Ski de fond  Championnats du monde de Lahti

« Les dieux du sprint n’étaient pas avec moi »

Le parcours d'Alex Harvey en sprint individuel s’est arrêté en demi-finale.

Médaillé en 2013 et 2015, Alex Harvey croyait en ses chances de remonter sur le podium pour la troisième fois en sprint individuel aux Championnats du monde en Finlande, hier.

Auteur de l’une de ses meilleures qualifications de la saison (13e), il a compris que les choses se compliqueraient lorsque la neige s’est mise à tomber sur le stade de Lahti.

N’étant pas un sprinter pur doté d’une vitesse de pointe foudroyante, il a l’habitude de compter sur des dépassements et des retours en fin de course pour franchir les rondes éliminatoires. Avec les accumulations sur les côtés, son plan en prenait pour son rhume. De fait, il s’est arrêté en demi-finale, relégué au 12e rang après avoir provoqué la chute d’un rival largué comme lui.

« Les dieux du sprint n’étaient pas avec moi », a résumé Harvey un peu plus tard au téléphone.

« J’ai fait du mieux que j’ai pu, mais ça a été un mélange météo un peu difficile pour mon style de course. Je ne suis pas parmi les plus rapides au départ. Normalement, je fais toujours un ou deux gros dépassements en deuxième moitié de course. Aujourd’hui, c’était vraiment difficile pour tout le monde de dépasser. »

En quart de finale de l’épreuve de 1,6 km en style libre, le fondeur de Saint-Ferréol-les-Neiges s’est tiré d’affaire en passant de la quatrième à la deuxième place à la faveur d’un long dépassement extérieur à l’approche de la dernière ligne droite. Il a évité de justesse le Russe Gleb Retivykh, en perte d’équilibre, pour terminer deuxième derrière le Norvégien Emil Iversen.

Face à de meilleurs adversaires en demi-finale, Harvey a réalisé un bon départ pour s’installer au quatrième rang, une place dont il n’a jamais pu s’extirper par la suite. Il a presque trébuché en s’accrochant dans la neige molle au milieu de la montée ultime avant d’arrêter de pousser dans un virage quand un rival finlandais lui a barré la route. « Je ne sais pas si c’était une stratégie d’équipe, mais c’était à moi d’être mieux positionné pour éviter ce genre d’emmerde. »

Cinquième à partir de ce moment, il n’avait pratiquement plus aucune de chance de revenir sur le Norvégien Finn Haagen Krogh et le Finlandais Ristomatti Hakola. Réagissant à un changement de trajectoire du Polonais Maciej Starega, le Canadien a fait tomber Iversen, pour qui les carottes étaient cuites aussi. Dans les circonstances, la relégation de Harvey au 12e rang était anecdotique.

« Je suis vraiment déçu »

« Je ne suis pas abattu, mais je suis vraiment déçu, c’est sûr, a confié l’athlète de 28 ans. Il faut que je vive un peu cette déception. J’étais sur le podium aux deux derniers championnats du monde et le sprint de Lahti était long, au-dessus de trois minutes. C’était vraiment dans mes cordes. En même temps, c’est ça le jeu du sprint. Ça prend un peu de chance et être capable de saisir les occasions quand elles se présentent. Je n’ai pas été capable de le faire aujourd’hui. »

Meilleur sprinter en Coupe du monde depuis trois ans, l’Italien Federico Pellegrino n’a pas raté sa chance en coiffant le Russe Sergey Ustiugov dans les derniers mètres de la finale pour gagner l’or. Johannes Hoesflot Klaebo, 20 ans seulement, a confirmé tout l’espoir placé en lui en terminant troisième, sauvant l’honneur pour la Norvège.

Invité surprise de la finale, son compatriote Petter Northug Jr, tenant du titre, a dû se contenter du cinquième rang, attestant de ses limites physiques depuis le début de la saison.

Encouragé par sa forme, Harvey se concentre maintenant sur le skiathlon de demain, son épreuve préférée combinant 15 km de classique et 15 km de pas de patin. « J’avais vraiment beaucoup de punch en fin de course, je n’étais vraiment pas entamé. Je pense que c’est de bon augure pour les courses de distance », a avancé le médaillé de bronze de Falun en 2015.

Pas inquiet pour Valjas

Alex Harvey n’est pas inquiet de l’état de forme de Len Valjas, qui sera son coéquipier pour l’épreuve de sprint par équipes, dimanche. Le Torontois de 28 ans a pris le 48e rang des qualifications, à plus de 16 secondes du leader Sergey Ustiugov. Son fort gabarit et des skis capricieux ne l’auraient pas avantagé sur la surface molle. « C’est sûr que ce n’est pas idéal, mais mentalement, Len est toujours capable de trouver confiance dans des endroits inusités », a souligné Harvey. « Ça ne me fait pas trop peur. » Les deux coéquipiers ont remporté la Coupe du monde de Toblach, en Italie, le mois dernier.

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