Personnalité de la semaine

Constance V. Pathy

Constance V. Pathy vient de faire un don exceptionnel de 13 millions pour aider les Grands Ballets canadiens de Montréal à se doter d’infrastructures à la hauteur de leurs besoins et de leur réputation. La généreuse philanthrope montréalaise est notre personnalité de la semaine.

Femme modeste et discrète qui déteste parler d’elle-même, Constance V. Pathy est bien connue du milieu culturel montréalais pour sa fidélité et son engagement bénévole envers divers organismes artistiques auxquels elle consacre son temps, son argent et son énergie depuis 40 ans.

Le don de 13 millions qu’elle vient de faire aux Grands Ballets s’inscrit dans une vaste campagne de financement qui vise à recueillir 25,8 millions pour permettre à la compagnie de danse d’avoir son propre édifice, dans le Quartier des spectacles. Les différents ordres de gouvernement compléteront le financement de ce projet de 99,2 millions.

Logés dans un vieil édifice de la rue Rivard depuis 1980, les Grands Ballets ont grand besoin de ces nouveaux espaces, croit la mécène.

« Je pense que les Grands Ballets méritent d’avoir leur propre maison. Ils sont arrivés à un tel niveau d’excellence qu’ils sont reconnus partout dans le monde et se présentent sur les grandes scènes internationales. Il leur faut un espace plus acceptable. »

— Constance V. Pathy

Ce projet, situé sur la place des Festivals, sera constitué de l’édifice Wilder, rénové et agrandi pour devenir l’Édifice Wilder Espace danse, et de deux annexes dont l’une sera entièrement occupée par les Grands Ballets. Ils y emménageront en 2017. D’autres organismes partageront l’Édifice Wilder Espace danse avec les Grands Ballets, soit Tangente, l’École de danse contemporaine de Montréal et l’Agora de la danse.

Constance V. Pathy fait partie du conseil d’administration des Grands Ballets depuis 1978 et en est la présidente depuis plus de 20 ans. Elle fait également partie du conseil d’administration de l’Orchestre symphonique de Montréal et du conseil consultatif de l'école de musique Schulich de l'université McGill, entre autres. Elle a aussi fondé l’organisme Brome Beaux-Arts, une société de concerts en Estrie. Elle a reçu le prix du Gouverneur général pour le bénévolat dans les arts de la scène en 2004, l’Ordre national du Québec en 2006 et l’Ordre du Canada en 2014.

« La culture est très importante pour moi, dit-elle. Je veux vivre dans une ville où il y a d’excellents spectacles de danse, du théâtre, de l’opéra, des concerts. J’ai été élevée avec beaucoup de musique. »

« Les arts nous enrichissent, et si je peux faire quelque chose pour améliorer la situation à Montréal, cela me fait plaisir de le faire. »

— Constance V. Pathy

La philanthrope est née à La Haye, aux Pays-Bas. Elle détient un diplôme de droit de l’Université de Leyde et elle est arrivée au Canada en 1960. Une fois à Montréal, elle a étudié en musique à McGill, où elle a obtenu deux diplômes, le premier en violoncelle, le second en viole de gambe.

« J’assiste à beaucoup de concerts, mais je ne joue plus, dit-elle. Quand les gens me demandent si je joue encore pour mon plaisir, je leur réponds qu’il n’y a pas de plaisir, car je ne peux plus jouer aussi bien qu’à l’époque où je répétais plusieurs heures par jour. Je crois que maintenant, je suis meilleure comme organisatrice. »

Sa grande cause, aujourd’hui, c’est la danse, bien que ce ne soit pas la cause la plus facile.

« Cela a toujours été difficile de recueillir des fonds pour les arts, mais aujourd’hui, c’est plus difficile que jamais, dit-elle. Bon nombre d’organismes comme les universités et les hôpitaux sollicitent des dons et les gens comprennent mieux leur rôle. Les arts passent pour quelque chose de “frou-frou”, de superflu. C’est pourtant très important, car au-delà de la vie quotidienne, ils contribuent au mieux-être de la société. Il faut le faire réaliser aux gens. Pour ma part, quand je veux convaincre des gens de faire un don, je leur parle de l’importance des arts, bien sûr, mais d’abord, je les invite à un spectacle comme Rêve, qu’on verra aux Grands Ballets ce printemps. »

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