Technologies

Google prévoit 300 millions US pour aider les médias

Google lance une initiative pour soutenir le journalisme de qualité, qui vise à cesser la propagation de fausses nouvelles et à aider les éditeurs à recueillir plus d’abonnés. Le géant du web indique que ce programme de 300 millions US consistera à ajuster les algorithmes et à utiliser de nouveaux services pour que les utilisateurs voient plus haut dans leurs résultats de recherche des liens de publications payantes. L’initiative permettra aussi aux lecteurs de s’abonner à des médias en quelques clics directement à partir de leur compte Google. Après s’être inscrits, si les utilisateurs restent connectés à leur compte Google, ils ne tomberont pas sur des murs payants et ils ne se feront pas demander d’écrire leur nom et leur mot de passe lorsqu’ils iront sur des sites de médias pour lesquels ils sont inscrits. — La Presse canadienne

Géants du web

Morneau prêt à étudier le dossier

Ottawa — Après une sortie musclée de la ministre Mélanie Joly, qui s’en est prise au modèle d’affaires des géants du web comme Google et Facebook la semaine dernière, le ministre des Finances Bill Morneau semble maintenant ouvert à étudier une possible taxation.

En entrevue avec Bloomberg en marge du sommet du G20 à Buenos Aires, Bill Morneau a dit hier qu’Ottawa étudiait le dossier « avec l’intention de se forger un point de vue ».

Les pratiques commerciales des géants étrangers du web – en particulier Google, Amazon, Facebook et Apple, aussi connus sous l’acronyme GAFA – soulèvent de plus en plus de questions à l’échelle internationale.

« Nous étudions cela prudemment, car nous devons comprendre l’impact sur notre base de taxation, s’il y en a un, en raison de changements de l’économie vers des modèles d’affaires différents », a dit Bill Morneau.

Taxe de 5 %

Plusieurs gouvernements ont commencé à vouloir taxer ces entreprises, qui paient souvent une somme minimale d’impôts et aucune taxe de vente.

Singapour a notamment introduit une nouvelle loi au cours des derniers mois.

L’Union européenne a aussi proposé à la fin février de taxer les GAFA à hauteur de 5 % dans les pays où ils font des affaires, et non dans les pays où se trouvent leurs sièges sociaux. La plupart de ces entreprises du web exploitent des filiales dans des paradis fiscaux, ce qui leur permet pour le moment de s’en tirer avec un taux d’imposition minuscule.

6 milliards au Canada

Au Canada, selon des chiffres obtenus par La Presse, Google et Facebook ont enregistré à eux seuls des revenus de près de 6 milliards de dollars l’an dernier, en payant un minimum d’impôts et aucune taxe sur leurs ventes de publicités en ligne.

Le groupe de télédiffusion Netflix est lui aussi exempté de taxe de vente au Canada. Ce congé fiscal controversé a privé le fisc d’au moins 100 millions en revenus l’an dernier au pays.

Bill Morneau n’a pas commenté directement la possibilité d’une « taxe Netflix » dans son entrevue avec Bloomberg.

Joly hausse le ton

La ministre du Patrimoine canadien Mélanie Joly, qui s’est retrouvée au cœur d’une tempête médiatique l’automne dernier en raison de son entente jugée scandaleuse avec Netflix, a quant à elle durci le ton par rapport aux GAFA.

Dans une entrevue au Devoir la semaine dernière, elle a affirmé que ces entreprises devront « respecter [les] politiques culturelles, et aussi mieux répartir les bénéfices liés à leur modèle d’affaires ».

Les GAFA devront rendre plus transparents les paramètres de fonctionnement de leurs algorithmes dans le cadre de la révision de la Loi sur la radiodiffusion, a ajouté Mme Joly.

« Totale iniquité »

Selon la ministre, le « problème fondamental » des GAFA est qu’ils ne reconnaissent pas leurs responsabilités et leurs impacts sur des secteurs comme le journalisme et la culture.

Quelque 75 % des revenus publicitaires en ligne vont désormais vers ces entreprises au Canada, a-t-elle souligné, mais les « créateurs de contenus », incluant les quotidiens locaux, ne touchent aucune redevance.

« Il y a une totale iniquité en ce moment », selon Mélanie Joly.

La possible taxation des GAFA a fait partie des discussions des pays membres du G20 cette semaine en Argentine. Le secrétaire américain Steven Mnuchin s’oppose « fermement » à une telle taxation, rapporte Bloomberg, même si des voix de plus en plus nombreuses commencent à s’élever en ce sens aux États-Unis.

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