vente de cannabis récréatif

Les démarches de Couche-Tard risquent d’être vaines

Québec — Alain Bouchard, patron des dépanneurs Couche-Tard, perd son temps. Le gouvernement Couillard n’a pas l’intention de s’en remettre aux dépanneurs pour la vente de cannabis récréatif.

D’après les informations obtenues par La Presse, selon Québec, ce serait « banaliser » l’usage de la marijuana que d’en permettre la vente au dépanneur du coin, comme des croustilles. Les dépanneurs vendent déjà des cigarettes et de la bière, mais le niveau d’inspection pour ces produits est loin d’être aussi serré que ce qu’on prévoit pour le cannabis.

Il y a quelques jours, on a appris que M. Bouchard avait fait appel à une lobbyiste de la firme Tact Intelligence-conseil, Marie-Ève Bédard, pour faire des démarches auprès du gouvernement Couillard. Mme Bédard est l’ancienne chef de cabinet de l’ex-ministre de la Santé Yves Bolduc.

Deux événements sont survenus dans le dossier du pot : une rencontre fédérale-provinciale des ministres des Finances à Ottawa et deux jours de présentation d’experts à Montréal. À Ottawa, le gouvernement fédéral est resté passablement vague sur ses intentions quant à la taxation de ce produit. Aucune simulation n’a été produite. Tous conviennent toutefois que le niveau de taxes devra rester bas pour ne pas donner prise à la concurrence du marché noir.

Comme le Québec, le Manitoba a dit publiquement qu’il souhaitait qu’Ottawa reporte l’échéance du 1er juillet 2018, mais Ottawa a opposé une fin de non-recevoir. Le Nouveau-Brunswick est la province la plus volontaire dans ce projet, désireuse de favoriser l’apparition de nombreux producteurs sur son territoire – ils auront à obtenir un permis fédéral.

Tournée de consultations

Les premiers ministres aborderont ce dossier au Conseil de la fédération, en juillet. Au Québec, on procédera à une consultation sur le web, avant que la ministre Lucie Charlebois ne sillonne le Québec, à la fin du mois d’août et au début de septembre, pour discuter avec le public. Québec vise le dépôt d’une loi-cadre cet automne, pour adoption au printemps. On ne veut pas se retrouver dans la situation où Ottawa occuperait le vide ; le ministre des Finances, Bill Morneau, a en effet fait savoir que le fédéral mettrait en place un réseau de vente dans les provinces qui n’en proposeraient pas.

À Québec, on exclut d’emblée que les dépanneurs ou les pharmacies soient appelés à vendre le cannabis au détail. On vise toujours une vente par le privé, en dehors de la Société des alcools, dans un réseau qui serait encadré par un contingent d’inspecteurs qui restent à embaucher.

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