Opinion

Accord économique et commercial globaL
Un nouveau sommet pour la relation Canada-France

Depuis plus de 50 ans, il y a entre la France et le Québec une relation diplomatique « directe et privilégiée » qui est le fruit de la volonté du président Charles de Gaulle.

La France et le Canada partagent une langue et une histoire communes en plus d’être des partenaires commerciaux de longue date. Cette relation privilégiée se traduit entre autres par la présence de près de 23 000 étudiants français sur le sol canadien chaque année et plus de 9700 entreprises françaises exportant au Canada.

Depuis hier, notre relation a franchi un nouveau sommet avec la ratification de l’Accord économique et commercial global (AECG/CETA) par l’Assemblée nationale.

L’accord, signé le 30 octobre 2016, est entré en vigueur provisoirement le 21 septembre 2017, éliminant ainsi les droits de douane sur 98 % des lignes tarifaires. Dans un climat de repli sur soi, de protectionnisme et d’incertitudes, cette entente offre une possibilité de partenariat élargi en matière non seulement d’échanges commerciaux, mais également en matière d’investissement, de partenariats technologiques, scientifiques et d’innovation.

Elle offre également un marché stable et prévisible pour les investisseurs des deux côtés de l’Atlantique. L’AECG représente pour le Canada l’ouverture d’un marché de plus de 500 millions de consommateurs représentant près de 22 % du PIB mondial, alors que le Canada cherche à diversifier ses partenaires commerciaux et à réduire sa dépendance au marché américain.

La ratification de l’entente par la France rappelle le lien étroit l’unissant au Canada. La France est le premier pays fondateur de l’Union européenne à ratifier l’entente. Ce geste envoie un message clair quant à la valeur de cet accord.

L’AECG bénéficie aux consommateurs européens et canadiens, mais également aux entreprises, quelle que soit leur taille. Mais pour assurer l’avenir politique de l’AECG, tous les pays de l’Union européenne devront ratifier l’entente. La partie n’est pas gagnée ; 16 pays européens doivent encore le faire. Un obstacle important à la ratification de plusieurs États européens a cependant été levé en mai dernier par la reconnaissance, par la Cour de justice européenne, de la compatibilité de l’entente avec le droit européen.

J’ai donc bon espoir qu’avec la levée de cet obstacle majeur, les pays de l’Union européenne ratifieront l’entente qui pourra alors assurer sa pleine légitimité politique. L’AECG s’imposerait alors comme un modèle de coopération et un contre-exemple du mouvement de repli et de fermeture aujourd’hui porté par les États-Unis de Donald Trump.

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