Camp de perfectionnement du Canadien

Vejdemo, un projet à long terme

Le repêchage 2015 approchait, et Lukas Vejdemo devait trancher.

Il était classé 36e parmi les espoirs européens de la Centrale de recrutement de la Ligue nationale. Une vingtaine d’équipes l’avaient approché dans les semaines précédant le repêchage, ce qui l’assurait essentiellement d’être sélectionné.

Il pouvait donc se rendre dans le sud de la Floride, se mêler à la planète LNH et assister au repêchage. Avoir la chance d’entendre son nom en personne…

Ou il pouvait rester dans sa Suède natale et s’entraîner.

« J’ai songé à aller au repêchage, mais j’aurais subi le décalage horaire et mon entraînement estival aurait été perturbé, a expliqué Vejdemo, rencontré à Brossard lors du camp de développement du Canadien. J’ai préféré rester à la maison. Ça m’a évité de me rendre en Floride, d’attendre ensuite une semaine pour le camp de développement. J’aurais perdu plusieurs jours d’entraînement. »

« SENTIMENT INCROYABLE »

C’est visiblement un attaquant dévoué que le Tricolore a déniché au 87e rang du dernier encan. C’est sur un écran d’ordinateur, entouré d’amis, qu’il a suivi la séance, et c’est en conférence téléphonique qu’il a accordé ses premières entrevues.

« J’actualisais de temps en temps la page du repêchage sur NHL.com et c’est comme ça que j’ai appris que j’étais repêché par Montréal ! C’était un sentiment incroyable. »

— Lukas Vejdemo

Le Canadien n’a peut-être pas compté de grand joueur suédois dans ses rangs depuis belle lurette (depuis Mats Naslund, en gros), c’est tout de même une équipe que Vejdemo affectionnait. Il l’aimait assez pour acheter une tuque aux couleurs de l’équipe. Quelques minutes après sa sélection, il tweetait une photo de lui avec sa tuque (et une petite laine sur le dos, signe que c’était plus frisquet en Suède qu’à Fort Lauderdale).

« J’aime P.K. Subban, c’est un des meilleurs défenseurs dans la Ligue nationale, il est très bon, dit-il, pour justifier son achat. J’aimais aussi d’autres équipes, comme les Red Wings, avec tous leurs joueurs suédois, et les Rangers, avec Henrik Lundqvist. »

DÉVELOPPEMENT EN SUÈDE

Vejdemo a dû attendre l’âge de 19 ans avant d’être sélectionné, soit un an de plus que les meilleurs éléments de son âge. À l’approche du repêchage de 2014, une seule équipe avait daigné lui parler. « Et c’était au téléphone », précise-t-il.

« La dernière saison s’est nettement mieux déroulée. Mon coup de patin s’est grandement amélioré, je suis devenu plus dangereux à un contre un. J’ai amélioré mon jeu d’ensemble. »

— Lukas Vejdemo

C’est ainsi qu’il a amassé 48 points en 34 matchs avec la formation des moins de 20 ans de Djugardens, en plus de jouer trois rencontres avec l’équipe senior.

Comme Vejdemo a deux années à écouler à son contrat en Suède, on ne devrait pas le voir en Amérique du Nord avant la campagne 2017-2018. Bref, sa situation ressemble à celle d’Artturi Lehkonen, choix de deuxième tour du Tricolore en 2013, et qui aura l’option de traverser l’Atlantique dans un an.

Le jeune homme pourra au moins grimper un échelon la saison prochaine puisqu’il quittera l’équipe U20 au profit des adultes.

« Mon but la saison prochaine est de jouer au sein du troisième trio, admet-il. Si je n’ai pas cette chance, je vais peut-être regarder l’option de la deuxième division suédoise. Je suis jeune, j’ai besoin de me développer et pour y parvenir, je dois jouer plusieurs minutes par match. »

Chez le Canadien, on souhaitera maintenant que l’expérience acquise lui soit aussi utile que chez Jacob De La Rose, un autre produit du circuit suédois.

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