OPINION

ÉDUCATION À LA SEXUALITÉ
Une société qui reste sexiste

Le ministre de l’Éducation me fait bien rire. C’est un jovialiste bien intentionné et plein d’énergie positive.

Entouré de ses experts sexologues et autres pédagogues du ministère de l’Éducation, il a travaillé fort à répertorier les thèmes du prochain cours obligatoire d’éducation à la sexualité.

Le programme théorique a été fait avec professionnalisme. Bien sûr que les enfants doivent recevoir une éducation à la sexualité, et les thèmes imposés par le Ministère couvre les multiples visages de cette dimension complexe de la nature humaine. 

L’inquiétude des parents et des enseignants vient de ce que nous vivons sur le terrain, tous les jours, avec les enfants à qui se destine ce cours si délicat. 

L’inquiétude vient de ce que l’incarnation du cours va s’inscrire dans notre société qui encore aujourd’hui, malgré toutes les bonnes intentions, reste sexiste.

Il faudra être vigilant, car les écueils seront nombreux. Qu’on le veuille ou non, les mots utilisés, les expressions, les exemples, les images, les mises en situation s’inscriront dans notre société pas si évoluée. 

Vous ne me croyez pas ? Allez donc voir les manuels scolaires très sérieux qui servent à l’enseignement de la biologie en troisième secondaire. Dans le chapitre destiné à la reproduction, pas un seul manuel québécois ne présente une planche anatomique correcte des organes génitaux de la femme.

Si les manuels scientifiques des cours scolaires restent incorrects, comment ce ministère expert en éducation peut-il prétendre à un enseignement de la sexualité égalitaire ? 

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