Un gars, une passion

Tout pour les convives

Simon Pierre Huneault, 26 ans

Passion : la cuisine

Ville : Montréal

Il a toujours été intéressé par la bouffe. À 8 ou 9 ans, il cuisinait des œufs et faisait sauter champignons et oignons dans la poêle. Il a avait appris ça à la télé. Aujourd’hui, après un détour ou deux, il est chef de partie au restaurant Le Serpent, dirige son propre service de traiteur appelé Unofficiel et fait ses études à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ). Il est amoureux de la cuisine et ses convives savent lui rendre la pareille. Simon Pierre Huneault a tout du grand chef.

Son adolescence et le début de sa vingtaine, il les passe dans des cuisines : tout tourne autour de la nourriture. Il fait plusieurs allers-retours entre le Québec et l’Alberta, en grande partie pour y travailler en cuisine, mais aussi pour la planche à neige. « C’était idéal, je travaillais en cuisine le soir, et j’allais sur les pistes le jour », raconte-t-il.

Malheureusement, une vilaine blessure à un genou l’oblige à s’asseoir : il ne peut plus travailler debout. Il se résigne et décroche un travail de bureau, dans le domaine de la production télé. « J’ai abandonné la cuisine, sans savoir si ça allait être définitif, se rappelle Simon Pierre Huneault. Après deux ans loin des restos, je me suis dit que j’allais prendre quelques petits contrats de chef à domicile, histoire de voir si j’aimais encore ça et m’assurer que la passion était encore là, tout en gardant mon emploi le jour. »

LE SUCCÈS D’UNOFFICIEL

Sa petite entreprise de chef à domicile prend rapidement du galon. D’archiviste en postproduction, il devient aussi traiteur. « J’ai commencé avec les gens de mon entourage, ma famille, mes amis. Je faisais beaucoup de sushis, puis j’ai intégré d’autres types de cuisines pour des groupes de 25, 30 ou 80 personnes », dit-il.

Son travail administratif ne lui convenait plus du tout. « J’étais malheureux. Ma réalité du 9 à 5 prenait trop de place dans ma tête, mon plaisir était ailleurs et je savais exactement où il était. Et les choses allaient très bien avec Unofficiel. » À l’âge de 26 ans et encouragé par sa copine, il se décide enfin. Il quitte son emploi et entre à l’ITHQ. Objectif ? Apprendre des meilleurs et faire progresser son service de traiteur.

TRAITEUR : SPÉCIALISTE DU SUR-MESURE

« Un bon traiteur est original et à l’écoute, souligne le jeune chef. Ça peut prendre plusieurs menus avant de tomber sur un choix qui pourra satisfaire le client. C’est mon travail de pousser la recherche encore plus loin. Chaque fois, je vais au maximum de mes capacités pour combler les attentes des convives. Ils sont plus que des clients. Ils sont des convives et je les invite à manger les plats que je prépare pour eux. »

Évidemment, il cuisine beaucoup à la maison aussi. Et malgré son talent et sa grande créativité, il ne s’obstine pas à vouloir sans cesse épater la galerie. 

« La cuisine, c’est quelque chose du moment. En fonction de la journée, de la température, de l’état d’esprit, de l’endroit, de l’ambiance, qu’est-ce qui serait le plus adapté ? Le meilleur plat n’est pas nécessairement celui de haute gastronomie. Avec son amoureuse et un verre de vin, même un plat très simple peut être parfait. » 

— Simon Pierre Huneault

Il accorde toute l’importance au plaisir que l’on a à partager. Il décrit sa cuisine comme une cuisine de contexte et c’est sans doute pour ça qu’il se sent si à l’aise en tant que traiteur.

D’ailleurs, il est catégorique, il ne veut pas de restaurant et désire plutôt terminer sa formation par un passage chez les meilleurs dans le domaine de l’événementiel. Il veut apprendre la gestion d’équipe, la production de masse, explorer les différents types de menus et la composition des recettes.

LA PASSION, LE RÊVE ET L’ASSIETTE

Plus tard, il s’imagine à la tête d’une véritable entreprise de service de traiteur : « Je veux être un investisseur, un gestionnaire et un ouvrier. Un bon chef doit être capable de mettre la main à la pâte, y mettre du sien, de l’amour et de la passion », lance-t-il. Pour lui, en cuisine comme en affaires, c’est en donnant de l’amour qu’on en reçoit.

Le sympathique et coloré Simon Pierre Huneault conclut en insistant sur le respect qu’il accorde à la cuisine et revient sur l’importance de demeurer humble et ouvert d’esprit : « Le meilleur plat que j’ai mangé, c’est celui que je n’ai pas encore goûté. Un bon chef est ouvert à la diversité, au changement, et veut apprendre toute sa vie. Tant que les gens sont heureux de manger ce que je prépare, je vais continuer. »

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