Les pilotes

ÉRIC LEFRANÇOIS

EXPÉRIENCE AU VOLANT

Des centaines d’essais routiers de bolides en tout genre, plusieurs diplômes de pilotage avancé (École Jim Russell, AMG Academy, Powell Motorsport, Bridgestone Driving School, etc.).

EXPÉRIENCE DE COURSE

Coupe Micra au GP du Canada 2015, participation prochaine aux épreuves Vintage avec sa Lancia Scorpion.

Les pilotes

JEAN-PHILIPPE KHOURY

EXPÉRIENCE AU VOLANT

École de pilotage Jim Russell ; fou du volant, a piloté à peu près tout ce qui se déplace à l’aide d’un moteur.

EXPÉRIENCE DE COURSE

Deuxième en Coupe du Québec de karting en 1997, troisième au Championnat canadien de Formule 1600 en 1998, a également piloté en F2000. Soudeur de métier, s’est mérité un volant au sein de l’équipe La Presse en échange de ses talents pour assembler la cage de sécurité.

Les pilotes

PIERRE-MARC DURIVAGE

EXPÉRIENCE AU VOLANT

École de pilotage Club BMW, école de pilotage Track and Time, école de pilotage moto Turn2 à Calabogie, expériences médiatiques diverses en F2000, en voitures exotiques, en conduite hivernale d’urgence et en drift.

EXPÉRIENCE DE COURSE

Go-kart de location…

Les pilotes

SÉBASTIEN TEMPLIER

EXPÉRIENCE AU VOLANT Quelques essais routiers, expériences médiatiques en piste, notamment avec BMW Canada.

EXPÉRIENCE DE COURSE Go-kart de location.

Objectif course

Une idée folle

L’idée de départ était simple : faire un court reportage pour présenter le ChumpCar, sympathique série de courses réservée aux voitures tout ce qu’il y a de plus ordinaires et accessible aux pilotes en tout genre, du plus pur néophyte à l’as du volant.

Mais l’affaire a pris une tournure inattendue… En fouillant un peu plus, je me suis aperçu que la série ne se limitait pas aux seules pistes américaines, mais qu’il y a aussi des courses ChumpCar tout près de Montréal. Quant aux autos, elles doivent avoir plus de 10 ans et les plus performantes sont taxées de pénalités conséquentes. Enfin, nul besoin de licence de pilotage pour participer.

Bref, n’importe qui peut faire de la course en ChumpCar. Et pourquoi pas une bande de journalistes ?

L’idée me trottait en tête quand j’ai proposé le sujet de reportage à mon patron. À la boutade, presque à la dérobée, j’ai avancé l’idée un peu folle de vivre l’expérience de l’intérieur, en mettant sur pied notre propre équipe de course. Tirée les yeux bandés et le dos tourné à la cible, la flèche a fait mouche. J’ai vu l’éclat dans les yeux de mon patron : « On le fait ! »

Il a toutefois fallu deux ans avant d’avoir le feu vert de la direction, et le budget est serré, très serré : 5000 $, toutes dépenses confondues. « Ce n’est pas très réaliste », s’est contenté d’analyser Carl Wener, directeur de Perry Auto Performance, de Laval, qui parraine en quelque sorte les équipes québécoises de la série ChumpCar en leur proposant conseils et pièces à bon prix.

Irréaliste peut-être, mais pas impossible. Le projet est sur les rails, les collègues Éric LeFrançois et Sébastien Templier sont dans le coup et quelques amis et connaissances ont accepté de s’impliquer à différents niveaux, une collaboration nécessaire si on veut respecter notre budget. Si Dieu le veut, nous serons donc en piste à Calabogie, en Ontario, le 12 septembre prochain. Combien de temps notre course va durer ? Aucune idée.

D’ici là, nous avons du pain sur la planche. L’auto doit être préparée pour répondre aux normes de sécurité les plus strictes : banc de course, harnais de sécurité à cinq ou six points, cage de sécurité complète, système d’extinction automatique, etc. Les pilotes doivent être équipés et l’auto doit être en bon état de marche et, idéalement, prête à subir les assauts de 14 heures de piste – l’épreuve de Calabogie est constituée de deux courses de sept heures, la première le samedi et la seconde le lendemain.

CADEAU DE GREC

Parlons-en de l’auto, justement. L’idée était de payer quelques centaines de dollars pour une vieille Civic facile à réparer. C’était sans compter sur le collègue Éric LeFrançois et ses goûts… originaux (Audi Ur-Quattro, Lancia Scorpion, ça vous sonne une cloche ?). « Pierre-Marc, j’ai acheté l’auto. Considérons ça comme ma contribution au projet », m’a-t-il annoncé au téléphone, un inquiétant sourire dans la voix. « Quoi ? ! T’es sérieux ? Quelle sorte ? » Ma question a été suivie d’un court silence qui n’annonçait rien de bon… « Une Triumph TR7 1978. »

Une Triumph… À l’époque autant reconnue pour sa ligne avant-gardiste que pour ses problèmes de fiabilité chronique. Trente-sept ans plus tard, la petite britannique n’a rien perdu de ses charmes, avec sa ceinture de caisse bien tendue et ses phares escamotables. Mais le caractère imprévisible de sa mécanique a aussi été conservé… Première sortie, premier pépin. Je sors à peine 10 minutes pour aller cueillir rejeton numéro deux à la garderie. À mon retour, plus rien. Aucun contact. J’avais malencontreusement laissé les phares de stationnement allumés. Pourtant, Éric avait installé une batterie neuve ! Problème d’alternateur ? Peut-être, on en saura davantage après la première inspection mécanique – on y reviendra la semaine prochaine.

Bref, tout ça n’a rien de rassurant, surtout quand on sait que l’essentiel de notre budget sera consacré à notre équipement de pilotage, à nos frais de déplacement ainsi qu’à rendre la bagnole conforme aux normes de sécurité. On croit pouvoir se dégager une marge de manœuvre pour faire les réparations nécessaires. Ce qui ne fera pas de notre Triumph une bête de course pour autant. « La voiture est-elle prête à rouler à fond de train 14 heures de suite ?, demande Carl Wener avec à-propos. Si tu changes seulement ce qui est brisé, la moitié du reste va casser pendant la course. Chaque pièce qu’on ne change pas est un bobo à prévoir. Si vous n’arrivez pas à faire les changements requis, ce sera déjà un exploit si vous roulez une heure. Et un petit miracle si vous finissez la course. »

Est-ce que vous croyez aux miracles ?

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