Choisir Montréal plutôt que New York

Partout dans le monde, les universités offrent des Masters of Business Administration (MBA), mais pourquoi donc choisir Montréal pour y faire une maîtrise en administration des affaires ? Deux étudiants étrangers racontent pourquoi ils ont jeté leur dévolu sur la métropole. 

Originaire du Venezuela, Moises Meza a résidé au cours de sa vie dans plusieurs pays. Après avoir travaillé cinq ans dans une entreprise de consultation en logistique, il a décidé de faire un MBA. Même s’il a envisagé d’étudier à New York, c’est une réponse positive de l’Université McGill qui a fait pencher son cœur pour la métropole.

L’homme de 30 ans, qui obtiendra son diplôme l’an prochain, n’a jamais regretté son choix. Au contraire, la ville a même dépassé ses attentes. « Montréal est un endroit unique où le français et l’anglais se côtoient. J’adore pouvoir y pratiquer les deux langues », explique l’étudiant qui a commencé à apprendre le français alors qu’il effectuait un échange étudiant en Nouvelle-Écosse à la dernière année de son secondaire.

Moises Meza ne tarit pas non plus d’éloges quant à la diversité culturelle, à la qualité de vie et au bouillonnement d’innovations qu’on y retrouve.

« New York est une ville puissante, mais elle reste un lieu de travail. Tandis que Montréal est une ville amusante. Les gens y sont moins stressés et la qualité de vie y est extraordinaire. On ne s’ennuie pas. Il y a toujours quelque chose à faire. Parallèlement, c’est un endroit d’innovation. Je pense à des entreprises comme Téo taxi qui sont l’avenir. »

Pour Moises Meza, les nombreux parcs, le fleuve et la gastronomie donnent des airs romantiques à la métropole. Aspect qu’il peut partager avec sa femme, également vénézuélienne et étudiante à McGill. « Au début, elle avait peur de ne pas aimer la ville, mais je lui ai dit de me faire confiance et qu’elle allait s’y plaire. Elle est tombée amoureuse de Montréal. »

À l’université, l’étudiant est fier d’avoir noué des liens avec des gens de plusieurs nationalités. Ses professeurs l’enchantent et lui ont permis de changer sa façon de voir le monde. « McGill est une université de classe mondiale. Grâce aux enseignants, je ne vois plus les choses de la même manière. Je les vois de façon plus objective et plus globale. »

Lorsqu’il aura terminé ses études, le Montréalais d’adoption, qui effectue en ce moment un stage au Canadien National, aimerait, si cela est possible, demeurer dans la province et y faire sa vie. « Il y a beaucoup d’opportunités ici, surtout si vous parlez les deux langues. Oui, j’aimerais rester. »

Innovation et qualité sans snobisme

Après ses études en génie, Adrián González Sánchez, Espagnol d’origine, a longtemps travaillé à Paris et à Buenos Aires. Lorsqu’il a fait des recherches pour entreprendre un MBA, Montréal revenait sans cesse et était synonyme d’innovation et de qualité, mais sans le côté hiérarchique et snob. Des qualités qui ont frappé l’esprit du jeune homme.

Arrivée en mai dernier, M. Sánchez a d’abord vécu le choc de la langue. « Avant d’arriver, j’avais regardé le film Starbuck. Je m’étais dit que jamais je n’arriverais à comprendre. » Il lui aura fallu deux semaines d’immersion pour bien saisir les expressions et subtilités langagières. Ensuite, rapidement, l’étudiant s’est imprégné de la culture québécoise.

« Pour moi, c’est important d’avoir des amis québécois pour connaître la culture. Je suis aussi allé découvrir la Gaspésie et le mont Tremblant. »

Il adore le mélange des cultures, le dynamisme de la métropole, les contacts aisés, l’ouverture d’esprit des gens et, surtout, un niveau de stress beaucoup moins élevé qu’ailleurs. Sa plus grande crainte demeure l’hiver, mais il s’y prépare mentalement. « Mes amis m’ont dit ce qu’il fallait que je me procure pour que tout se passe bien. Aussi, je compte m’acheter des patins. Je veux aussi essayer le traîneau à chiens et la cabane à sucre. »

Les quelques mois qu’il a passés à HEC Montréal l’ont aussi conforté dans sa décision, puisque l’image qu’il se faisait s’est réellement concrétisée. « L’université nous a offert de nouvelles possibilités en ajoutant un programme d’analyse et d’accompagnement pour les start-ups en intelligence artificielle. En tant qu’étudiant, c’est une opportunité extraordinaire d’accompagner des entrepreneurs dans leurs démarches et de participer à l’émergence de nouvelles entreprises. »

Adrián González Sánchez s’implique aussi dans l’association étudiante. Il gère actuellement une nouvelle communauté en big data ou mégadonnées. « Le but était que des gens de ce milieu se rencontrent et aussi que l’on tisse des liens avec des leaders de ce domaine », souligne le jeune homme. « L’écosystème est très bon ici pour que se développe cette expertise, puisqu’on y retrouve les chercheurs, les talents et les investisseurs. »

Lorsqu’il aura terminé ses études, Adrián veut profiter des possibilités que lui laisse entrevoir Montréal, mais il souhaite aussi parfaire ses connaissances de la culture locale. « C’est certain que je veux rester ici encore de nombreuses années. »

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