écologie

« Il faut inclure le droit à un environnement sain dans la Charte », dit Suzuki

Le droit de vivre dans un environnement sain devrait être inclut dans la Charte Canadienne des droits et liberté au même titre que tout autre droit constitutionnel. C'est ce que martèle l’écologiste et animateur David Suzuki, qui était à Montréal, hier, en campagne pour faire reconnaître ce droit par Ottawa. Plus de 140 municipalités canadiennes regroupant 15 millions de personnes ont déjà adopté une résolution en ce sens. L’objectif peut sembler ambitieux avec le dédale des négociations constitutionnelles au Canada, mais il est plus important que jamais, affirme-t-il, dans la foulée de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis.

Pourquoi est-ce important aujourd’hui ?

De nos jours, on refait exactement les mêmes batailles qu’il y a 35 ans : on se bat contre les pétroliers sur la côte de la Colombie-Britannique, on se bat contre les mêmes projets de barrages. On continue d’utiliser l’air, l’eau et le sol comme dépotoirs pour les pires substances chimiques en s’imaginant que ça ne nous touchera pas. Il faut que ça cesse. Ajouter le droit à un environnement sain à notre Charte, c’est le projet le plus important de toute ma carrière d’écologiste. Quand j’ai commencé, il y a deux ans, je ne pensais pas le voir de mon vivant, mais je commence à y croire ! Et l’élection de Trump montre qu’il ne faut pas soumettre l’enjeu de l’environnement aux aléas de cycles électoraux.

Pourquoi refaites-vous les mêmes batailles ?

On est de plus en plus détachés de la nature. La plupart des gens vivent dans les grandes villes. Leur principale préoccupation est leur travail et le revenu qu’ils en tirent, et c’est compréhensible. Mais pendant ce temps, on ne voit plus l’exquise beauté de la nature. Et ce qu’on ne voit pas non plus, c’est le coût social et environnemental de l’économie globalisée. De plus, les gens ne remettent pas en question leur mode de vie même quand ils connaissent les impacts. Même moi, je n’ai jamais cru que l’asthme était un gros problème jusqu’à ce que je voie un enfant faire une crise. Pour mon émission, nous avons voulu montrer ça. Nous sommes allés dans un hôpital de Toronto pendant un épisode de smog. Les gens arrivaient paniqués aux urgences parce qu’ils voyaient un de leurs proches s’étouffer avec l’air toxique. Mais bon nombre d’entre eux, évidemment, arrivaient au volant de leur VUS.

Quel sera l’impact de l’élection de Donald Trump sur les questions environnementales ?

Le jour de l’élection, j’étais à Boston, avec les amis de ma femme, qui a enseigné à Harvard. Les gens, tous des universitaires, étaient catastrophés. On a beaucoup entendu que la victoire de Trump était attribuable aux gens peu éduqués. Mais il a eu l’appui de plusieurs membres de l’élite aussi. On m’a raconté qu’au centre sportif de l’Université Harvard, où plusieurs diplômés s’entraînent, il y avait beaucoup d’appuis à Trump. Et tous les candidats à l’investiture républicaine, sans exception, étaient climatosceptiques. Il y a quelque chose de profond ici. Et c’est catastrophique. On voit déjà Rona Ambrose dire à Justin Trudeau de reculer sur son projet de prix sur le carbone. Et c’est repris par des candidats à la succession de Stephen Harper. Le Canada sera profondément touché. Mais c’est aussi l’occasion pour M. Trudeau de bomber le torse et de montrer la voie. Et ça commence par la question des pipelines : on n’a pas besoin d’en construire d’autres.

Écologie

Le droit à un environnement sain est fondamental, plaide Suzuki

Le droit de vivre dans un environnement sain devrait être inclus dans la Charte canadienne des droits et libertés au même titre que tout autre droit constitutionnel, martèle l’écologiste et animateur David Suzuki. Plus de 140 municipalités canadiennes regroupant 15 millions de personnes ont déjà adopté une résolution en ce sens. L’objectif peut sembler ambitieux avec le dédale des négociations constitutionnelles au Canada, mais il est plus important que jamais, affirme-t-il, dans la foulée de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis.

Pourquoi est-ce important aujourd’hui ?

De nos jours, on refait exactement les mêmes batailles qu’il y a 35 ans : on se bat contre les pétroliers sur la côte de la Colombie-Britannique, on se bat contre les mêmes projets de barrages. On continue d’utiliser l’air, l’eau et le sol comme dépotoirs pour les pires substances chimiques en s’imaginant que ça ne nous touchera pas. Il faut que ça cesse. Ajouter le droit à un environnement sain à notre Charte, c’est le projet le plus important de toute ma carrière d’écologiste. Quand j’ai commencé, il y a deux ans, je ne pensais pas le voir de mon vivant, mais je commence à y croire ! Et l’élection de Trump montre qu’il ne faut pas soumettre l’enjeu de l’environnement aux aléas de cycles électoraux.

Pourquoi refaites-vous les mêmes batailles ?

On est de plus en plus détachés de la nature. La plupart des gens vivent dans les grandes villes. Leur principale préoccupation est leur travail et le revenu qu’ils en tirent, et c’est compréhensible. Mais pendant ce temps, on ne voit plus l’exquise beauté de la nature. Et ce qu’on ne voit pas non plus, c’est le coût social et environnemental de l’économie globalisée. De plus, les gens ne remettent pas en question leur mode de vie même quand ils connaissent les impacts. Même moi, je n’ai jamais cru que l’asthme était un gros problème jusqu’à ce que je voie un enfant faire une crise. Pour mon émission, nous avons voulu montrer ça. Nous sommes allés dans un hôpital de Toronto pendant un épisode de smog. Les gens arrivaient paniqués aux urgences parce qu’ils voyaient un de leurs proches s’étouffer avec l’air toxique. Mais bon nombre d’entre eux, évidemment, arrivaient au volant de leur VUS.

Quel sera l’impact de l’élection de Donald Trump sur les questions environnementales ?

Le jour de l’élection, j’étais à Boston, avec les amis de ma femme, qui a enseigné à Harvard. Les gens, tous des universitaires, étaient catastrophés. On a beaucoup entendu que la victoire de Trump était attribuable aux gens peu éduqués. Mais il a eu l’appui de plusieurs membres de l’élite aussi. On m’a raconté qu’au centre sportif de l’Université Harvard, où plusieurs diplômés s’entraînent, il y avait beaucoup d’appuis à Trump. Et tous les candidats à l’investiture républicaine, sans exception, étaient climatosceptiques. Il y a quelque chose de profond ici. Et c’est catastrophique. On voit déjà Rona Ambrose dire à Justin Trudeau de reculer sur son projet de prix sur le carbone. Et c’est repris par des candidats à la succession de Stephen Harper. Le Canada sera profondément touché. Mais c’est aussi l’occasion pour M. Trudeau de bomber le torse et de montrer la voie. Et ça commence par la question des pipelines : on n’a pas besoin d’en construire d’autres.

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