Immobilier

Quand l’économie va, les chalets se vendent

Le marché des résidences secondaires se porte bien au Québec, stimulé par la vigueur de l’économie et de l’emploi. En dépit du vieillissement de la population et de la hausse des taux d’intérêt, qui pourraient assombrir le paysage à moyen terme, les prix devraient continuer d’augmenter cette année, prévoient les courtiers de Royal LePage.

290 271 $

C’est la valeur prévue d’une propriété récréative au Québec en 2018, selon un sondage réalisé auprès des courtiers spécialisés dans les résidences secondaires. Il s’agit d’une augmentation de 2,7 % depuis un an pour les propriétés situées dans les principales régions de villégiature, soit Charlevoix, l’Estrie, Lanaudière, les Laurentides et l’Outaouais.

La bonne tenue de l’économie, les taux d’intérêt encore peu élevés et les prix relativement bas des propriétés devraient maintenir la vigueur du marché, selon Royal LePage.

467 764 $

Au Canada, la propriété de vacances devrait se vendre à ce prix en 2018, en hausse de 5,8 % depuis un an. C’est en Colombie-Britannique que la valeur des résidences secondaires est la plus élevée (531 333 $) et dans les Maritimes qu’elle est la plus basse (228 754 $). Le Québec est en avant-dernière place (290 271 $).

Un marché différent

Le marché des résidences secondaires ne fonctionne pas comme celui des résidences principales, explique François Léger, dirigeant de Royal LePage Humania, qui a 40 ans d’expérience dans ce segment. « La dynamique n’est pas la même. À Montréal, ça bouge plus. Il y a des offres simultanées et de la surenchère, ce qui se voit beaucoup moins dans le marché des résidences secondaires. »

Des vieux et des jeunes

Les acheteurs de résidences secondaires se retrouvent à deux endroits de la pyramide d’âge. D’un côté, les jeunes baby-boomers et futurs retraités sont de plus en plus nombreux à rechercher une résidence secondaire qui pourrait devenir leur résidence principale. De l’autre, la génération X, des acheteurs âgés de 36 à 51 ans qui veulent profiter de la nature et faire des activités récréatives avec leurs enfants.

Démographie et économie

Le marché des résidences secondaires est fortement influencé par la démographie. Aussi, les plus âgés des baby-boomers sont plutôt du côté des vendeurs que des acheteurs, explique François Léger. L’âge, l’entretien et l’utilisation moins fréquente des propriétés sont les raisons le plus souvent citées par les baby-boomers pour mettre en vente leurs résidences à la campagne. Avec la hausse des taux d’intérêt qui s’amorce, le vieillissement de la population pourrait-il ralentir le marché de la résidence secondaire ? « C’est une bonne question, dit l’expert de Royal LePage. Il faudra voir si l’immigration qui vient compenser va aider à maintenir le marché. »

Les bords de lac

Les propriétés les plus recherchées en bord de lac sont celles qui se vendent le plus cher. Ce sont aussi celles qui s’apprécieront le plus cette année, selon Royal LePage. Une exception : la région de Saint-Sauveur, où une baisse de valeur est prévue. « Saint-Sauveur est devenu un marché de résidences principales, où s’installent les gens qui n’ont pas à travailler au centre-ville de Montréal », explique François Léger. Les augmentations les plus importantes sont prévues à Mont-Tremblant, qui n’est pas un marché comme les autres au Québec. « Tremblant est un autre monde complètement, qui se compare à Whistler plutôt qu’aux autres régions récréatives du Québec. » Les augmentations prévues pour les différents types de propriétés récréatives à Mont-Tremblant vont de 5,6 % pour une maison au bord d’un lac à 11,7 % pour un condo.

Économie québécoise

L’interventionnisme à son plus haut niveau en 20 ans

Le gouvernement du Québec est-il sur le mode de l’austérité ? Le budget que Québec consacre à ses missions gouvernementales pèse lourd dans l’économie : il est actuellement à son niveau le plus élevé d’interventionnisme en 20 ans.

En 2018-2019, les dépenses liées aux missions du gouvernement (p. ex. : santé, éducation, justice, soutien aux personnes, culture) représenteront 23,1 % de l’économie québécoise (PIB), soit le plus haut niveau en deux décennies – ex æquo avec l’année 2009-2010, tout juste après la crise financière, selon le premier panorama des finances publiques du Québec publié hier par la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke.

Après avoir atteint 23,0 % en 2013-2014, le ratio « budget des missions/PIB québécois » a toutefois diminué pendant trois ans sous le gouvernement Couillard, jusqu’à atteindre 22,3 % du PIB en 2016-2017. Ce furent les années d’« austérité », selon les partis de l’opposition, ou de « rigueur budgétaire », selon le gouvernement Couillard. À 22,3 % en 2016-2017, le ratio « budget des missions/PIB » était effectivement à son plus bas niveau de la dernière décennie.

« Je n’aime pas ce mot [« austérité »], car les gens n’écoutent plus après [qu’il est prononcé] », explique Luc Godbout, professeur et titulaire de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke.

« Le Québec a le même poids d’intervention gouvernementale qu’en 2009, alors que la récession frappait. Ces deux années [2018-2019 et 2009-2010] constituent des sommets en termes de dépenses publiques. Il y a eu une diminution des dépenses en proportion du PIB qui s’est faite en deux vagues depuis 2009-2010. Si on veut être équitable, les revenus ont été mis beaucoup plus à contribution que les dépenses pour retrouver l’équilibre budgétaire », poursuit-il. 

Des promesses électorales financées par la réserve ?

Le gouvernement du Québec tomberait en déficit budgétaire cette année (2018-2019) s’il n’utilisait pas sa réserve de stabilisation. Ce qui veut dire que bien des promesses électorales en vue du scrutin du 1er octobre prochain seront financées en pratique par la réserve de stabilisation. « La marge de manœuvre n’est pas très grande. Le défi pour les partis politiques sera de financer les engagements qu’ils veulent réaliser », dit le professeur Luc Godbout.

Ottawa réduit du tiers

En 30 ans, le poids de l’intervention gouvernementale a diminué à vue d’œil à Ottawa : le gouvernement fédéral a réduit de plus du tiers la taille de ses dépenses par rapport à la taille de son économie. « La volonté de réduire la présence gouvernementale est à Ottawa, Québec a pris une partie de la place laissée par Ottawa », dit le professeur Luc Godbout, qui a publié l’étude avec les chercheurs Suzie St-Cerny et Michaël Robert-Angers.

Nouveaux médias

La ministre Joly veut sonner « la fin de la récréation »

Le gouvernement Trudeau veut sonner la « fin de la récréation » pour les nouveaux médias comme Netflix et Spotify, qui seront appelés « à contribuer » en matière de contenu canadien au terme de la réforme des lois sur les communications. En télécoms, Ottawa se donne comme objectif principal de diminuer le coût des services de téléphonie sans fil et d’accès internet.

Ottawa a annoncé hier les grands thèmes de sa future réforme des lois sur les communications et les télécoms. Dans le dossier des nouveaux médias, le gouvernement Trudeau annonce toutefois ses couleurs : peu importe les solutions retenues, les nouveaux médias comme Netflix et Spotify seront appelés à contribuer davantage au contenu canadien. Actuellement, les nouveaux médias ne sont pas assujettis à des obligations de contenu canadien, car ils disposent d’une ordonnance d’exemption de réglementation depuis 1999.

« Tous les joueurs qui sont dans le système doivent contribuer, il n’y [aura] pas de passe-droit. L’esprit même de la Loi [sur la radiodiffusion], c’est que tous les éléments du système doivent contribuer au contenu canadien. […] [Quand] des joueurs présents dans notre système ne contribuent pas, ça menace la viabilité de notre système », dit la ministre fédérale du Patrimoine canadien Mélanie Joly, en entrevue à La Presse.

Un comité d’experts fournira au gouvernement Trudeau un rapport final en janvier 2020, donc après les prochaines élections fédérales à l’automne 2019. « On a annoncé la fin de la récréation en septembre [quand Ottawa a indiqué son intention de moderniser les lois], dit la ministre Joly. Nous voulons modifier une loi qui représente un système de 66 milliards de dollars, ça ne se fait pas en criant ciseau, c’est important de le faire le plus rapidement, mais on veut une bonne loi. »

Entente critiquée

L’entente de 500 millions avec Netflix annoncée en septembre dernier a été fortement critiquée par le milieu culturel au Québec, notamment parce qu’elle ne comportait pas de quotas pour la production francophone. « C’est une entente de transition, dit la ministre Joly. Il n’y avait aucune façon de les forcer [à avoir un quota francophone] dans le contexte [actuel] de la loi. » Est-ce dire qu’il y aura des quotas francophones imposés aux nouveaux médias ? « Ce sera au panel de trouver [des solutions]. […] On a nommé les meilleurs experts au pays pour nous trouver des scénarios, pour définir les contours d’une loi qui va assurer la pérennité du secteur, dit la ministre Joly. Le Canada, on est une minorité dans l’ensemble nord-américain, surtout pour les francophones – nous sommes 8 millions dans une mer de centaines de millions d’anglophones. »

En radiodiffusion, la réforme se penchera sur quatre thèmes principaux : la contribution des nouveaux médias, le mandat de Radio-Canada, le mandat du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et les nouvelles locales.

Moins cher, le téléphone sans fil

Ottawa révisera du même coup les lois sur les télécommunications, avec comme objectif principal de réduire à la baisse le coût des forfaits de téléphonie sans fil au pays.

« La priorité, c’est l’abordabilité des services [des services de télécoms et de téléphonie sans fil]. La technologie a changé la façon dont les Canadiens consomment leur contenu et c’est important de mettre à jour les lois sur les télécoms. Nous voulons des services plus abordables, de qualité, et une plus grande zone de couverture », dit le ministre fédéral du Développement économique Navdeep Bains, en entrevue avec La Presse.

Une étude de Nordicity commandée par le gouvernement fédéral conclut que le Canada a des prix de forfaits sans fil élevés par rapport à d’autres pays.

En télécoms, Ottawa veut aussi que le comité d’experts lui fasse des recommandations pour assurer le respect du principe de neutralité de l’internet, de la protection de la vie privée, et des droits des consommateurs.

Commerce de détail

Reitmans va mieux, mais…

Les efforts de redressement de Reitmans semblent porter leurs fruits. La perte nette au premier trimestre 2019 (clos le 5 mai) a fondu de moitié par rapport au même trimestre un an plus tôt, passant de 6,6 millions (10 cents l’action) à 3,2 millions (5 cents l’action).

Le détaillant montréalais explique avoir réussi à baisser ses coûts d’exploitation en réduisant le nombre de points de vente et en diminuant sa charge d’amortissement des immobilisations corporelles, notamment.

Les ventes de Reitmans sont demeurées à peu près stables, à 207,6 millions, malgré la réduction nette de 32 magasins. « Les ventes ont bénéficié d’une incidence favorable d’environ 8,8 millions de dollars du fait de la clôture du premier trimestre de l’exercice 2019 une semaine plus tard que le premier trimestre de l’exercice 2018 », a indiqué l’entreprise dans son communiqué diffusé après la fermeture des marchés.

Le commerce en ligne continue de connaître une « vigoureuse croissance » avec un bond de 21,9 % au 1er trimestre. Par contre, les clientes ont moins dépensé dans les magasins physiques, qui ont connu une baisse de leurs ventes de 3,9 %.

Les ventes des magasins comparables – une donnée clé dans l’industrie – ont d’ailleurs reculé de 0,8 % par rapport aux 13 semaines comparables de l’exercice précédent.

Hausse des ventes en mai

Les ventes du mois de mai (quatre semaines closes le 2 juin 2018) ont pour leur part augmenté de 4,6 %. Et les ventes des magasins comparables ont bondi de 7,7 % (+ 4,9 % pour les magasins et + 29,2 % pour le commerce électronique).

Reitmans compte 637 magasins, soit 269 Reitmans, 121 Penningtons, 89 Addition Elle, 80 RW & CO., 62 Thyme Maternité et 16 Hyba.

Le titre de Reitmans a terminé la séance d’hier à 4,10 $, en hausse de 5,1 %. À pareille date l’an dernier, il valait 4,54 $.

Royaume-uni

Feu vert à l’expansion de l’aéroport de Heathrow

Le gouvernement britannique a donné hier son feu vert définitif au projet controversé de construction d’une troisième piste à l’aéroport londonien de Heathrow, le premier d’Europe en matière de passagers. Cette décision, prise dans « l’intérêt national », permettra de créer des « dizaines de milliers d’emplois locaux et stimulera notre économie », a affirmé le ministre des Transports, Chris Grayling, devant les députés, qui seront appelés à voter sur ce projet prochainement. « Le temps est venu d’agir » après « un demi-siècle de discussions », a-t-il ajouté. Le projet continue toutefois de profondément diviser l’opinion, milieux économiques comme politiques, jusqu’au sein même du Parti conservateur au pouvoir et du gouvernement. Le ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, député d’une circonscription située à proximité de Heathrow, y est notamment opposé. Les critiques, qui dénoncent les risques de nuisances sonores et de pollution accrue, ont d’autant plus mal reçu la nouvelle qu’elle tombe le 5 juin, Journée mondiale de l’environnement. — Agence France-Presse

États-Unis

Les tensions commerciales inquiètent les patrons

Les tensions commerciales entre les États-Unis et leurs principaux partenaires causent des maux de tête aux grands patrons américains, désormais moins enclins à embaucher et à investir. L’indice mesurant la confiance des milieux d’affaires a diminué de 7,5 points, à 111,1 points au deuxième trimestre contre 118,6 points au premier, selon l’étude trimestrielle réalisée par l’organisation patronale Business Roundtable. C’est la première fois que ce baromètre recule en près de deux ans, souligne l’organisation, qui attribue ce déclin à « des incertitudes accrues concernant la politique gouvernementale sur le libre-échange ».

— Agence France-Presse

Protection des données

Un géant allemand bannit WhatsApp et Snapchat

L’équipementier allemand Continental interdira désormais à une partie de ses employés d’utiliser les messageries WhatsApp et Snapchat sur leurs téléphones professionnels, car il juge ces applications non respectueuses de la nouvelle réglementation européenne sur la protection des données. « Selon nous, ces services présentent des déficiences en matière de protection des données, car ils accèdent aux données personnelles et potentiellement confidentielles de l’utilisateur, comme ses contacts qui, eux, en tant que tiers, ne sont pas consentants », a justifié l’entreprise allemande dans un communiqué hier. L’équipementier de Hanovre, qui fabrique aussi bien des pneus, des pièces automobiles que des logiciels, a indiqué à l’AFP que cette interdiction s’appliquait aux téléphones professionnels fournis par l’entreprise de 36 000 de ses 240 000 employés dans le monde.

— Agence France-Presse

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