L'Impact

Le même refrain

Le mois d’août a permis à l’Impact de faire un bond de géant au classement grâce à quatre victoires consécutives. Sa conclusion, hier, a plutôt rappelé qu’il devait encore parcourir bien du chemin avant de pouvoir rivaliser avec le premier de la classe, le Toronto FC.

Hier après-midi, le onze montréalais a été trop approximatif offensivement et trop désorganisé sur certaines séquences défensives. La défaite de 3-1, aux allures de coup d’arrêt, est logique. « Toronto est une bonne équipe. Tu dois être à ton meilleur face à eux, sinon, ils vont te faire mal. C’est ce qui est arrivé [hier] », a résumé Mauro Biello en toute lucidité.

Les compétitions changent, mais le refrain est toujours le même entre les deux équipes. Que l’on parle du Championnat canadien, des dernières séries éliminatoires ou du match d’hier, les joueurs désignés ontariens parviennent toujours à faire la différence.

Si le début du match a été plutôt équilibré au chapitre des occasions, tout s’est d’abord joué sur une histoire de coups francs. Pendant qu’Alex Bono repoussait celui de Blerim Dzemaili (16e), Sebastian Giovinco a trompé Evan Bush avec une tentative d’une vingtaine de mètres (41e). La fourmi atomique a fini le match avec deux buts, tandis que son comparse Jozy Altidore a trompé Bush en début de deuxième mi-temps.

« Ils ont bénéficié d’un beau but de Giovinco. Jusque-là, on poussait et on jouait de la façon dont nous le souhaitions même s’ils avaient davantage le ballon », a estimé Chris Duvall.

« Si ce ballon ne rentre pas, le reste du match aurait pu se dérouler différemment. »

— Chris Duvall

Peut-être, sauf que l’Impact n’a pas affiché les mêmes garanties défensives que lors de ses précédentes sorties. Autant Altidore que Giovinco étaient libres de tout marquage sur les deux buts marqués en deuxième période. Le deuxième but, par son timing et la façon dont il a été concédé, a fait particulièrement mal, a ajouté Bush, lui-même scotché sur sa ligne.

« La deuxième mi-temps a démarré depuis cinq minutes et on s’endort collectivement. C’est inacceptable et ça nous a cassé les reins. Je ne trouve pas que nous étions très bons en première mi-temps, mais on ne perdait que par un but à ce moment-là. »

« Ça part d’une touche [du TFC], il y a un manque de concentration avec [Daniel] Lovitz, [Laurent] Ciman là-bas. Il y a un centre et le gars est tout seul. Ça ne peut pas arriver dans des matchs comme ça », a pesté Biello.

Lors de sa séquence victorieuse de quatre matchs, l’Impact a inscrit une moyenne de 2,75 buts par rencontre. Hier, le stade Saputo à guichets fermés n’a pas revu ce onze montréalais particulièrement efficace dans le dernier tiers. Outre les approximations dans la construction, l’équipe n’a pas réussi un seul de ses centres.

« Il y a eu beaucoup de déchets techniques, on s’est peut-être précipités dans le jeu, a jugé Patrice Bernier. Même s’ils sont bons en possession, on leur a redonné trop facilement le ballon. Il faudra être mieux collectivement parce qu’on n’a pas joué comme lors de notre série de quatre matchs gagnants. Ç’a été trop décousu. » Seul Nacho Piatti a trompé Bono, par ailleurs très bon, dans le temps additionnel.

Ambiance de derby

Un Impact-Toronto FC n’a décidément rien de normal, et c’est d’autant plus vrai à cette période de l’année où chaque point peut faire la différence dans l’optique des séries. Dans les gradins, les partisans n’ont pas mis beaucoup de temps à se chambrer à grands coups de chants et de banderoles. Les Montréalais ont, par exemple, ciblé Giovinco, à l’aide d’un rébus, tandis que les Torontois ont rappelé que leurs représentants comptaient 17 points d’avance au coup d’envoi.

L’écart est désormais de 20 points, mais ça fait bien longtemps que l’Impact n’a plus le regard rivé sur le Toronto FC. D’ailleurs, les plus proches rivaux montréalais ont tous glané au moins un point ce week-end. Tout en apprenant quelques leçons ici et là, l’Impact devra vite rebondir de cette défaite pour remonter au-dessus de la ligne rouge.

« La séquence est finie, mais il reste encore neuf matchs et on est très proches des adversaires devant nous, a affirmé Bernier. C’est à nous de nous reprendre en main, on n’a pas besoin de se poser de questions. On sait qu’on a joué un mauvais match. »

Samedi, l’Impact affrontera son prochain adversaire, le Fire de Chicago, sans ses joueurs convoqués en sélection.

En hausse

Ignacio Piatti

Il n’a pas eu la même réussite que lors des précédents matchs, mais Piatti a tout de même fait trembler les filets pour la cinquième rencontre de suite.

En baisse

Matteo Mancosu

Aucune tentative cadrée pour l’Italien, qui a surtout fait de très mauvais choix, à l’image d’une contre-attaque conclue par un tir raté plutôt qu’une remise pour Dzemaili.

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