RÉSERVOIRS DE BUTANE DE LA PÉTROLIÈRE SUNCOR

Plusieurs projets compromis

L’avis du Centre de sécurité civile de Montréal a pris le voisinage de la raffinerie par surprise. Depuis, l’arrondissement impose un moratoire sur la délivrance de tout permis autour du secteur le plus dangereux des installations de la société pétrolière Suncor. « Tout est le monde est pris en otage », résume Marc Fortin, qui travaille comme consultant avec les entreprises du secteur, regroupées au sein de la Coalition pour le développement économique de Pointe-aux-Trembles (CDEPAT). Coup d'œil sur les projets compromis.

GROUPE GABRIEL

En compagnie du promoteur Rampa, Groupe Gabriel s’apprêtait en mars 2014 à ouvrir trois concessions automobiles sur un terrain vague de 365 000 pi2 au coin sud-est de l’autoroute 40 et du boulevard Saint-Jean-Baptiste. Un service de restauration rapide devait compléter le projet de 40 millions censé créer plus de 250 emplois. « Aucun usage ni projet de construction » ne peut être autorisé sur [la] propriété », confirmait l’arrondissement le 26 septembre 2014. Le propriétaire de Rampa, Martin Dubois, envisage maintenant de poursuivre la Ville.

USIMM

Le fabricant de pièces sur mesure pour matériaux non métalliques qui compte 12 employés doit déménager pour agrandir. Son président Michel Massé avait trouvé des acheteurs pour ses locaux de 10 000 pi2. Mais la vente n’a jamais pu se conclure. Depuis plus d’un an, l’arrondissement refuse d'accorder tout permis pour son bâtiment, situé à moins de 400 mètres des ballons de butane. « La Ville a même refusé notre permis d’enseigne », dit-il, dépité. À 51 ans, sa bâtisse représente sa caisse de retraite. Que vaut-elle aujourd’hui ? Sans réponse, M. Massé évalue ses recours avec ses conseillers juridiques.

VIBAC CANADA

Filiale d’une entreprise italienne, Vibac Canada fabrique du ruban adhésif. L’entreprise a acheté le bâtiment voisin pour agrandir. Holà, lui a signifié l’arrondissement en 2014. La machinerie achetée a dû être entreposée en catastrophe en attendant la résolution de l’impasse, selon la CDEPAT. Excédée par les délais, la maison mère italienne a envisagé de mettre la clé sous la porte, toujours selon la Coalition. Finalement, le moratoire a été levé le mois dernier pour la zone située au-delà de 610 mètres des réservoirs de butane. C’est dans cette zone que se trouve l’usine de Vibac.

BEAUDRY & CADRIN

Important distributeur de nourriture sèche, Beaudry & Cadrin est coincé. Tout développement futur paraît compromis en raison du moratoire sur la délivrance de permis dans une zone de 610 mètres entourant la raffinerie Suncor. Pis, le grossiste employant 200 personnes est voisin du futur centre de compostage de l’est de Montréal, lequel requiert, lui aussi, une zone tampon de 500 mètres. Dans cette zone, seuls seront permis les projets de développement d’activités compatibles avec le centre de compostage. Déménagement en vue ?

CENTRE DE COMPOSTAGE

Prévu initialement dans le quartier Saint-Michel, le centre de traitement de matières organiques d’une capacité de traitement de 29 000 tonnes par an a atterri au nord-est du carrefour formé de l’autoroute Métropolitaine et du boulevard Saint-Jean-Baptiste. Le conseil d’agglomération a modifié le zonage le 26 mars 2015. Or le terrain convoité se trouve dans la zone entourant les réservoirs de butane de Suncor, laquelle est soumise au moratoire. Le centre de compostage verra-t-il le jour malgré tout ?

PISTE CYCLABLE

La Ville de Montréal prévoit l’aménagement d’un lien cyclable nord-sud sur toute la longueur du boulevard Saint-Jean-Baptiste, l’un des rares liens routiers dans l’est de l’île à relier en ligne droite les rives sud et nord de la ville. Le projet est un élément-clé du projet de réaménagement du boulevard Saint-Jean-Baptiste. Les cyclistes qui emprunteraient cette voie passeraient à quelques dizaines de mètres seulement des dangereuses sphères de butane.

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