Sur les traces d’un tueur en série à Canal D

Quinze ans de meurtres irrésolus au Québec

Entre 1970 à 1985, des dizaines de femmes du Grand Montréal ont été sauvagement assassinées. Malgré les enquêtes policières, les coupables n’ont jamais été démasqués. Et si ces crimes avaient plutôt été l’œuvre d’un — ou de plusieurs — tueur en série ? Voilà la question à laquelle tente de répondre la série documentaire Sur les traces d’un tueur en série qui fait ses débuts ce soir, à Canal D. Incursion dans l’univers du crime-réalité québécois.

Des dizaines de meurtres sans réponse

Comment un si grand nombre de crimes peuvent-ils demeurer inexpliqués ? Les méthodes d’enquête et les moyens techniques de l’époque pour résoudre des meurtres aussi sordides n’étaient pas ce qu’ils sont de nos jours. « Le concept même de tueur en série n’existait pas encore », explique Marie-Christine Pouliot, productrice principale des documentaires à Attraction Images. « La collaboration entre les différents corps policiers n’était pas aussi développée qu’aujourd’hui, non plus. »

De nouvelles informations, 40 ans plus tard

Avec la participation de nombreux intervenants et après des mois de recherches approfondies, l’équipe de l’émission aspire à trouver de nouveaux indices qui pourraient aider à élucider ces mystères vieux de plus de 40 ans. « Le regroupement des crimes n’était pas vraiment considéré à l’époque, et l’hypothèse d’un tueur en série nous permet aujourd’hui d’aborder ces dossiers sous un nouvel angle », mentionne Sophie Charest, journaliste à la recherche.

« On a pu approcher des gens qui n’avaient pas encore témoigné et procéder à des analyses qui n’avaient probablement pas été faites auparavant. »

Trois experts enquêtent

L’enquête est pilotée par un trio d’experts de haut calibre. Sophie Charest, qui a travaillé à l’émission J.E. pendant cinq ans, contribue à la documentation des dossiers et agit comme porte-parole auprès des familles des victimes. Claude Sarrazin, président de l’entreprise d’investigation indépendante SIRCO, partage ses ressources, ses contacts et son expertise pour retracer des témoins et recueillir des informations. Enfin, le responsable du programme Enquête et renseignement de l’Université de Montréal, Guillaume Louis, analyse les divers éléments afin d’établir des pistes potentielles à explorer.

Un travail de recherche méticuleux

Pour développer la série, l’équipe a d’abord étudié plus d’une soixantaine de cas. « Il a fallu fouiller dans les archives de journaux, faire des demandes d’accès à l’information, retrouver des témoins ou des familles 40 ans plus tard… alors que parfois, on ne connaissait même pas leur nom, confie Sophie Charest. On découvre souvent que des gens sont décédés ou ont oublié ce qui s’est passé, ou que certains documents ont été détruits. » Il s’agit d’une tâche colossale, d’autant plus que tous les renseignements obtenus tout au long de l’enquête doivent ensuite être corroborés, pour s’assurer que les conclusions reposent sur des faits solides.

Une série documentaire inédite au Québec

Selon Sophie Charest, il s’agit de la première fois qu’une enquête approfondie sur les tueurs en série du Québec est portée à l’écran. La productrice Marie-Christine Pouliot insiste sur l’importance de regarder la série dès le premier épisode. « Il y a énormément de cas, d’indices et plusieurs familles touchées : il ne faut rien manquer pour bien saisir l’évolution de l’enquête », dit-elle.

Des réponses pour les familles

En plus d’aborder le sujet bouleversant de la violence envers les femmes, la série se construit autour des familles des victimes. « Lorsque les gens acceptent de parler, ils nous accueillent chez eux et on entre dans leur intimité, indique Sophie Charest. Ce travail, on le fait vraiment pour les familles, pour essayer de leur apporter des réponses. »

Sur les traces d’un tueur en série — Première diffusion ce soir

Canal D Jeudi 20 h   60 minutes (8 épisodes)

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.