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Les bouchons montréalais parmi les pires au pays

Une étude rendue publique hier par CAA-Québec relève les 20 pires points de congestion routière dans les villes canadiennes. Sans surprise, la moitié des tronçons routiers les plus engorgés au pays se trouvent sur le réseau autoroutier de Toronto. Montréal compte cinq de ces goulots d’étranglement, un de plus que Vancouver. Québec se distingue aussi en étant la seule ville de taille moyenne à s’inscrire au palmarès.

11,5 millions d’heures perdues

Même s’ils totalisent seulement 65 kilomètres d’autoroutes, les 20 pires goulots d’étranglement de la circulation font perdre chaque année à l’ensemble des usagers de la route un total de 11,5 millions d’heures. Environ 22 millions de litres d’essence sont ainsi gaspillés par des usagers coincés dans ces bouchons, sur une base annuelle. À lui seul, le pire point d’engorgement, qui fait 15 kilomètres sur l’autoroute 401, à Toronto, engendre des pertes de temps de 3,2 millions d’heures par année pour les automobilistes. Le coût annuel de ces retards est estimé à 82,3 millions.

Des coûts annuels de 75 millions à Montréal

Les automobilistes pour qui le réseau autoroutier montréalais est familier ne seront pas surpris par les cinq points de congestion identifiés dans l’étude du CAA-Québec. Ces cinq goulots d’étranglement chroniques de la circulation font perdre annuellement aux usagers de la route environ 3,2 millions d’heures dans les embouteillages et engendrent des coûts de retard estimés à près de 75 millions par année.

Autoroute Métropolitaine (A40)

(du boulevard Pie-IX à l’autoroute 520)

Rang au Canada : 3e

Longueur : 10,6 km

Débit de circulation moyen : 135 000 à 192 000 véhicules/jour

Retards annuels cumulatifs : 1,96 million d’heures perdues

Coût annuel des retards : 45,6 millions

Carburant gaspillé : 4,2 millions de litres

Autoroute Décarie (A15)

(de l’autoroute 40 au chemin de la Côte-Saint-Luc)

Rang au Canada : 5e

Longueur : 3,9 km

Débit de circulation moyen : 135 000 à 175 000 véhicules/jour

Retards annuels cumulatifs : 812 000 heures perdues

Coût annuel des retards : 18,9 millions 

Carburant gaspillé : 1,7 million de litres

Autoroute 25

(de l’avenue Souligny à la rue Beaubien Est)

Rang au Canada : 8e 

Longueur : 2,1 km

Débit de circulation moyen : 102 000 à 147 000 véhicules/jour

Retards annuels cumulatifs : 259 000 heures perdues

Coût annuel des retards : 6 millions

Carburant gaspillé : 591 000 litres

Autoroute 40

(entre l’autoroute 520 et le boulevard Cavendish)

Rang au Canada : 14e

Longueur : 0,9 km

Débit de circulation moyen : 109 000 véhicules/jour

Retards annuels cumulatifs : 96 000 heures perdues

Coût annuel des retards : 2,2 millions

Carburant gaspillé : 207 000 litres

Autoroute 20

(près de la 1re Avenue, à Lachine)

Rang au Canada : 16e

Longueur : 0,8 km

Débit de circulation moyen : 94 000 véhicules/jour

Retards annuels cumulatifs : 84 000 heures perdues

Coût annuel des retards : 2 millions

Carburant gaspillé : 174 000 litres

TOTAL

Retards annuels cumulatifs : 3,2 millions d’heures perdues

Coût annuel des retards : 74,6 millions

Carburant gaspillé : 6 822 000 litres

Circulation ralentie toute la journée

Un des aspects les plus étonnants de l’étude de CAA-Québec touche à la vitesse moyenne de circulation aux cinq points de congestion identifiés à Montréal. Même si la congestion est plus dense dans la Ville Reine, les automobilistes peuvent circuler à une vitesse normale de près de 100 km/heure en dehors des périodes de pointe. Pas à Montréal. À titre d’exemple, sur l’autoroute Métropolitaine, la vitesse moyenne de déplacement des véhicules n'atteint la vitesse maximum de 70 km/h que pendant la nuit, entre minuit et 6 h du matin. De 7 h à 19 h, la vitesse moyenne des véhicules ne dépasse jamais les 50 km/h. On observe le même phénomène sur les autoroutes Décarie (A15) et A25.

Congestion régionale

L’étude de CAA sur la congestion se distingue d’autres études sur le même sujet en évaluant uniquement les impacts des pires points chauds de la circulation plutôt que dans l’ensemble de la région. Ainsi, si les coûts de la congestion routière sont estimés à près de 75 millions aux cinq pires goulots d’étranglement, ils ont été estimés à plus que 1,4 milliard par année, pour l’ensemble de la région métropolitaine, dans une étude du ministère des Transports du Québec qui remonte à 2009. Ces estimations n’ont pas été mises à jour depuis bientôt huit ans.

Québec au palmarès

Montréal n’est plus l’unique ville québécoise au palmarès de la congestion routière au Canada. Selon l’étude de CAA, un tronçon de 700 mètres de l’autoroute 73 entre le chemin des Quatre-Bourgeois et la sortie de l’avenue Dalquier, dans le secteur de Sainte-Foy, à Québec, apparaît au 17e rang des pires générateurs de congestion routière au pays. L’ensemble des usagers de ce court tronçon d’autoroute perdent en tout 78 000 heures et 127 000 litres de carburant, chaque année, dans ce goulot d’étranglement. La valeur du temps perdu par les automobilistes est estimée annuellement à un peu plus de 1,8 million.

Sources : CAA-Québec et MTQ (pour les débits de circulation)

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