Musée d’art contemporain

Les travaux reportés d’au moins un an

Les travaux de transformation du Musée d’art contemporain de Montréal, qui devaient débuter cette année, sont reportés au plus tôt à l’automne 2020. L’ouverture du MAC transformé n’aura donc pas lieu avant 2023. Le changement s’accompagne d’une révision du projet avec la possibilité d’un nouveau volume à l’étage supérieur.

John Zeppetelli, le directeur général et conservateur en chef du MAC, a appris la nouvelle juste avant Noël. C’est la Société québécoise des infrastructures (SQI) – qui encadre les organismes publics québécois tels que le musée d’État dans la gestion de leurs projets d’infrastructure – qui a communiqué la décision de reporter les travaux de transformation.

« Le report d’un an minimum a été décidé à la suite d’une analyse un peu plus approfondie des plans et devis du projet qui leur avaient été soumis », a dit M. Zeppetelli, à La Presse, hier. 

En fait, à la complexité du projet, qui doit tenir compte du contexte local du musée, dans le secteur très animé de la Place des Arts, s’ajoute la surchauffe actuelle du secteur immobilier montréalais et des coûts de matériaux plus élevés. 

« Ce genre de projet est très évolutif et un tel report est plutôt normal dans le domaine de la construction. »

— John Zeppetelli, directeur général et conservateur en chef du MAC

Conçu par le consortium Saucier + Perrotte Architectes/GLCRM & Associés Architectes, le plan de transformation repose sur la conversion des réserves où reposent les 8000 œuvres de la collection du musée en salles d’exposition ainsi que sur une amélioration de la visibilité et de l’esthétisme de l’institution. 

Plan différent

Compte tenu du report et du fait que l’enveloppe de 50 millions consacrée au projet n’est pas extensible, le plan de transformation sera un peu différent, selon John Zeppetelli. « Il évolue de façon fantastique, dit-il. La conception élaborée en ce moment sera plus mature. On pourrait même avoir de nouveaux volumes, mais ce n’est pas encore confirmé. »

Parallèlement aux travaux, la construction d’un bâtiment gouvernemental géré par la SQI devait permettre d’accueillir une partie de la collection du MAC. « Mais avec la nouvelle vision du plan, et un nouveau volume qui serait construit à l’étage supérieur, on aura peut-être des besoins inférieurs pour nos réserves hors site, dit le directeur. Ce serait fabuleux, car c’est toujours mieux d’avoir les œuvres dans le même bâtiment que les expositions. » 

Autres séries d’expositions

La programmation d’un musée se planifiant toujours plusieurs années à l’avance, le recadrage des travaux (qui dureront autour de 26 mois) fait en sorte que le MAC aura finalement une autre série d’expositions dans ses locaux actuels. Il organisera, dès juin prochain, des expos qui feront appel à des œuvres de sa collection. « Notamment nos nouvelles acquisitions », précise John Zeppetelli.

Pendant les travaux, possiblement entre 2021 et 2023, il présentera des expos à l’extérieur de l’édifice, et peut-être aussi à l’intérieur, au sein des salles qui ne seront pas affectées. « Cette option est peut-être sur la table et on pourrait la bonifier avec des interventions extérieures d’artistes se produisant hors site. » 

Ironiquement, le report des travaux apporte une certaine souplesse à l’organisme culturel. « Parfois, on a de la misère à réagir à des expositions enthousiasmantes présentées à l’étranger parce que notre programmation est déjà établie, confie le directeur général. 

« Avec le report, on pourra éventuellement programmer une exposition intéressante qu’autrement on n’aurait pu prendre. De toute façon, on va continuer à présenter les artistes visuels les plus excitants et les plus courageux du moment ! » 

— John Zeppetelli

Le musée n’en poursuit pas moins ses activités depuis la clôture des expositions Françoise Sullivan et Manifesto. Son camp de jour de la relâche scolaire se tiendra comme prévu du 3 au 8 mars. Son programme SéminArts se poursuit tout comme les événements de sa Fondation, notamment les Printemps du MAC en avril. 

Le MAC est aussi très actif à l’extérieur du Québec. Pour ceux qui ont raté Leonard Cohen : Une brèche en toute chose, l’expo (qui a rapporté près de 2 millions au MAC) sera diffusée au Jewish Museum de New York à partir du 12 avril avant de se retrouver à Copenhague à l’automne. 

Présence instable, l’exposition consacrée à Rafael Lozano-Hemmer, est aussi en tournée. Elle sera présentée au Museo de Arte Contemporaneo de Monterrey, au Mexique, dès le mois d’août prochain, avant de se rendre à San Francisco en 2020. Enfin, l’expo Françoise Sullivan est en cours d’installation à Kleinburg, en Ontario, au McMichael Canadian Art Collection où elle sera présentée du 16 février au 12 mai, en même temps qu’une expo de Rita Letendre et avant une autre de Marie-Claire Blais. 

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