Obligation alimentaire

L’âge en chiffres

Le vieillissement de la population pourrait-il entraîner davantage de recours à l’article 585 du Code civil ? Il faut voir si la situation des aînés se dégrade… Chiffres et observations en vrac.

Plus d’aînés…

Le 3 mai dernier, Statistique Canada annonçait qu’entre 2011 et 2016, le Canada a enregistré la plus forte hausse de la proportion de personnes âgées depuis 150 ans. Pour la première fois, davantage de personnes âgées que d’enfants ont été recensées.

En 2016

65 ans et plus : 16,9 %

Moins de 15 ans : 16,6 %

En 2031

65 ans et plus : 23 %

Moins de 15 ans : 16 %

Plus d’aînés mal en point ?

Peut-être la situation générale des aînés s’améliore-t-elle. Mais en raison de l’augmentation de la population âgée, le nombre d’aînés en détresse financière sera vraisemblablement en croissance. Ils vivront plus vieux. Ils auront besoin de soins de santé plus longtemps. Ils devront étirer leurs épargnes de retraite.

3300 $ par an

Les enfants sont déjà mis financièrement à contribution pour les soins de santé de leurs parents âgés. Selon un récent sondage mené par Études économiques CIBC, près de 2 millions de Canadiens, soit 14 % des gens dont les parents ont plus de 65 ans, assument des dépenses relatives aux soins de leurs parents. Ce soutien direct s’élève en moyenne à 3300 $ au pays.

La situation des aînés s’aggrave-t-elle ?

« On constate depuis plusieurs années un appauvrissement général de nos aînés, répond Danis Prud’homme, directeur général du Réseau FADOQ. Une personne sur deux de 65 ans et plus fait moins de 20 000 $. [...] Au Québec, plus de 40 % des personnes de 65 ans et plus ont besoin du Supplément de revenu garanti fédéral. La moyenne canadienne se situe autour de 36 %. »

12 % plus de dettes

12 %

Augmentation de la dette globale des Canadiens de plus de 70 ans entre 2013 et 2015 

4 %

Augmentation chez les personnes de 70 ans et moins : 

Source : Étude sur l’endettement à la retraite menée en 2015 par la Banque HomEquity et Equifax Canada

La vraie vie

« De façon macroéconomique, la situation des personnes âgées s’améliore globalement. » 

— Yves Couturier, professeur titulaire à l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke

Mais quand la lentille se rapproche de l’humain, un autre portrait se trace. Il vient tout juste de publier une recherche qualitative menée avec l’Union des consommateurs auprès des personnes âgées « qui auraient dû arriver à la retraite sans dette, et qui arrivent à ce moment de la vie surendettés ».

Quatre causes : 

— Le remboursement de l’hypothèque dégage un actif net, qu’il est tentant d’utiliser en garantie pour s’offrir « la belle rénovation, le beau voyage, sur un crédit hypothécaire non contrôlé ».

— Beaucoup de divorces surviennent après le départ des enfants, vers 50 ou 55 ans, « et ont des effets budgétaires importants ».

— « Les 10 ans qui précèdent la retraite sont l’époque où les maladies chroniques commencent à s’installer. » Dans plusieurs cas, « ça vient modifier radicalement leur niveau de vie ».

— La baisse de revenu à la retraite est mal évaluée. « Les gens espèrent qu’il y aura une baisse des dépenses en parallèle. À 65 ans, c’est un raisonnement qui vaut. À 75 ans, ce n’est pas tout à fait pareil, puisque la perte d’autonomie peut s’installer. »

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