Panier de crabes à la direction des enquêtes de l’UPAC

Québec — Le Bureau des enquêtes sur la corruption (BEC), division de l’UPAC où travaillent des employés de la Sûreté du Québec (SQ), était un panier de crabes. Climat de méfiance, favoritisme, jalousie et rivalité étaient chaque jour au menu de ces agents qui ont saisi leur syndicat de leurs doléances.

Troublant constat dans un rapport de la SQ, rendu public hier par le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux. Depuis des mois, le critique péquiste à la sécurité publique, Pascal Bérubé, réclamait la diffusion d’un rapport interne de Karine Martel, responsable du harcèlement psychologique à la SQ. 

Le rapport réalisé à l’automne 2016 – des notes manuscrites contenant des informations nominatives – n’a pas été rendu public, mais ses constats embarrassants et les mesures correctives ont été diffusés hier.

Pour le député Pascal Bérubé, « ce n’est pas le rapport qu’on demandait. Le ministre a fait une commande à la SQ pour l’aider pour le projet de loi 107. Or, devant ça, il est clair qu’il ne serait pas responsable de donner plus de pouvoirs à l’UPAC. Le gouvernement est isolé, les partis d’opposition sont opposés. Vaut mieux suspendre l’étude de ce projet de loi ».

Problèmes nombreux

Dans le rapport de trois pages, transmis par le patron de la SQ Yves Morency à la sous-ministre de la Sécurité publique, Liette Larrivée, on brosse un tableau accablant du climat de travail qui prévalait au BEC au moment où les agents syndiqués avaient saisi leurs représentants syndicaux de leurs problèmes. 

Ces derniers avaient transmis ces constats au service des ressources humaines à la SQ, puisque l’UPAC n’avait pas de tel service. Responsabilités mal définies, manque de planification, environnement de travail inadéquat, sentiment d’incertitude, d’injustice et de favoritisme dans l’attribution des heures supplémentaires et des promotions, les problèmes étaient nombreux.

Ce climat de travail provoquerait un désengagement des employés. Les gestionnaires cherchent des boucs émissaires et les commentaires critiques sont considérés comme le signe d’une attitude déplorable par des patrons qui manquent d’écoute.

Les solutions énoncées dans le rapport passent par une description de tâches détaillée pour tous les employés, des rencontres de service régulières et une stabilité accrue dans la ligne hiérarchique.

On proposera aussi une formation en relations de travail aux gestionnaires et aux employés. On voudra éviter toute forme de discrimination dans les décisions. Une nouvelle rencontre avec l’auteure du rapport, Karine Martel, et tous les employés du BEC doit avoir lieu à la fin de février.

Avion-hôpital

Barrette revoit la politique d’évacuation

QUÉBEC — Le ministre de la Santé et des Services sociaux Gaétan Barrette a finalement décidé de revoir la politique d’évacuation médicale qui interdit aux parents d’accompagner leur enfant malade à bord de l’avion-hôpital.

Il y a deux semaines, il avait répondu à La Presse qu’aucun changement aux règles n’était prévu à court terme. Mais le dossier a fait la manchette depuis. Et lundi, les associations qui représentent tous les pédiatres du pays et le patron des urgences du Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine ont ajouté leurs voix à celles de leurs confrères qui demandent la fin des évacuations médicales aériennes sans accompagnement.

« C’est une préoccupation avec laquelle je suis en accord et que je comprends entièrement », a affirmé M. Barrette lors d’une mêlée de presse à l’Assemblée nationale, hier.

« J’ai demandé à mes fonctionnaires de revoir tout ça et de voir s’il est possible de faire des aménagements physiques pour faire en sorte qu’au moins un parent puisse prendre place à bord, au moins un. Je souhaite trouver une solution, et je travaille là-dessus. »

Reconfiguration

M. Barrette a indiqué que l’avion-hôpital utilisé dans les régions éloignées ne permet pas pour le moment de faire monter une personne supplémentaire. Il faudrait donc reconfigurer l’appareil Challenger appartenant au gouvernement.

Le Dr Samir Shaheen-Hussain, pédiatre aux urgences de l’Hôpital de Montréal pour enfants, avait dénoncé dans une lettre la pratique d’évacuation médicale « barbare » et « tout simplement intenable » du gouvernement. Il salue les intentions exprimées par le ministre, mais il ajoute qu’il faut faire preuve d’un « optimisme prudent » dans ce dossier.

« Nous devons nous rappeler qu’il s’agit d’une politique déplorable qui existe depuis des décennies et que nos gouvernements ont un piètre bilan de promesses brisées à l’égard des communautés autochtones » du Grand Nord, a-t-il affirmé.

— Avec Gabrielle Duchaine, La Presse

Procès pour abus de confiance

Tony Accurso « a été cru »

Tony Accurso a témoigné à son procès et « il a été cru ». C’est la conclusion que tire l’avocat Marc Labelle, qui a représenté l’entrepreneur lors du procès qui s’est conclu hier par un verdict de non-culpabilité pour son client.

Moins d’une journée de délibérations aura été nécessaire aux 12 membres du jury pour prononcer l’acquittement de Tony Accurso. La décision est tombée hier matin au palais de justice de Joliette.

M. Accurso était accusé d’avoir aidé l’ancien maire de Mascouche Richard Marcotte à commettre un abus de confiance dans l’attribution de contrats pour l’agrandissement de deux usines d’eau (production d’eau potable et assainissement des eaux usées). La poursuite alléguait que Tony Accurso avait donné des pots-de-vin au maire Marcotte afin que ses entreprises décrochent ces lucratifs contrats : trois voyages sur le bateau Touch et un chèque de 300 000 $. Mais M. Accurso a déclaré sous serment que les voyages étaient la démonstration de son amitié et que les 300 000 $ étaient un prêt personnel pour un investissement immobilier.

Tony Accurso est sorti du tribunal « soulagé », et son avocat a dit ne pas être surpris du verdict, car la poursuite devait présenter une preuve hors de tout doute raisonnable. Or, la thèse d’un pot-de-vin de 300 000 $ versé par chèque certifié n’avait pas de sens, selon Me Labelle.

Mais c’est le témoignage de son client qui a pesé dans la balance, selon lui. L’entrepreneur a expliqué ses liens avec Richard Marcotte avec le sourire, a vanté le luxe de son bateau et l’impact économique de celui-ci, avec la même aisance que lors des travaux de la commission Charbonneau. M. Accurso a même réussi à faire rire les jurés, deux fois plutôt qu’une. Il a toutefois banalisé le fait que ses entreprises brassaient des affaires avec la Ville de Mascouche.

Attention variable

À l’inverse, lors de la présentation de la preuve de la poursuite, l’attention du jury a souvent été mise à rude épreuve. Des membres ont cogné des clous durant certaines explications. Le procureur, Me Pascal Grimard, reconnaissait hier que ce genre de dossier, avec beaucoup de documents, pouvait être complexe pour un jury.

La poursuite évalue la possibilité de porter le verdict en appel.

Le dossier de Mascouche fait suite à une enquête appelée Gravier. Tony Accurso a été arrêté et accusé en avril 2012 avec 13 autres personnes, dont le maire Marcotte (mort en 2016) et l’entrepreneur Normand Trudel (il a écopé de 15 mois de prison), ainsi que deux entreprises, relativement à un système d’attribution de contrats municipaux.

À cette époque, M. Accurso faisait face à six chefs d’accusation ; cinq sont tombés au fil des ans, dont celui pour corruption, en plein procès, il y a deux semaines.

Tony Accurso n’est toutefois pas au bout de ses peines. Il fait face à d’autres accusations pour son implication dans le système de corruption municipale à Laval. Un premier procès a avorté en novembre dernier. M. Accurso devra affronter de nouveau la justice à compter du 7 mai prochain.

La congestion routière inquiète les maires de la couronne nord

Le maire de Laval Marc Demers et ses collègues de 17 autres villes de la couronne nord de Montréal veulent profiter de l’approche des élections provinciales pour convaincre le gouvernement du Québec de faire des investissements dans leur région afin de combattre la congestion routière. La tenue d’un forum consacré aux transports servira de rampe de lancement à leurs propositions concrètes en avril prochain.

Si les maires se sont dits déterminés à travailler en concertation lors de la conférence de presse d’hier, ils sont toutefois demeurés vagues quant aux solutions qui seront mises de l’avant. Réclameront-ils plus d’asphalte ou plus de transports en commun ? La priorité est de mettre fin au casse-tête actuel qui affecte 800 000 citoyens, a tranché le maire Demers.

Ce dernier a évoqué certains projets comme l’augmentation du nombre de voies réservées et le prolongement de l’autoroute 19, promis « depuis 40 ans ». Pour Marc Demers, qui est l’instigateur de cette mobilisation, il est urgent d’agir, car la congestion routière a des impacts sur la qualité de vie des citoyens, leur santé, l’environnement et l’économie régionale. « Ça coûte beaucoup plus cher de ne rien faire », a-t-il affirmé.

M. Demers et ses collègues font donc le pari de la solidarité pour forcer le gouvernement à agir. Dix-huit maires qui travaillent ensemble, c’est « une locomotive économique importante », a souligné le maire de Terrebonne, Marc-André Plante, avant d’ajouter : « On ne peut plus corriger les problèmes à la pièce. »

23 avril

Le ministre des Transports, André Fortin, sera présent au forum, qui doit se dérouler le 23 avril prochain. M. Fortin a déjà été informé des problèmes puisqu’il a rencontré le maire de Laval, il y a une dizaine de jours. L’appui financier du gouvernement fédéral est également dans la ligne de mire.

Afin d’étayer les solutions qui seront présentées, des études sont actuellement en marche. La Société de transport de Laval (STL) a commandé une étude sur l’évolution de la congestion qui exposera le temps consacré aux déplacements. Une autre étude se penche sur les coûts économiques de la congestion. « On va quantifier le coût de l’inertie », a indiqué Marc Demers.

L’été dernier, un sondage mené pour la STL a permis de faire état de la perception des citoyens de Laval et des Basses-Laurentides quant à la congestion routière. Elle se serait aggravée au cours des cinq dernières années selon 80 % des personnes sondées. Et 86 % des répondants disent que la situation affecte leur qualité de vie ; cela entraîne perte de temps et stress, en plus d’avoir des répercussions sur leur humeur, disent-ils.

Futurs enseignants

576 $

Les étudiants en enseignement qui en sont à leur quatrième et dernier stage estiment qu’ils devraient recevoir une bourse de 576 $ par semaine en guise de compensation pour leur travail en classe. Les futurs enseignants prennent en charge une classe pendant près de trois mois lors de leur dernier stage. Selon la Campagne de revendications et d’actions interuniversitaires pour les étudiantes et les étudiants d’éducation en stage (CRAIES), une bourse versée par l’Aide financière aux études serait le moyen le plus efficace de rétribuer ces étudiants. La mesure coûterait 20,3 millions annuellement. À la fin de l’an dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur Hélène David s’était montrée ouverte à étudier la question.

— Marie-Eve Morasse, La Presse

Îles de Boucherville

Le bail des agriculteurs renouvelé

Québec vient de renouveler le bail des agriculteurs qui louent des terres dans les îles de Boucherville. Les fermes Savaria et Van Velzen pourront continuer d’y faire pousser leur maïs, leur blé et leur soya pour au moins 15 ans, à condition de suivre les recommandations de la table de concertation régionale qui a étudié le dossier. Celle-ci demande le respect des milieux naturels et l’aménagement des bandes riveraines, ainsi qu’une rotation de trois cultures au minimum. Le parc national des Îles-de-Boucherville est administré par la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) et a une superficie de 8 km2. L’agriculture y est pratiquée sur 141 hectares, soit 1,4 km2. Le transport de la machinerie agricole et des récoltes se fait par traversier.

— Stéphanie Bérubé, La Presse

Sébastien Proulx « déçoit » les professeurs, selon la FAE

Les enseignants québécois estiment que le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx ne les écoute pas et qu’il rejette les solutions qui pourraient améliorer leur quotidien, indique un sondage mené par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) auprès de 900 de ses membres. Les enseignants sondés disent à 86 % ne pas faire confiance au ministre pour qu’il reconnaisse leur autonomie professionnelle. « On a un ministre qui n’a pas peur d’aller sur le terrain, mais encore faut-il qu’il fasse quelque chose d’utile pour les profs, qu’il annonce quelque chose qui permette aux profs de voir la lumière au bout du tunnel », dit Sylvain Mallette, président de la FAE, qui représente 34 000 enseignants de la province. La FAE estime que le ministre de l’Éducation a omis de tenir compte de l’avis des enseignants dans les dossiers du Lab-École, du cours d’éducation financière, de l’éducation à la sexualité et du projet de loi 105 sur l’organisation et la gouvernance scolaires, notamment. — Marie-Eve Morasse, La Presse

East Hereford

Deux personnes accusées d’avoir voulu faire entrer des Roumains aux États-Unis

Un Mexicain et un Guatémaltèque sont accusés d’avoir tenté de faire passer aux États-Unis cinq ressortissants roumains par une section isolée de la frontière entre le Québec et le Vermont. Les agents de la patrouille frontalière américaine ont été prévenus vendredi soir qu’un petit groupe de personnes avait été vu franchissant la frontière à Canaan, au Vermont, en face d’East Hereford, au Québec. Le citoyen mexicain et les cinq Roumains trouvés embusqués près de la frontière ont admis qu’ils étaient entrés illégalement aux États-Unis. Le ressortissant mexicain a soutenu qu’il avait la permission de vivre au Canada, et qu’on lui avait demandé à Montréal de faire passer les Roumains aux États-Unis. À peu près au même moment, les agents américains ont arrêté un Guatémaltèque qui soutient avoir été payé 1000 $ pour conduire ensuite les Roumains dans le Rhode Island. Les deux hommes sont accusés de complot pour faire entrer puis pour transporter des sans-papiers aux États-Unis. Les procureurs ont aussi demandé au tribunal d’ordonner la détention de trois des Roumains, pour témoigner dans cette affaire.

— Associated Press

Vol de renseignements de clients d’Uber

Un pirate au Canada serait impliqué

Uber affirme qu’un pirate du Canada est l’une des deux personnes impliquées dans le vol des renseignements de 57 millions d’utilisateurs de l’entreprise de transport, en 2016. L’entreprise indique que l’associé de ce pirate en Floride était celui ayant effectivement obtenu les renseignements. Les informations dérobées incluent noms, courriels et numéros de cellulaire. Ces révélations figurent dans une déclaration du directeur de la sécurité de l’entreprise à un sous-comité aux États-Unis responsable de la protection des consommateurs et de la sécurité des données. — La Presse canadienne

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.