Transport aérien

Boeing doit revoir le système anti-décrochage du 737 MAX

Les autorités américaines ont demandé hier à Boeing de revoir les modifications apportées au système anti-décrochage MCAS, mis notamment en cause dans l’accident meurtrier d’un 737 MAX 8 de Lion Air en octobre, un revers cinglant pour le constructeur aéronautique.

Boeing doit s’assurer que les changements apportés au MCAS « répondent correctement aux problématiques » en jeu, a souligné le régulateur aérien dans un communiqué.

L’avionneur a présenté, le 27 mars, une mise à jour de ce logiciel. Il espérait obtenir rapidement l’autorisation de la déployer dans la flotte des 737 MAX clouée au sol depuis la mi-mars après l’accident d’un 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines au sud-est d’Addis Abeba, qui a fait 157 morts.

« Nous allons adopter une approche méthodique pour développer et tester la mise à jour pour nous assurer que nous prenons le temps nécessaire pour la mener à bien », a indiqué un porte-parole de Boeing, après le communiqué de la Federal Aviation Administration (FAA).

De leur côté, les autorités éthiopiennes ont indiqué, hier, que le rapport préliminaire pourrait être publié cette semaine.

Ce drame présente des similitudes avec celui de la compagnie indonésienne Lion Air (189 morts) en octobre, selon les régulateurs et les experts aéronautiques, qui estiment que le MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System) a joué un rôle.

Il a été installé sur les 737 MAX pour compenser les problèmes aérodynamiques posés par le changement d’emplacement et le poids de leurs deux moteurs.

« Il faut du temps pour effectuer du travail supplémentaire », a justifié hier la FAA, disant s’attendre à recevoir le correctif de Boeing dans les « prochaines semaines ».

MCAS activé

« La FAA ne va pas approuver le logiciel pour déploiement tant que l’agence n’est pas satisfaite » de la mise à jour qui lui est soumise, a ajouté l’agence fédérale, dont les liens étroits avec Boeing soulèvent des interrogations depuis l’accident d’Ethiopian.

Il est reproché au régulateur américain d’avoir confié une partie de la certification de l’avion, dont le système MCAS, à des employés de Boeing selon une procédure mise en place depuis une dizaine d’années.

Le patron par intérim de l’agence a été entendu au Congrès, la semaine dernière.

La décision d’hier peut apparaître comme une tentative de la FAA de reprendre la main alors qu’un audit du ministère des Transports sur ses procédures de certification est en cours et qu’une enquête a été ouverte par le ministère de la Justice sur le développement du 737 MAX.

Boeing, qui rejette l’idée que les changements demandés suggèrent que la conception de départ du MCAS était inadaptée, a présenté, le 27 mars, des changements destinés à rendre le système « plus solide ».

L’intervention du MCAS devait être plus transparente pour l’équipage, et les pilotes pouvaient, selon Boeing, plus facilement le contourner en cas de problème.

Le but était d’empêcher ce système de s’activer à cause de fausses données, avait précisé Boeing, qui avait aussi prévu de mieux former les pilotes aux subtilités du MCAS et du 737 MAX.

Centre de métallurgie du Québec

Viser la classe mondiale des poudres métalliques

Grâce à un soutien financier de 7 millions de dollars de Québec et d’Ottawa, le Centre de métallurgie du Québec (CMQ) entend devenir un établissement de calibre mondial dans le développement de poudres métalliques pour l’impression 3D.

Dans le cadre d’un projet doté d’un budget de 8,6 millions, ce centre collégial de transfert de technologie intégré au cégep de Trois-Rivières ajoutera 8600 pi2 à ses installations et fera l’acquisition de deux atomiseurs. Ces appareils, l’un au plasma et l’autre au gaz, serviront à réduire divers métaux en infimes particules.

« Ce sont les premiers au Canada, avec cette technologie, dans un centre de recherche », a indiqué le directeur général du CMQ, Gheorghe Marin.

Mené en collaboration avec le Laboratoire de métallurgie des poudres de l’Université Laval et le Centre de caractérisation microscopique des matériaux de Polytechnique Montréal, le projet vise à mettre au point de nouveaux alliages métalliques spécialement destinés à la fabrication additive. Aussi appelée impression 3D, cette technologie en grande croissance consiste à former des pièces complexes en fusionnant, strate par strate, des matériaux en poudre.

« Il existe des centaines de nuances d’acier ou d’aluminium, mais les alliages qui sont destinés à l’impression 3D se comptent sur les doigts d’une main », a souligné Bernard Tougas, directeur des opérations R&D.

Les subventions

La contribution du gouvernement du Québec, à hauteur de 5 millions, provient du Programme de soutien aux organismes de recherche et d’innovation. Le gouvernement fédéral verse pour sa part deux subventions de 1 million de dollars chacune.

« Le CMQ aura une plateforme unique de recherche et de formation permettant d’attirer des partenaires industriels de premier plan ainsi que des chercheurs et des étudiants parmi les meilleurs au monde », a commenté dans un communiqué la ministre déléguée au Développement économique régional du Québec, Marie-Eve Proulx.

Contrat de travail

La Laurentienne a obtenu des concessions 

Au terme d’un bras de fer qui s’est échelonné sur plus d’un an dans le but de conclure un nouveau contrat de travail, la Banque Laurentienne a réussi à obtenir des concessions de la part de la partie syndicale.

L’institution financière a dévoilé hier certaines modalités de la convention collective signée trois jours plus tôt. L’entente, qui sera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2021, remet notamment en cause la notion de sécurité d’emploi, ce que désirait pourtant protéger le syndicat.

En transformation depuis 2016 dans le but notamment de n’offrir que des conseils dans son réseau de succursales d’ici la fin de l’année, la Laurentienne estime que l’entente lui procurait « davantage de flexibilité » afin d’atteindre ses objectifs.

Jusqu’à présent, la conversion a été effectuée dans 23 des 92 établissements de son réseau. Quelques centaines de postes ont été éliminés depuis le début du virage.

« C’est l’un des événements les plus marquants de l’histoire de notre organisation : les employés ont clairement signifié leur volonté d’aller de l’avant vers une culture de performance », a souligné le président et chef de la direction de la seule banque syndiquée au pays, François Desjardins, dans un communiqué.

Le 10 mars, plus de 1000 syndiqués avaient accepté dans une proportion de 81 % l’offre finale de l’employeur. Le Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB), affilié à la FTQ, avait laissé ses membres trancher sans aucune recommandation.

Il n’y a pas eu d’autres commentaires de la part du SEPB, hier.

Des « menaces »

Au cours d’une entrevue téléphonique avec La Presse canadienne à la fin de février, la directrice québécoise du SEPB, Kateri Lefebvre, avait affirmé que l’employeur avait « menacé à plusieurs reprises », alors qu’il était à la table de négociation, d’imposer « un lock-out », faute d’entente.

On ignore les modalités entourant la rémunération dans la nouvelle convention collective. La Laurentienne affirme qu’elle « offre une rémunération et un régime d’avantages sociaux compétitifs par rapport à ceux offerts par les grandes banques ».

Elle dit vouloir également mettre l’accent sur la « performance individuelle et les qualifications comme principaux axes décisionnels pour les possibilités de nomination, de promotion et de progression de carrière pour les postes professionnels ».

Le 27 février, à l’occasion du dévoilement des résultats du premier trimestre, la Laurentienne avait annoncé l’abolition de 350 postes, soit environ 10 % de son effectif total.

Rectificatif

Caisse de dépôt et placement

Contrairement à une information parue dans notre article « De l’immobilier new-yorkais aux infrastructures de la Caisse », publié hier, la Caisse de dépôt et placement du Québec ne détient pas de participation dans le port de Lisbonne. Nos excuses.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.