DÉFI 100 MILLES

Survivre à l’hiver, un jour à la fois

Après l’Abitibi-Témiscamingue, le monde ? C’est le destin qu’a connu le Défi 100 milles, qui avait commencé comme un pari entre deux bons amis et qui s’est finalement propagé bien au-delà des frontières du Québec. La quatrième mouture de ce défi, où on doit bouger sur une base quotidienne pendant 100 jours, commencera dès demain.

L’un des quatre fondateurs du Défi 100 milles, Vincent Rousson, prend visiblement plaisir à se remémorer les débuts de cette grande aventure, qui a pris naissance en Abitibi. « Lors d’un 5 à 7, j’avais lancé une invitation à mon ami Sébastien Bélisle, qui habite La Sarre », lance celui qui vit à Val-d’Or, à quelque 150 km de là.

L’idée ? Contrer la baisse de motivation qui vient inévitablement avec la saison froide lorsqu’on est coureur. À l’époque, Sébastien s’entraînait pour une course importante, le Défi de la Muraille de Chine. C’est ainsi que l’idée a germé dans l’esprit de Vincent :  s’ils s’engageaient tous les deux à parcourir 1 mille (donc 1,6 km) tous les jours, cela pourrait-il les motiver à demeurer actifs malgré la neige et le froid ?

« J’ai dit à Sébastien : « Moi, je vais faire ça à partir de Val-d’Or, et toi, à partir de La Sarre. Et quand ce sera fini, on ira prendre une bonne bière ensemble” », raconte Vincent. 

Il s’est ensuite amusé à jeter les bases de ce défi, puis il a communiqué le tout à son ami sur Facebook. Or, au lieu de lui envoyer les détails par message privé, ceux-ci se sont affichés publiquement… Résultat : plusieurs de leurs amis n’ont pas tardé à vouloir se joindre au duo ! 

« Ç’a vraiment fait boule de neige. Les amis invitaient des amis, qui invitaient des amis, qui invitaient des amis. Alors, en l’espace d’une semaine et demie, nous étions plus de 250. »

— Vincent Rousson, cofondateur du Défi 100 milles

Pour faire face à la logistique, le duo s’est adjoint l’aide de deux autres complices : Éric Godbout et Manon Goulet. Le quatuor ainsi formé était prêt à affronter le nombre grandissant d’inscriptions – 630 au final pour la première année, puis plus de 1800 dès la deuxième…

Le défi n’a pas tardé à attirer des inscriptions des quatre coins du monde, et ce, même à des endroits où l’hiver n’est qu’un vague concept. « Ç’a débordé des frontières de l’Abitibi-Témiscamingue assez rapidement, note M. Rousson. Donc, partout au Québec et au Canada, jusqu’à Vancouver ; après ça, les États-Unis, l’Europe, l’Afrique, la Thaïlande… »

Des tonnes de témoignages

Un peu dépassés par l’ampleur du succès, les cofondateurs ont toutefois reçu des témoignages qui les ont convaincus de continuer. Des gens qui ont repris leur vie en main en se remettant à bouger, qui ont perdu une quantité phénoménale de poids, ou encore cette mère qui a renoué avec sa fille adolescente quand celle-ci s’est mise à aller marcher avec elle chaque jour pour l’encourager…

« Nous, on ne s’attendait vraiment pas à ça. Au départ, c’était seulement un défi ludique entre deux amis pour aller prendre une bonne bière après 100 jours », s’étonne encore Vincent Rousson.

Aussi, plusieurs Québécois leur ont confié avoir redécouvert les joies de l’hiver en sortant tous les jours, ne serait-ce que le temps d’aller faire une promenade.

Certains participants, même, n’ont pas arrêté depuis deux ans. « Ça, c’est assez intense, et je leur lève mon chapeau ! », s’exclame M. Rousson, qui n’en demande toutefois pas autant aux participants. Un jour à la fois… et ça commence demain !

Zoom sur quelques règlements

Au fil du temps, les organisateurs ont peaufiné – et assoupli – leurs règles pour s’adapter au plus grand nombre. En voici un aperçu.

Un défi, un demi-défi

Vincent Rousson compare le demi-défi à un demi-marathon. Après les 50 premiers jours, les inscriptions sont rouvertes pour les 50 derniers. Autrement, le défi complet dure 100 jours, du 1er décembre au 9 mars.

Audacieux ou énergique ?

On peut s’inscrire au défi dans deux catégories. Dans le volet Audacieux, on doit parcourir 1 mille (1,6 km) par jour. Logiquement, on doit pratiquer un sport qui peut donner un kilométrage : course, marche, vélo, nage, ski de fond… Quant au volet Énergique, il a été créé pour les gens qui souhaitent simplement rester actifs. Ils s’engagent donc à bouger 30 minutes chaque jour, de la marche au cours de Zumba en passant par le pelletage de l’entrée.

Le cas de la gastro

Au fil du temps, deux jours de congé ont été ajoutés, qui doivent être repris à la fin du défi. Pour les petits bobos qui prennent plus de temps à guérir – comme une gastro qui s’éternise –, des congés de force majeure sont acceptés. « Que ce soit trois jours ou deux semaines, il n’y a pas de limites », explique Vincent Rousson.

Une petite contribution

Pour soutenir les détails de logistique et d’informatique, une contribution de 20 $ est demandée aux participants. Ce coût permet aussi de garder le défi gratuit pour les jeunes de 18 ans et moins.

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