Hydro-Québec

Une combinaison gagnante

Hydro-Québec profite depuis les deux dernières années d’hivers froids et d’un dollar déprécié, qui augmentent ses ventes au Québec et la rentabilité de ses exportations aux États-Unis. Mais cette combinaison gagnante ne pourra se répéter année après année et les profits pourraient baisser, selon son président-directeur général.

« Je ne voudrais pas que tout le monde pense qu’on peut faire 3 milliards à chaque année », a prévenu hier Éric Martel, dont c’était la première reddition de comptes depuis sa nomination à la tête de la plus grosse des sociétés d’État. On va revenir dans des eaux plus normales ».

L’année en cours s’annonce déjà moins éclatante, en raison des températures plus douces qui sévissent depuis le début de l’hiver. Hydro souffre aussi de la baisse de la demande industrielle due à plusieurs fermetures d’usines.

Le ralentissement des ventes sur le marché québécois a toutefois été compensé par une augmentation des exportations, qui ont atteint 29,3 térawattheures. C’est tout près de la limite maximale des interconnexions et la troisième meilleure année de l’histoire d’Hydro à ce chapitre.

Les prix obtenus sur le marché américain étaient toutefois plus bas que l’an dernier, soit 5,7 cents par kilowattheure, contre 6,1 cents par kilowattheure en 2014. À cause de la dépréciation du dollar canadien, les profits tirés des exportations ont augmenté de 118 millions. Les exportations ont généré 29 % du bénéfice net d’Hydro en 2015.

L’effet de change joue également en faveur d’Hydro-Québec dans les ventes aux alumineries installées au Québec, qui sont faites en devises américaines.

AUTRES REVENUS RECHERCHÉS

Hydro est à la recherche d’autres sources de revenus pour pallier le ralentissement du marché québécois et aux prix très bas qui persistent sur le marché d’exportations, mais aussi parce qu’elle veut doubler ses revenus et ses profits d’ici 2030.

Son PDG mise sur des investissements à l’étranger, auxquels pourrait participer l’industrie éolienne implantée au Québec, a-t-il dit.

« Clairement, l’éolien fait partie de nos plans. Quand on va à l’extérieur du Québec, on va considérer amener sur la scène internationale de l’industrie éolienne qu’on a développée ici pour faire des projets ensemble. »

— Éric Martel, PDG d’Hydro-Québec

Éric Martel espère aussi que la commercialisation des technologies de moteurs électriques et de batteries dans lesquelles Hydro investit lourdement depuis des années finira par produire des profits.

Le moteur électrique développé par TM4 est « un joyau », selon lui, « la montre suisse des moteurs électriques », mais il ne génère encore aucun profit, a-t-il admis.

Hydro-Québec a investi 3,4 milliards en 2015, ce qui en fait, et de loin, le plus important investisseur dans une province qui vit une disette sur ce plan.

EN CHIFFRES

Exportations en volume

2015 : 29,3 térawattheure

2014 : 25,4 TWh

Prix à l’exportation

2015 : 5,7 cents/kilowattheure

2014 : 6,1 cents/kWh

Coût moyen de production

2,08 cents/kWh

Prix de vente au Québec

7,19 cents/kWh

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