COMMANDITÉ
Portrait d’architecte

Anik Shooner :  créer la beauté

De l’esquisse au ruban rouge, le travail des architectes sculpte l’environnement et donne vie aux espaces. Pour mieux comprendre cet univers fascinant, des créateurs québécois ont accepté de parler de leur vision du métier. Voici l’architecture vue par Anik Shooner, présidente et associée de la firme montréalaise Menkès Shooner Dagenais LeTourneux (MSDL).

«  Choisis ce que tu aimes  »

Jeune enfant, Anik aime déjà façonner son environnement par le jeu. Lorsqu’elle envisage plus tard d’étudier à l’École de l’architecture de l’Université de Montréal, l’économie traverse une période creuse et les emplois sont plutôt rares dans le domaine.

« Mon père m’a dit : “Choisis ce que tu aimes, ça va bien aller”, se rappelle l’architecte. Ça a eu un impact sur tout le reste de ma vie, de ma carrière. »

De Toronto à Montréal

Alors que les perspectives d’emploi sont peu reluisantes au Québec, il y a beaucoup d’action à Toronto : Anik y travaille pendant quatre ans au sein d’une grande firme. De retour à Montréal, elle œuvre au bureau local du même employeur. Puis, en 1994, elle s’associe à Yves Dagenais et à René Menkès pour acheter le cabinet montréalais. En 2004, une fusion avec Jean-Pierre LeTourneux complète la firme Menkès Shooner Dagenais LeTourneux telle qu’elle est aujourd’hui connue.

Se diversifier pour s’adapter aux cycles économiques

À ses débuts, l’entreprise ne compte que six personnes; il y en a aujourd’hui 120, une équipe talentueuse dont elle est fière. Anik explique ce succès par une éthique de travail rigoureuse et la diversification des types de mandats. « Ça nous a permis de nous ajuster à la demande en fonction de l’économie, précise la femme d’affaires. Privé, public, commercial, institutionnel, hôpitaux, centres de recherche… La demande pour divers types de projets suit des cycles différents. »

L’inspiration vient de partout

En plus de participer à de nombreux voyages orientés architecture et environnement, Anik croit que l’inspiration se trouve n’importe où – pourvu qu’on y soit attentif : « En ville, je m’intéresse aux gens que je côtoie et j’essaie de comprendre leurs besoins, comment ils veulent vivre. Dans la nature, ce sont les petits détails qui nous entourent. » Elle croit aussi que les enjeux environnementaux obligent les architectes à chercher de nouvelles solutions.

Patience et passion

Quel est le pire ennemi de l’architecture  ? Le manque de temps. «  Tout va vite, les échéanciers sont courts. Or, il faut prendre le temps de réfléchir pour faire de bons projets et prendre les bonnes décisions  », croit Anik. Pour la nouvelle génération qui s’intéresse au métier, la patience est de mise.

 « Architecte, c’est un métier extrêmement long à apprendre. Il n’y a pas de raccourci. Il faut être patient et passionné », assure-t-elle.

Le début et la fin

Les moments préférés d’Anik sont le début et la fin d’un projet. «  Sur un croquis, tout est possible. Le rêve est là, il n’y a aucun obstacle, explique l’architecte. Puis, lorsqu’on coupe le ruban et qu’on entre dans l’édifice, on a la preuve d’avoir surmonté tous les défis. On revit l’adrénaline du commencement.  » Anik confie qu’elle aime bien revisiter des réalisations passées et y rencontrer des gens qui y vivent ou y travaillent, pour s’assurer qu’ils y sont heureux.

Sur la table à dessin…

Parmi les projets à l’horizon, Anik est particulièrement emballée par le design du nouveau siège social de la Banque Nationale. « C’est un édifice qui sera très visible, à la porte de Montréal. C’est un grand défi qui nous responsabilise énormément, dit-elle. Autant la signature du projet doit être emblématique pour Montréal, autant l’intérieur doit être inspirant et agréable, pour stimuler la créativité des gens qui y travaillent. »

Réunir jeunes et moins jeunes

Si on lui offrait carte blanche et un chèque en blanc, Anik se lancerait dans la construction d’un projet communautaire audacieux : un complexe combinant une école et une résidence pour personnes âgées. « Je regarde l’état de nos écoles et les conditions dans lesquelles se retrouvent nos aînés… Réunir ces deux groupes-là, créer des rencontres dans de beaux environnements, avec des petits commerces et des jardins, des lieux plus intimes, ça m’apparaît comme une bonne solution à un défi de société. »

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