Voïvod

35 ans plus tard

Le légendaire groupe métal québécois Voïvod, dont le 14album sortira le 21 septembre prochain, sera sur scne samedi dans le cadre d'Heavy Montréal. Le festival revient au parc Jean-Drapeau après une année de pause. Pour son 35e anniversaire, la bande de Michel « Away » Langevin et Denis « Snake » Bélanger nous fait revivre des moments marquants de son impressionnante histoire.

La création du groupe à Jonquière en 1982

Denis D’Amour, Jean-Yves Thériault et Michel Langevin fondent un groupe à Jonquière en 1982. Peu de temps après, Denis Bélanger s’ajoute à la bande. « Le premier spectacle a eu lieu le 25 juin 1983, et on joue au même endroit vendredi, 35 ans plus tard, dans le cadre de Jonquière en musique », nous a raconté en juin dernier Michel Langevin.

« Au début, on répétait dans le sous-sol du bureau d’assurances du père de Denis, poursuit-il. Finalement, les pompiers nous ont expulsés après des essais pyrotechniques maison. »

C’est après la sortie de l’album War and Pain que Voïvod met le cap sur Montréal. Avec son style de musique unique, il se met à tourner à l’international avec des groupes comme Celtic Frost et Kreator. « Denis D’Amour avait un background assez large. On faisait du trash métal, mais il a amené le côté progressif », souligne Denis Bélanger.

Un clip signé par Dédé Fortin

Après son arrivée à Montréal, Voïvod, jouant en première partie de Sword, abasourdit le public présent au Vélodrome le 8 février 1985. Le groupe se produit aussi dans ce qu’on appelle « les mercredis du Vieux-Port ». C’est là que Dédé Fortin, défunt chanteur des Colocs, filme le groupe pour réaliser le tout premier clip de Voïvod.

Les années passent, trois albums sortent, le succès s’emballe et Voïvod signe en 1989 un important contrat avec le label MCA, avec qui le groupe lance l’album mythique Nothingface.

Avant Rush, mais après Soundgarden

En 1990, pour l’anecdote, Faith No More et Soundgarden assurent la première partie de Voïvod. « Lors de cette tournée, nous avons vu le grunge exploser », souligne Denis « Snake » Bélanger.

Mais le spectacle le plus mémorable demeure la première partie de Rush au Forum de Montréal le 14 mai 1990. « Je me souviens encore de notre nom sur la marquise. »

Le creux du métal

Voïvod survit aux différentes modes musicales. « Le métal a vécu un gros creux au début des années 90 », rappelle Daniel Mongrain. « Quand tu dis que les gars de Metallica se coupent les cheveux, c’est que les choses changent », ajoute en riant Denis Bélanger.

Quelques années plus tard, le métal revient en force avec les Pantera, Machine Head et Fear Factory. Puis au début des années 2000, l’ex-Metallica Jason « Jasonic » Newsted se joint à Voïvod lors des séances d’enregistrements en studio.

La mort de Denis « Piggy » D’Amour

En 2005, un cancer emporte Denis « Piggy » D’Amour, le légendaire guitariste de Voïvod, à l’âge de 45 ans. « Il a fallu prendre un temps mort pour voir si on allait mettre la clé dans la porte, se souvient Denis « Snake » Bélanger. Mais j’avais une petite voix qui me disait de continuer… »

Surtout que le groupe avait des enregistrements avec « Piggy » qui ont finalement pu servir aux deux albums qui ont suivi, Katorz et Infini.

L’arrivée de Daniel Mongrain et Dominique Laroche

Daniel Mongrain ne joue pas encore de la guitare la première fois qu’il tombe sur le clip Ravenous Medicine de Voïvod à la télévision. « Cela ne ressemblait à aucun autre band. J’avais 11 ans, et cela m’a convaincu d’aller acheter une guitare. »

Daniel « Chewy » Mongrain a grossi les rangs de Voïvod en 2008. « Cela fait 10 ans, comme la première édition d’Heavy Montréal », souligne-t-il.

« Je me souviens de son audition, c’est comme si c’est « Piggy » qui jouait », se remémore Snake.

Quant à Dominique Rock Laroche, il remplace Jean-Yves Thériault à la basse depuis 2014. « Voïvod a toujours été une grande influence pour moi. J’ai toujours joué avec une couleur Voïvod. »

The Wake

En 2013, Voïvod vit une sorte de « retour aux sources » avec l’album Target Earth. Les tournées se poursuivent.

Spectacle mémorable, celui donné l’an dernier au Festival d’été de Québec sur les plaines d’Abraham, en première partie de Metallica. « C’est le plus gros stade en Amérique. De jouer chez nous avant le plus grand groupe de métal ever, tu ne peux avoir mieux », lance Daniel Mongrain.

Cela nous amène à aujourd’hui. Voïvod prépare la sortie de son 14e opus, intitulé The Wake, qui sortira le 21 septembre prochain. Il décrira « le monde troublant dans lequel on pourrait vivre dans 100 ans », explique Snake.

Un groupe culte, Voïvod ? Sans aucun doute. « Nous avons un public qui nous suit depuis le début », souligne Michel Langevin.

Parmi ses fans, Dave Grohl. Rappelons que l’ex-Nirvana et leader des Foo Fighters a demandé à Michel Langevin d’illustrer la pochette de son projet métal Probot en 2004, et qu’il a invité Snake à y chanter sur la pièce Dictatosaurus.

Voïvod aimerait se produire pour la première fois en Inde et en Chine. En attendant, il repart de plus belle sur la route en Europe à l’automne.

evenko dans l’île

Heavy Montréal, qui revient après une année de pause, est l’un des quatre festivals du promoteur evenko dans l’île Sainte-Hélène. Les têtes d’affiche principales d’Heavy Montréal sont Marilyn Manson, Rob Zombie, Ultra Vomit, Alestrom, Gojira et Limp Bizkit (en remplacement d’Avenged Sevenfold). Avant Heavy Montréal ce week-end, le festival ’77 Montréal se tiendra demain au parc Jean-Drapeau. Puis ce sera au tour d’Osheaga (du 3 au 5 août) et d’ÎleSoniq (les 10 et 11 août) de faire vibrer l’île. Des travaux sont toujours en cours au parc Jean-Drapeau, de sorte que les festivités musicales ont lieu sur un site temporaire cette année encore.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.