L’Impact

Saputo en a assez vu

Joey Saputo voulait savoir de quoi était capable son équipe quand elle donnait un effort maximal. Il a eu la réponse hier : elle n’a pas ce qu’il faut. Le président l’a bien vu et il s’est empressé de promettre que l’été serait fertile en changements pour l’Impact. Même Ignacio Piatti n’est pas à l’abri, loin de là.

M. Saputo s’était exceptionnellement adressé aux médias avant le match, hier, puisqu’on soulignait le 25e anniversaire du premier match local de l’Impact. Il est revenu sur le message qu’il avait lancé à ses joueurs en descendant dans le vestiaire au terme du match de la semaine dernière.

« La seule chose que je demande, c’est qu’on donne le maximum sur le terrain, a-t-il dit. Si le maximum a été donné et l’équipe est inférieure à ce qu’on pensait, ça veut dire qu’il y a un changement à faire. »

C’est exactement ce qu’il a vu quelques minutes plus tard. L’Impact a essayé, mais a néanmoins été inférieur au Galaxy de Los Angeles. Pas dans le jeu en général, parce qu’il a dominé le match, mais là où ça compte, au pointage final.

« L’effort était là, mais quand même, on voyait qu’il manquait quelque chose », a constaté M. Saputo après le match, en entrevue au 98,5 FM. De là, la suite de sa pensée était prévisible et il l’a suivie.

« Je ne suis pas content d’où on est présentement. J’ai discuté avec le personnel d’entraîneurs et c’est sûr qu’à la date des transactions, en juillet, l’Impact va faire beaucoup. On doit bouger. »

Piatti dans l’équation

Ça, c’était déjà plus ou moins connu. On savait que le travail de reconstruction amorcé par Rémi Garde durant l’entre-saison n’était pas achevé et qu’il allait assurément profiter de la période de transferts estivale pour ajouter quelques pièces.

Ce que peu de gens avaient vu venir, c’est que le processus de réflexion de Joey Saputo inclut l’avenir de celui par qui tout passe chez l’Impact, Ignacio Piatti.

« Je ne veux pas commencer de rumeurs, mais je dois dire que, personnellement, aujourd’hui dans notre effectif, je ne pense pas qu’il y a un joueur intouchable. »

— Joey Saputo

Cette déclaration a d’autant plus de poids qu’elle survient le jour même où l’ancien entraîneur de Piatti à San Lorenzo, Edgardo Bauza, a manifesté son intention de le rapatrier avec sa nouvelle équipe, Rosario Central.

« Si quelqu’un vient me chercher Piatti et me donne X montant d’argent en retour, je vais sauver sur le plafond salarial, je peux prendre l’argent et… », a réfléchi à voix haute M. Saputo sur les ondes du 98,5 FM, avant de manifester ce qui semblait être des regrets d’avoir accordé à Piatti une généreuse augmentation de salaire, parce qu’il n’avait « pas le choix ».

« On a sous-estimé la ligue. Est-ce qu’on est mieux de prendre trois joueurs à 2 millions de dollars au lieu d’un joueur à 6 millions ? Je ne sais pas, mais mon point est que personnellement, je ne suis pas content de la situation et je ne suis pas un propriétaire qui va dire : “On va finir la saison et on prendra des décisions après.” »

Pas une équipe pour centrer

Mais revenons-en au match lui-même. Quel est donc ce « quelque chose » qui manquait à l’Impact ? Rémi Garde a appelé ça de la méchanceté.

« On a manqué d’agressivité. Pour marquer des buts, il faut vouloir plus que le défenseur adverse. Il y a des zones du terrain, les deux surfaces de réparation, où on n’est pas assez décisifs, on n’est pas assez agressifs, on n’est pas assez méchants. »

« On n’est pas assez méchants, c’est totalement vrai, a acquiescé Anthony Jackson-Hamel dans le vestiaire. On a l’impression qu’on ne veut pas gagner. On n’a pas l’impression qu’on a une équipe qui serait prête à laisser une jambe sur le terrain. »

Peut-être un peu plus concret, le gardien Evan Bush a fait référence aux forces de son équipe.

« D’une certaine façon, quand l’autre équipe tombe à dix, ça ne nous permet pas vraiment de jouer avec nos forces. Nous sommes bons quand nous pouvons contre-attaquer contre des équipes portées vers l’avant qui ont deux ou trois gars derrière, pas dix. Avec notre taille, jouer large et envoyer des ballons dans la surface n’est pas notre force. »

Sur le terrain, c’est exactement ce que l’on a vu. Quand Zlatan Ibrahimovic a été expulsé, à la 40e minute, le Galaxy a décidé qu’il fallait « stationner l’autobus » derrière, comme le veut l’expression.

Le conducteur dudit autobus a eu un peu de difficulté à trouver ses marques, ce qui a permis à l’Impact d’obtenir quelques bons tirs en début de deuxième demie. Mais une fois que les 10 joueurs californiens ont trouvé leurs repères, l’Impact a été réduit à jouer large et à balancer centre par-dessus centre dans la surface. Dix-huit d’entre eux ont été décochés au total, pas un seul n’a trouvé la tête d’un Montréalais pour un tir.

En hausse

Raheem Edwards

C’est plus une sélection par défaut qu’une vraie tape dans le dos, mais Edwards a quand même su se montrer dangereux grâce à au moins trois belles actions individuelles qui ont mené à des occasions.

En BAISSE

Ignacio Piatti

L’attaque de l’Impact passe inévitablement par lui, et quand elle ne marque pas pour un troisième match de suite, c’est vers lui qu’il faut regarder. Ce n’est pas qu’il n’a pas essayé, mais les résultats ne viennent plus.

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