La coupe du monde des pays qui n’existent pas
La Coupe du monde de soccer des États « non reconnus » s’achève aujourd’hui en Géorgie, par une finale entre le Panjab et l’Abkhazie. Cet improbable tournoi, qui en était à sa deuxième édition, était officiellement un événement sportif. Dans les faits, il visait à attirer l’attention sur ces nations, régions autonomes ou républiques autoproclamées qui ne sont pas membres de l’ONU et cherchent une légitimité internationale. Douze « pays » participaient à l’événement. En voici six.
Ce petit État indépendant, situé sur la côte orientale de la mer Noire, n’est reconnu que par la Russie, le Venezuela, le Nicaragua et l’île de Nauru (Pacifique). Mais pour la communauté internationale, il fait officiellement partie de la Géorgie, qui a elle-même gagné son indépendance de la Russie en 1992. L’Abkhazie était l’hôte de cette 2 Coupe du monde non reconnue.
Dans les années 60, les habitants de ce territoire britannique d’outre-mer ont été expulsés de chez eux, pour permettre la création d’une base militaire américaine. Dispersée aux Seychelles, au Royaume-Uni et en Maurice, la diaspora chagossienne tente encore de retrouver son pays.
Équivalent scandinave de nos Premières Nations, les Samis vivent à cheval entre la Russie, la Finlande, la Suède et la Norvège, sur un territoire qu’on appelle la Laponie, ou Sápmi, en langue samie. Il n’existe pas de mouvement séparatiste sami, mais ce peuple autochtone milite pour autonomie accrue.
Vingt-cinq ans après sa déclaration d’indépendance, le Somaliland n’est toujours pas reconnu par l’ONU. Pourtant, cet État africain se serait imposé comme un modèle de réussite en matière de démocratie, de sécurité, de système d’éducation et de libertés individuelles. Raison de cette non-reconnaissance ? On craindrait d’encourager d’autres mouvements séparatistes en Afrique… Ne pas confondre avec la Somalie voisine.
Enclave hongroise située en Roumanie, le pays sicule ( en anglais) compte sur un véritable mouvement autonomiste. Certains pensaient que cette région historique obtiendrait son indépendance dans la foulée du Kosovo, dont l’indépendance est d’ailleurs elle aussi disputée.
La République turque de Chypre du Nord a proclamé son indépendance en 1983, mais elle n’est officiellement reconnue que par la Turquie. L’ONU la considère plutôt comme une partie de la République de Chypre sous occupation turque.
En tant que nation aux ambitions autonomistes, le Québec fait aussi partie de la CONIFA. L’équipe, baptisée « Les Québécois », n’est affiliée à aucune fédération. « On aimerait que le Québec se dote d’une équipe. On s’est formés en attendant, pour pallier ce qu’on considère comme un manque, c’est notre raison d’être », explique son porte-parole Yannick Saint-Germain. Pour des raisons financières, les Québécois n’ont pas participé à cette seconde Coupe du monde. Ils pourraient en revanche être de la première Coupe du monde de soccer de plage de la CONIFA, qui aura lieu en septembre, en Italie. À suivre.
Fondée en 2013, la CONIFA (Confédération des Associations de football indépendantes) regroupe une trentaine de « pays » membres, qui ont en commun de n’être reconnus ni par l’ONU ni par la puissante Fédération internationale de football (FIFA).