’on fait sont dans le cloud : on s’est engagés à y réaliser 18 milliards de chiffre d’affaires d’ici 2020, a-t-il expliqué à La Presse. Quatre-vingt-dix pour cent des 1000 premières entreprises dans le monde utilisent des services cloud de Microsoft, on a 500 millions d’utilisateurs de Windows 10, plus de 100 millions d’utilisateurs payants d’Office 365 dans le monde. »

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