INDUSTRIE DES EFFETS VISUELS

Un besoin de main-d’œuvre toujours plus criant

L’industrie des effets visuels et de l’animation est en pleine effervescence à Montréal, ce qui pose un certain stress sur la formation de la main-d’œuvre en ce domaine, constate un rapport diagnostique déposé hier par le Conseil emploi métropole (CEM) et le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ).

S’appuyant notamment sur un recensement mené auprès de 33 des 36 entreprises répertoriées dans ce secteur, les auteurs du Diagnostic des besoins de main-d’œuvre et d’adéquation formation-emploi concluent à un « déséquilibre global entre l’offre et la demande de main-d’œuvre ».

Pour les postes de designers graphiques ou d’illustrateurs, les entreprises sondées estiment par exemple à 358 le nombre de finissants qu’elles aimeraient embaucher chaque année. Or, on n’en compte qu’environ 125.

Ce déséquilibre conduit notamment à l’embauche massive de professionnels étrangers. Selon le rapport, « 28 % de la main-d’œuvre en emploi était composée d’immigrants avec un permis de travail temporaire » lors du recensement réalisé entre août et novembre l’an dernier.

Pour améliorer la situation, les auteurs y vont de cinq recommandations, certaines ayant un impact sur le secteur rival – en matière d’embauche – des jeux vidéo. Ainsi, on souhaite voir un ajustement des programmes de formation, pour l’instant surtout concentrés sur le jeu vidéo, afin de mieux répondre aux demandes du secteur des effets visuels. On souhaite aussi promouvoir les carrières dans ce secteur auprès des étudiants, qui sont environ trois fois plus nombreux à se diriger vers le jeu vidéo.

Il faudrait aussi, selon les auteurs, développer des programmes de formation continue mieux adaptés à la réalité de ce marché, où 60 % de la main-d’œuvre travaille sur une base contractuelle.

Finalement, le BCTQ et le CEM proposent de simplifier les procédures d’immigration pour les travailleurs de ce secteur afin d’alléger la pénurie.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.