LNH

Demander (ou pas) une transaction ?

COLUMBUS — Le récent bras de fer entre Jonathan Drouin et le Lightning de Tampa Bay a suscité sa part de commentaires et réactions.

Chacun avait son opinion, mais on n’exagère pas en disant que le courant majoritaire condamnait le joueur (ou son agent) pour avoir exigé une transaction à un si jeune âge. Et pour l’avoir fait publiquement.

Le commentaire qui a fait le plus de bruit est sans doute celui de Bob Murray, directeur général des Ducks d’Anaheim. « Des joueurs qui sont encore sous leur premier contrat et qui demandent des transactions. Formidable », avait dit le DG, sarcastique.

Dans l’entourage des Blue Jackets de Columbus, on retrouve deux autres cas qui auraient pu ressembler à celui de Drouin, mais qui ont été traités différemment. Curieusement, il s’agit de deux joueurs également repêchés au premier tour en 2013.

LE CAS SETH JONES

À Nashville, Seth Jones a eu le malheur d’aboutir dans la même organisation que Shea Weber, Roman Josi, Ryan Ellis et Mattias Ekholm, quatre défenseurs qui ont en poche des ententes valides pour au moins trois autres saisons complètes.

« On en parlait un peu dans le vestiaire [à Nashville], a admis Jones, après l’entraînement d’hier matin. Tout le monde dans la ligue se doutait qu’on en arriverait là un jour, on ne savait juste pas quand. N’importe qui aurait pu être échangé, et c’est tombé sur moi. »

Jones, rappelons-le, a été repêché au quatrième rang en 2013, mais plusieurs estimaient qu’il aurait pu être sélectionné au tout premier rang, même devant Nathan MacKinnon. À tout le moins, sa sélection au deuxième rang faisait consensus, et la surprise a été grande quand il a chuté au quatrième échelon.

Coincé dans la structure des Predators, Jones a vu son temps moyen d’utilisation par match rester stable, autour de 19 minutes. Or, depuis son arrivée à Columbus, il joue plutôt 24 minutes par match, une hausse spectaculaire. Pour un joueur qui négociera, le printemps prochain, son deuxième contrat professionnel, ces minutes pourraient lui valoir bien des dollars auxquels il n’aurait pas pu rêver à Nashville.

Bref, Jones aurait très bien pu exiger une transaction, d’autant plus qu’il se savait capable d’en offrir davantage aux Predators. Mais il ne l’a visiblement pas fait.

« Ç’aurait été difficile de le faire. Je crois que tu dois d’abord obtenir le droit de demander une transaction, par exemple si tu brûles la ligue après deux ans. »

— Seth Jones

« Shea Weber pourrait jouer 28 minutes, mais avec le groupe de défenseurs là-bas, il en joue 24. Tout le monde était dans la même situation, mais on était tous heureux, ajoute le grand défenseur. On comprenait tous la situation. J’en ai profité pour apprendre de lui et de Josi, notamment sur la façon de gérer les minutes quand tu en joues beaucoup. Shea m’a montré comment être un meneur. »

Jones n’a toutefois pas voulu commenter spécifiquement le cas de Drouin. « Chaque personne gère les situations différemment. Et on ne connaît pas non plus tous les détails. »

LE CAS KERBY RYCHEL

De son côté, Kerby Rychel porte toujours l’uniforme des Blue Jackets, qui l’ont repêché au 19e rang en 2013.

Depuis son plus récent rappel, les choses se déroulent rondement pour le jeune attaquant, qui totalise six points en huit matchs depuis son retour dans la LNH. Il a aussi droit à un temps d’utilisation accru, puisqu’il a joué 10 minutes ou plus à chaque match depuis son récent rappel. À ses 11 premières rencontres, en début de saison, il était toujours employé moins de 10 minutes.

Mais déjà, huit joueurs repêchés après lui, en 2013, comptent davantage de matchs d’expérience dans la LNH. « Ça peut être difficile de voir des joueurs repêchés peu avant ou après toi qui ont leur chance. Mais chacun a un parcours différent. L’idée est de ne pas devenir frustré. Maintenant que je suis ici, je veux rester », a expliqué Rychel.

Or, au début janvier, le Columbus Dispatch a dévoilé, selon des sources anonymes, que Rychel avait exigé une transaction avant le début de la saison, mais que l’équipe n’était pas disposée à s’en départir. Le Canadien faisait partie des équipes intéressées, disait-on, par l’ailier de 6 pi 3 po et 213 lb.

Par contre, ni le joueur ni l’équipe n’ont discuté de la situation sur la place publique. « Je ne commente pas cette situation », a poliment fait savoir Rychel.

On devine toutefois que si les minutes et les points demeurent au rendez-vous pour Rychel, les rumeurs devraient cesser de circuler.

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