Des bibliothèques publiques de qualité pour tous !

Si les bibliothèques d’aujourd’hui ne ressemblent en rien à l’institution traditionnelle de jadis, c’est parce qu’elles sont en dialogue constant avec leurs communautés. Elles contribuent à la hausse du niveau de littératie en misant sur le développement de partenariats avec les milieux scolaire, communautaire, culturel et de la santé.

Elles soutiennent l’éveil à la lecture dès le plus jeune âge, l’intégration culturelle et linguistique des nouveaux arrivants, la réduction du fossé numérique, la prévention de problèmes sociaux, la réussite éducative et l’apprentissage tout au long de la vie. Récemment, certaines ont implanté des « médialabs » et des « fablabs » au sein desquels des bibliothécaires initient les abonnés à la création numérique et suscitent l’engouement pour la science et la technologie.

Tirons profit de la période électorale pour rappeler aux candidats l’importance d’investir dans des bibliothèques de qualité pour doter leur communauté d’un lieu qui démocratise l’accès à la culture, à l’information et à la connaissance tout au long de la vie, favorisant le plein épanouissement des citoyens.

Au courant des 10 dernières années, nous avons vu naître de superbes projets de bibliothèques. Nommons entre autres la bibliothèque Marc-Favreau, à Montréal, la bibliothèque Monique-Corriveau, à Québec, ou encore tout récemment la bibliothèque de Drummondville. Tous ces projets sont les réalisations de municipalités où les élus ont su investir dans ces projets mobilisateurs et structurants pour toute la collectivité.

Malheureusement, tous les Québécois n’ont pas cette chance et tous n’ont pas accès à une bibliothèque de qualité. Au Québec, à l’heure actuelle, le financement est disparate et la structure de gouvernance est défavorable aux bibliothèques puisque ses responsables n’ont que très rarement accès aux centres décisionnels. Le développement des bibliothèques publiques se fait sans cadre ni objectifs communs. Bref, les bibliothèques sont dépendantes du bon vouloir des dirigeants municipaux.

Il faudrait doter les municipalités d’un cadre mesurable afin de favoriser les investissements. Le fait que le Québec ne dispose d’aucun cadre législatif ou de normes pour contrôler la qualité des bibliothèques fait en sorte que tous les Québécois n’ont pas la même chance de bénéficier d’une bibliothèque de qualité.

Une bibliothèque de qualité se distingue par ses heures d’ouverture étendues, son personnel qualifié et en nombre suffisant, ses espaces accueillants, une superficie adéquate, sa collection à jour et disponible en quantité suffisante.

Si nous souhaitons que les bibliothèques publiques québécoises se développent en conformité avec les tendances actuelles, qu’elles soient inclusives et dynamiques et qu’elles agissent à titre de levier socioéconomique au sein de leur communauté, il est indispensable de bénéficier d’investissements accrus et de pouvoir compter sur des professionnels possédant un profil de formation internationalement reconnu.

Les bibliothèques sont beaucoup plus qu’un simple service de prêt de livres. Elles offrent des milieux de vie axés sur le développement socioéconomique de leur collectivité. Elles sont des lieux de socialisation, d’apprentissage, d’information, de culture et de découvertes tout au long de la vie. Les bibliothèques affichent un rendement de l’investissement significatif, et ce, sur les plans économique, éducatif, social, culturel et professionnel. À cet effet, d’ailleurs, une étude du Martin Prosperity Institute (MPI) rapportait récemment un rendement de l’investissement de 5,63 $ pour chaque dollar investi dans les bibliothèques publiques.

Pourquoi les Québécois ne mériteraient-ils pas de bénéficier équitablement d’une bibliothèque innovante tout au long de leur vie ?