Le Canadien

Porteurs d'espoir

Comme à chaque ouverture du camp des recrues, les regards se concentrent vers ceux qui incarnent l’espoir chez le Canadien. Et personne n’a autant attiré les caméras que Jesperi Kotkaniemi, premier choix du Tricolore lors du dernier repêchage.

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Kotkaniemi et les autres

À pareille date l’an dernier s’ouvrait le camp des recrues du Canadien. Dans un groupe qui ne regorgeait pas de futures vedettes, les regards étaient surtout tournés vers Noah Juulsen, choix de premier tour deux ans plus tôt, qui faisait ses débuts chez les professionnels.

Mais le hockey étant le hockey, Juulsen s’est blessé deux semaines plus tard et son camp s’est terminé. Au bout du compte, un seul des 23 espoirs a franchi toutes les étapes pour amorcer la saison dans la LNH : Victor Mete, lointain choix de 4e tour en 2016 qui a épaté la galerie avec ses habiletés en relance.

Mete a finalement été l’histoire du camp. À titre de simple recrue, il n’allait pas à lui seul prendre cette équipe à la dérive et la remettre sur le droit chemin. Mais les amateurs de sport vivent d’espoir et Victor Mete était une des trop rares incarnations de cet espoir chez le Tricolore.

Un an plus tard, le manège se répète et les regards se tournent de nouveau vers ceux qui incarnent l’espoir. Il y a donc eu un premier attroupement devant Jake Evans, choix de 7e tour en 2014 qui commence cette saison son parcours professionnel après quatre années fructueuses à l’université. Un bon coup du CH au repêchage, mais peut-être pas au point de constituer une solution aux problèmes de l’équipe au centre.

Mais personne n’a autant attiré les caméras que Jesperi Kotkaniemi.

« Il y a beaucoup de micros ! », s’est exclamé le troisième joueur réclamé au dernier repêchage, visiblement mal à l’aise de faire l’objet d’une telle attention.

Dans un anglais encore limité, Kotkaniemi a brièvement répondu aux questions. Croit-il en ses chances de se tailler un poste avec le Canadien dès cet automne ? « Évidemment, c’est mon rêve. J’y vais un jour à la fois. »

Ses options après le camp, si ça ne fonctionne pas dans la LNH ? « Il y en aura plusieurs : retourner en Finlande ou rester à Laval. On verra. Mon but est de jouer avec le Canadien. »

Au centre pour commencer

Joël Bouchard a lui aussi eu droit à sa part de questions au sujet du Finlandais de 18 ans. Mais le nouvel entraîneur-chef du Rocket de Laval, qui dirige les espoirs du Canadien au tournoi des recrues cette fin de semaine, a tenté du mieux qu’il pouvait de faire dévier l’attention dans les autres directions. Par exemple quand il s’est fait demander s’il s’était entretenu avec Kotkaniemi.

« Ma job, c’est de le faire avec tout le monde. La journée où j’en favoriserai un plus qu’un autre, je ne ferai pas ma job. Donc je lui ai parlé comme j’ai parlé à tous les autres, qu’ils soient repêchés ou invités. On leur parle, [on leur demande] à quelle position ils veulent jouer, comment s’est passé leur été, comment a été leur camp avec leur équipe. C’est aussi ma job, et j’ai appelé les directeurs généraux de toutes leurs équipes juniors. »

Bouchard s’est tout de même mouillé sur un sujet : c’est au centre que Kotkaniemi amorcera le tournoi des recrues. La question se posait, car le nouveau numéro 15 est un centre naturel, mais a passé la dernière saison à l’aile avec l’Assat de Pori, en première division finlandaise. Toutefois, quand il a joué avec son équipe nationale des moins de 20 ans, il était au centre.

La question se posait aussi parce qu’on sait tous ce qui s’est produit la dernière fois que le CH a repêché un centre naturel au troisième rang. (Indice : le joueur en question s’est ensuite retrouvé en Arizona, et on ne parle pas de Kyle Chipchura.)

« C’est un joueur de centre et on va essayer de faire jouer tout le monde à sa position naturelle, a rappelé Bouchard. Mais comme je l’ai dit aux gars, si vous êtes seulement des centres, vous avez quatre places dans l’équipe. Si vous êtes attaquants, il y a peut-être 12 ou 13 places. Faites le calcul, c’est bon aussi de jouer ailleurs.

« Dans son cas, on va le faire commencer au centre. C’est un centre, il est à l’aise, et d’autres joueurs aussi seront au centre. Et à un moment donné, des joueurs vont se retrouver à l’aile. »

Cinq points

On en saura plus sur l’avenir à court terme de Kotkaniemi à partir de ce soir, quand les espoirs du Canadien et des Sénateurs d’Ottawa s’affronteront à la Place Bell de Laval.

Il sera intéressant d’observer sa progression. Kotkaniemi a connu un camp de développement correct, sans plus, en juin dernier, et sa force physique semblait problématique. Encore hier, quand les joueurs défilaient les uns après les autres devant les journalistes, en route vers le terrain de soccer du centre d’entraînement, il ne paraissait pas aussi développé physiquement que plusieurs de ses pairs. Il aura besoin de temps pour « étoffer » sa charpente de 6 pi 2 po.

Cela dit, entre le présent camp et celui de juin, il est rentré à la maison, où il a participé à quatre matchs préparatoires avec Pori. Il y a récolté cinq points en affrontant des hommes.

Quoi qu’il en soit, il est fort possible que, comme l’an passé, l’histoire de ce camp ne soit pas celle que tous attendaient. L’an passé, très peu de gens auraient misé sur Mete. Au camp du Lightning de Tampa Bay en 2016, qui aurait prédit que Brayden Point, le 79e choix en 2014, à peine 160 lb, s’imposerait comme un véritable joueur d’impact ?

Le Canadien n’est pas à un joueur près de se transformer en aspirant à la Coupe Stanley. Même si une surprise émerge du camp, l’équipe demeurera largement négligée pour une simple place en séries ce printemps. Mais les prochaines semaines permettront peut-être aux partisans de découvrir une raison de plus de rêver à un avenir radieux dans quelques années.

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La drôle de situation de Cale Fleury

À l’heure actuelle, le Canadien compte 14 défenseurs avec des contrats de la LNH, à un ou deux volets. Il y a donc fort à parier que ces 14 arrières formeront les brigades défensives du Tricolore et du Rocket.

Parmi ces 14, on compte toutefois un éclopé, Shea Weber, qui en a au moins jusqu’en décembre. Les blessures étant inévitables au hockey, Weber finira bien par avoir de la compagnie à l’infirmerie.

Il pourrait donc y avoir au moins un poste de plus à pourvoir, et c’est là que Cale Fleury entre dans la donne.

Fleury est un défenseur droitier que le Canadien a repêché au 3e tour (87e au total) en 2017. Il compte déjà quatre saisons d’expérience dans la Ligue junior de l’Ouest, d’abord à Kootenay, puis à Regina. Il a aussi participé à la Coupe Memorial en mai dernier, les Pats s’inclinant en finale devant Acadie-Bathurst. Et sa production offensive a progressé constamment, passant de 13 à 51 points de sa première à sa quatrième saison.

Bref, il commence à avoir fait le tour du jardin au hockey junior. Et même s’il aura 20 ans seulement en novembre, il est admissible à la Ligue américaine dès cette saison, car cette ligue prend le 31 décembre comme date butoir. Autrement dit, un joueur de 20 ans, aux yeux de la LAH, doit avoir atteint cet âge au 31 décembre.

« Je dois maintenant montrer que je suis assez bon pour m’établir en permanence dans la Ligue américaine. Je ne crois pas qu’ils vont me garder s’ils ne sont pas convaincus que je jouerai tous les soirs. C’est à moi de mériter mon poste. »

Le problème, c’est que Fleury n’a toujours pas de contrat, et devra donc en signer un au terme du camp s’il convainc l’état-major qu’il est prêt à accéder au hockey professionnel.

« Mon but est de jouer à Laval cette année. Évidemment, le vrai rêve est le Canadien, mais le but plus réaliste, c’est Laval, et de travailler en fonction de ça. »

— Cale Fleury

« À ma connaissance, si je connais un bon camp, obtenir un contrat ne devrait pas être un problème, estime Fleury. Mais si je dois retourner dans le junior, je ne signerai pas de contrat dès maintenant, car ça écoulerait une année du contrat. Dans ce cas, ça irait à la fin de la saison. »

« Je suis plus un défenseur complet »

Selon le toujours fiable site de référence CapFriendly, le Canadien compte actuellement 47 joueurs sous contrat dans l’organisation, soit trois de moins que la limite de 50. Fleury représente un cas incertain, tout comme Simon Després, qui a droit à un essai au camp. Lui aussi se battra donc pour obtenir une entente en bonne et due forme. Et lui aussi est un défenseur.

Malgré des statistiques offensives intéressantes la saison dernière (12 buts, 39 aides en 68 matchs), Fleury estime que ce sont ses autres qualités qui lui permettront de se démarquer. Notamment ses 6 pi 2 po et 207 lb, un gabarit imposant pour un jeune de 19 ans.

« Je suis plus un défenseur complet, bon défensivement. Les statistiques, c’est bien, mais je ne crois pas que mon style se définisse par mes chiffres. Je dois faire des jeux simples et envoyer la rondelle à nos attaquants. J’ai joué avec de bons attaquants, donc ça m’a aidé à obtenir des points ! »

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Trois jours de hockey !

Le tournoi des recrues s’amorce ce soir à la Place Bell avec un duel entre le Canadien et les Sénateurs d’Ottawa. Demain, les espoirs du CH seront conviés à un entraînement à Brossard pendant qu’à Laval, les Sénateurs affronteront cette fois les Maple Leafs de Toronto. Dimanche, le tournoi se conclura par un duel entre les espoirs des Leafs et ceux du Tricolore, toujours à Laval. Notons que les rencontres de demain et dimanche se tiendront à 15 h.

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Deux blessés

Des 30 joueurs conviés au camp cette semaine, deux n’ont pas patiné hier. Il s’agit du défenseur Scott Walford et de l’attaquant Samuel Houde. Walford, un défenseur repêché au 3e tour en 2017, était blessé à une épaule au camp de développement cet été et tout indique que c’est encore cette blessure qui le ralentit. Houde, un choix de 5e tour en juin dernier, est lui aussi touché à une épaule. Dans son cas, la blessure est toute récente, il est tombé au combat lors d’un entraînement avec les Saguenéens de Chicoutimi la semaine dernière. On ignore toujours si l’un ou l’autre pourra jouer cette fin de semaine.

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Vejdemo veut jouer en Amérique du Nord

Parmi les 27 patineurs au camp, seulement deux portaient des numéros inférieurs à 50 : Jesperi Kotkaniemi (15) et Lukas Vejdemo (22). « Je l’avais remarqué, Jesperi et moi en avons parlé, que nous étions les deux seuls. Mais on n’en fait pas cas », a admis Vejdemo.

S’il y a parfois une certaine symbolique derrière le choix des numéros, attendons le déroulement du camp avant de nous prononcer sur les chances de Vejdemo de jouer dans la LNH cette saison.

Mais qu’il joue à Montréal ou à Laval, le Suédois, choix de 3e tour du CH en 2015, estime qu’il était temps pour lui de traverser en Amérique du Nord.

« J’ai joué trois ans en Suède, donc c’est le temps de passer à l’étape suivante. J’ai connu une bonne saison là-bas, et le Canadien voulait que je vienne ici. » Vejdemo estime être un centre naturel, position où il a joué lors des deux dernières saisons. L’an passé, il a amassé 22 points en 47 matchs. « Ils ont besoin de centres, et je suis un centre », rappelle-t-il.

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