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OPINION

Bien investir en santé

Bientôt, de nouvelles négociations commenceront entre le gouvernement et les fédérations médicales pour discuter des prochaines ententes. Nous voyons là une belle occasion d’amorcer une réflexion ouverte et novatrice, de façon à investir judicieusement en santé.

Au cours des derniers mois, le débat sur la hausse de la rémunération des médecins québécois a pris beaucoup de place. Notre organisation s’est prononcée contre cette hausse, puisque son ampleur touche durablement nos finances publiques et la capacité de l’État à financer adéquatement les différents services publics. D’autres ont soulevé que cette hausse n’avait pas occasionné davantage de services rendus, représentant une dépense publique inutile pour la population.

Nous pensons que pour une majorité de médecins, les gains salariaux ne sont plus une priorité. Par contre, nous savons que le système de santé dans lequel travaillent les médecins est loin d’être organisé de manière optimale, ce qui cause à la fois une surcharge de travail pour ceux-ci et une inefficacité pour le réseau dans son ensemble, nuisant ainsi à l’accès aux soins pour les patients.

Nous croyons qu’une majorité de médecins accepterait des revenus moindres si les sommes ainsi épargnées étaient investies dans le système pour leur permettre d’organiser et offrir des soins de qualité aux patients.

Par exemple, en ce qui concerne la première ligne de notre réseau, nous savons tous que l’accès y est problématique, et nous l’expliquons par le manque criant d’infirmières. Nous proposons d’investir en engageant davantage d’infirmières en première ligne pour prendre en charge certaines situations (dépistages, suivis d’examens, par exemple) et offrir un suivi conjoint en tandem médecin-infirmière aux patients avec des pathologies lourdes. Cela libérerait du temps pour les médecins afin d’être plus disponibles pour leurs patients et de nouveaux cas, et améliorerait la qualité et l’accès aux soins pour la population. Tout le monde y gagnerait.

N’oublions pas l’accès aux autres professionnels. Par exemple, un investissement en santé mentale est nécessaire pour réduire la surmédicalisation et permettre à nos patients de recevoir les soins psychologiques dont ils ont besoin. De même, investir en petite enfance dans l’accès aux orthophonistes, psychoéducateurs et ergothérapeutes garantirait à nos petits patients d’être pris en charge en temps opportun, améliorant du même coup leur santé et réduisant leurs futurs besoins de soins.

En ce qui concerne la deuxième ligne, on peut très bien imaginer régler ainsi le problème de l’attente sur civière aux urgences. Nous savons que le manque de ressources en soins à domicile et de lits en soins de longue durée oblige des patients à rester des semaines ou des mois à l’hôpital, occupant des lits qui devraient servir aux patients pris en charge aux urgences.

Investissons pour ouvrir des lits de soins de longue durée et offrir des soins à domicile, et automatiquement les hôpitaux seront moins surchargés, les médecins qui y travaillent pourront respirer à nouveau et les patients auront accès à des chambres et des soins plus adéquats.

Encore une fois, tout le monde y gagnerait.

Nous croyons que les médecins du Québec sont prêts pour ce genre de réflexion et d’entente. Nous demandons à nos représentants et au gouvernement d’avoir l’ouverture et la bonne foi pour négocier dans cet esprit. Assurons-nous que les prochains investissements en santé soient judicieux et bénéficient à tous : médecins, infirmières, autres professionnels, et surtout patients.

« Optilab, à quel prix ? »

La photo de l’auteure du texte « Optilab, à quel prix ? »,

dans notre édition d’hier, n’était pas celle d’Anne Vibien, chef du service de microbiologie-infectiologie CISSS Montérégie Est, installation

Saint-Hyacinthe. Voici la photo

qui aurait dû accompagner le texte. Nos excuses.

« Optilab, à quel prix ? »

La photo de l’auteure du texte « Optilab, à quel prix ? », dans notre numéro d’hier, n’était pas celle d’Anne Vibien, chef du service de microbiologie-infectiologie CISSS Montérégie Est, installation Saint-Hyacinthe.

Voici la photo qui aurait dû accompagner le texte. Nos excuses.

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