OPINION

GOUVERNEURE GÉNÉRALE JULIE PAYETTE Un traitement médiatique décevant

Le traitement médiatique réservé récemment à Julie Payette à titre de gouverneure générale fut des plus décevants. Pour la plupart, les propos tenus contre elle ont été injustes, mal dirigés et souvent anonymes, sans compter qu’ils ont visé une personne quelque peu muselée par les règles de convenance propres à son statut.

La nomination de Julie Payette au poste de gouverneure générale, il y a un peu plus d’un an par le premier ministre Justin Trudeau, était une nomination inspirée d’une formidable Canadienne, en reconnaissance de ses nombreuses et remarquables réalisations dans des domaines qui sont étrangers à la plupart d’entre nous.

À cet égard, elle est très différente de ses illustres prédécesseurs. D’ailleurs, ce sont précisément ces différences qui lui permettront de se démarquer dans le cadre de ses fonctions à titre de gouverneure générale.

Il ne fait aucun doute que, comme leader et porte-parole de notre pays, elle représente le meilleur de ce que le Canada souhaite incarner.

Nous devrions être reconnaissants qu’elle ait accepté ce poste, qu’elle occupera assurément avec élégance, distinction et un sens du devoir éclairé.

Elle apporte quelque chose de nouveau et de formidable à cette fonction vénérable de représentante de Sa Majesté la Reine au Canada, mandat dont elle devra s’acquitter dans le respect des traditions tout en saisissant les occasions de soutenir des causes qui permettront d’enrichir notre pays.

Un programme ambitieux

Le poste de gouverneur général n’en est pas un auquel on postule. Le gouverneur général, qui est au service du Canada, est nommé par le premier ministre. Entre autres sacrifices personnels, le titulaire renonce presque complètement à sa vie privée.

Faisons preuve d’indulgence envers Julie Payette, qui se consacre du mieux qu’elle peut à la réalisation d’un programme des plus ambitieux (dont de nombreux éléments lui sont imposés par le gouvernement avec peu ou pas du tout de préavis). Comme femme de science, c’est dans sa nature de chercher à comprendre les aspects des situations et des contextes avec lesquels elle doit composer.

On lui a notamment reproché d’avoir osé examiner les causes et les organismes placés sous le patronage vice-royal. Qu’un organisme ait obtenu du soutien dans le passé ne constitue pas une garantie (et c’est normal !) que le soutien sera renouvelé. Les circonstances peuvent changer et le patronage est une faveur consentie, sur demande, par chaque gouverneur général.

La couverture médiatique défavorable a également porté sur le salaire annuel, de l’ordre de 270 000 $. Lorsqu’on le met en perspective, ce traitement est bien inférieur au salaire d’un juge de la Cour supérieure et considérablement en deçà de celui d’un juge de la Cour suprême du Canada. Il en va de même pour les soi-disant avantages tels que celui de résider à Rideau Hall. Ceux qui considèrent cela comme un avantage n’y sont manifestement pas allés souvent.

Aucun gouverneur général, et assurément pas Julie Payette, n’occupe cette fonction pour l’argent ; elle a consacré sa carrière à servir son pays et sa performance a toujours été d’une exemplarité sans faille.

Ses fonctions et ses réalisations antérieures, de même que sa personnalité, font d’elle une gouverneure générale particulièrement apte à exercer son rôle.

L’attention accordée à la question donne à penser que les Canadiennes et les Canadiens sont persuadés, tout comme je le suis, de l’importance de ce rôle.

Nous devons nous unir afin de la soutenir dans ses efforts à être une gouverneure générale exceptionnelle, tandis qu’elle s’efforce de réaliser des transformations qui profiteront aux Canadiennes et aux Canadiens et de s’acquitter des fonctions publiques inhérentes à son rôle protocolaire.

Ceux qui l’ont vue à l’œuvre savent qu’elle est spectaculaire. Elle apporte une présence chaleureuse, attentionnée et prévenante.

Je me réjouis d’avance du déroulement des prochaines années et prédis que l’évaluation au terme de son mandat révélera qu’elle aura sans contredit fait partie des meilleurs.

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