cuisine

la pièce qui change tout

La cuisine n’est pas une pièce comme les autres. C’est celle autour de laquelle gravitent désormais les différentes activités de la maisonnée et qui mobilise la plus grande partie du budget de rénovation. C’est aussi LA pièce qui peut faire pencher la balance au moment d’une vente.

« La cuisine est souvent la pièce qui donne le ton à nos réalisations, tant pour les textures et les volumes que pour les combinaisons de couleurs et de matières », affirme William Atkinson, architecte pour le promoteur Devimco qui est à l’origine de projets immobiliers d’envergure à Montréal, notamment dans le Quartier des spectacles et Griffintown.

La fonctionnalité de cette pièce est un critère de base, dit-il. Mais depuis plusieurs années, la convivialité et la fluidité des déplacements entre les différentes aires de vie sont devenues des enjeux importants. « On propose de plus en plus d’aires ouvertes dans nos aménagements. La cuisine doit y être en connexion totale avec les autres espaces de vie », explique-t-il.

Dans cette configuration, l’îlot, qu’il soit détaché ou en péninsule, est devenu un incontournable : il agit comme un pivot entre les aires communes et fait office de trait d’union entre les différentes zones de travail de la cuisine. Il sert à la fois de table, de bureau de travail, de centre de préparation des aliments et d’endroit où l’on peut discuter avec ses invités tout en vaquant à ses activités culinaires.

Les frontières entre les pièces s’effacent.

« Tout devient connexe. La cuisine fait maintenant partie des zones de sociabilité, de plaisir, de partage. On ne veut plus cuisiner seul. On veut voir et être vu. »

— Maxime Partouche, designer d’intérieur

Un argument vendeur

Nathalie Bégin, coprésidente de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), considère la cuisine comme la pièce vedette lors d’une vente. Il est d’ailleurs de plus en plus fréquent, selon elle, qu’on la mette de l’avant en photo principale pour faire la promotion d’une propriété sur des plateformes immobilières comme Centris. « On le voit avec la popularité des émissions de cuisine : les gens aiment cuisiner. Et au Québec, ça reste un lieu de rassemblement important. »

Dégager les espaces, rafraîchir la peinture, changer les poignées, poser un dosseret… « Il y a 15 ou 20 ans, on entendait “pourvu que c’est propre”. Aujourd’hui, même si elle n’est pas rénovée, quand tu entres dans la cuisine, tu dois avoir un sentiment de bien-être. Souvent, on va demander au vendeur de faire des ajustements pour l’améliorer. »

En ce qui a trait aux rénovations, le rendement de l’investissement dans une cuisine est de 75 à 100 %, selon l’Institut canadien des évaluateurs. Cela, dans la mesure où l’investissement est proportionnel à la valeur de la propriété et arrimé à ce que recherche l’acheteur potentiel, précise toutefois Nathalie Bégin.

Les millénariaux, clientèle montante, n’ont souvent pas une grande mise de fonds pour des rénovations et ont moins envie d’en faire, donne-t-elle en exemple. Pour eux, le « clés en main » est vendeur. La localisation joue également dans la balance. Dans un quartier de maisons de luxe, on s’attend à ce que la cuisine soit rénovée avec des matériaux nobles et que des électroménagers haut de gamme soient inclus dans la vente, alors qu’on est plus enclin à rénover soi-même pour payer moins cher dans des secteurs plus abordables.

« La cuisine doit refléter ce qu’on retrouve dans des propriétés semblables », estime la courtière. Un piège est de vouloir faire une cuisine trop grande, au détriment des autres espaces de vie, souligne pour sa part William Atkinson. L’ensemble doit rester équilibré.

Le client, constate l’architecte, est plus au fait du marché et des tendances.

« On voit que nos clients sont plus éduqués qu’avant : ils savent ce qu’est la qualité et connaissent les différents matériaux. Ils savent lesquels vont bien vieillir et lesquels seront résistants. Leurs attentes sont élevées. »

— William Atkinson, architecte pour le promoteur Devimco

Un lieu personnalisé

On adopte ou on rénove une cuisine pour longtemps : de 15 à 20 ans en moyenne, pour un budget de 25 000  à 30 000 $ pour une cuisine standard, selon Maxime Partouche. Puisque c’est l’endroit dans la maison où l’on passe le plus de temps, on est prêt à mettre le prix pour qu’elle soit agréable et durable.

L’ergonomie des lieux, la résistance des matériaux et la facilité d’entretien restent au cœur des priorités des clients. On veut une surface de comptoir généreuse, du rangement fonctionnel doté d’une quincaillerie performante, des électroménagers pratiques et esthétiques et des matériaux qui traverseront les années, notent les experts.

S’ajoutent des options qui bonifient l’ensemble : des tiroirs qui coulissent en silence, une robinetterie qui habille la cuisine comme un bijou, des céramiques qui donnent du style au dosseret, un cellier pour l’amateur de bon vin ou encore des tablettes pour exposer des objets de valeur… Autant de détails dans lesquels s’expriment le luxe et la personnalité de l’occupant et qui rappellent qu’on rénove avant tout pour soi.

les Tendances en cuisine

La cuisine labo

« On voit beaucoup de cuisines linéaires où tout le rangement se concentre sur un seul mur, du sol au plafond avec, en face, un îlot ou non », indique Maxime Partouche, designer d’intérieur.

Électros en vedette

Les électroménagers contribuent plus que jamais à l’esthétique de la cuisine. S’ils ne sont pas des pièces vedettes de l’aménagement, ils passent inaperçus sous des panneaux semblables à ceux des armoires. Les frigos s’élargissent, mais sont moins profonds pour ne pas dépasser la bordure du comptoir. L’investissement en vaut la peine d’un point de vue esthétique, selon M. Partouche.

TOUT en contraste

Les finis jouent les contrastes : ils reflètent la lumière sur des façades d’armoires lustrées ou métalliques et des tuiles ultrabrillantes ou, au contraire, l’atténuent pour que les traces de doigts passent inaperçues, comme dans le cas d’électroménagers nouveau genre.

Investir dans la pierre

Il y a quelques années, au Québec, le quartz était encore peu utilisé, soutient l’architecte William Atkinson. Il l’est maintenant de façon courante. Les revêtements en pierre naturelle ou reconstituée sont des options durables et pratiques pour les comptoirs. On voit apparaître de nouveaux matériaux composites comme le dekton, qui est très résistant tout en étant mince.

Du choix POUR les façades

Les façades d’armoires se présentent dans une variété de couleurs et de finis grâce entre autres à la nanotechnologie. Le noir s’impose dans les tendances, mais le blanc, signale Maxime Partouche, est indémodable et reste une valeur sûre.

La hotte s’éclipse

Quand elle n’est pas architecturale ou industrielle, la hotte s’éclipse sous les façades. La hotte micro-ondes, pratique pour maximiser l’espace, revient dans des versions plus design.

L’Îlot hybride ET Effet monobloc

La salle à manger et la cuisine fusionnent à l’îlot qui s’étire pour faire aussi office de table. Tandis que l’évier s’inscrit dans la continuité du comptoir et se fond dans le même matériau.

Plus performante

La quincaillerie se raffine et permet des rangements plus ergonomiques et pratiques.

Bijoux de cuisine

Les poignées et la robinetterie ajoutent au luxe et deviennent des éléments de décoration pour lesquels les attentes sont élevées. Les robinets noirs ont la cote.

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