Piatti au boulot

Ignacio Piatti n’a pas perdu de temps avant de rejoindre sa nouvelle formation de San Lorenzo. Il était à l’entraînement mercredi matin et a tenu une conférence de presse devant les médias locaux.

De Santis a perdu un ami

L’Impact a perdu son leader technique, les partisans de Montréal et d’ailleurs en MLS ont perdu un grand joueur et Nick De Santis, lui, a aussi perdu un ami. Sur tous les plans, le départ de Nacho Piatti vers San Lorenzo (Buenos Aires) créera un grand vide.

Dans la vidéo accompagnant l’annonce de son départ, lundi, l’Argentin a largement remercié De Santis qui, rappelons-le, a quitté l’Impact l’été dernier. D’une relation professionnelle, au moment de l’acquisition de Piatti en 2014, leur rapport a rapidement évolué vers l’amitié et un attachement profond.

Ils se sont d’ailleurs appelés avant que Piatti ne prenne l’avion pour l’Amérique du Sud. « Il se demandait quand est-ce qu’on allait se revoir. C’est sûr que je vais voyager en Argentine, peut-être aussi pour son dernier match, qu’il reviendra ici ou qu’on se verra en vacances à Miami.

« Au niveau de l’amitié, oui, je ressens un grand vide, mais la facilité de se parler est toujours là. »

— Nick De Santis, rencontré dans un café de la Petite Italie

Sans hésiter, il estime que le recrutement de Piatti est le meilleur coup de sa carrière de directeur technique. Ce travail dans l’ombre s’est étiré sur de nombreux mois, tandis que la cote de l’Argentin ne cessait de grimper en raison de ses succès en Copa Libertadores. Pour un transfert gratuit, son apport a été au-delà des espérances.

« Il y a eu Marco Di Vaio et Didier Drogba, mais Nacho était un inconnu ici. Tout le monde se demandait qui il était, a rappelé De Santis. Il a bâti son œuvre avec ses performances et les relations avec ses coéquipiers, ses entraîneurs ou le public. Le statut de joueur désigné vient avec de la pression et des responsabilités. Ils doivent faire la différence et arrivent donc avec une certaine confiance ou arrogance. Lui n’a jamais fait sentir ça aux autres. C’est une personne très humble. »

Soixante-dix-neuf buts et trente-sept passes décisives plus tard, Piatti est devenu l’un des très grands de l’histoire de l’Impact. « Le plus grand. À 100 % », rectifie De Santis, qui évoque le deuxième but au Red Bull Arena, lors des séries de 2016, comme l’un des moments marquants de l’Argentin.

« Si je devais résumer Nacho, je dirais que c’est le gars vers lequel tout le monde – l’entraîneur, les joueurs et le public – se tournait quand c’était le temps de marquer. »

Des derniers mois plus difficiles

Depuis que De Santis a quitté ses fonctions de vice-président en relations internationales et développement technique, Piatti a choisi de ne plus aborder tous les détails de sa relation avec le club. Leur relation et leurs discussions étaient celles de deux amis. Comment a-t-il vécu sa saison dernière marquée par les blessures ?

« Il voulait jouer, ne pas rater d’entraînement et être dans l’environnement de l’équipe. Il savait qu’il gagnait beaucoup d’argent et il ne voulait pas décevoir. Il ne voulait pas que les gens pensent qu’il gagne tout ça sans rien essayer », a répondu De Santis.

Et les derniers mois au cours desquels la situation familiale de l’Argentin a évolué ?

« Quand il est revenu à Montréal, en janvier, on est allés manger ensemble et il m’a dit : ‟Nick, je pars de chez moi alors que je viens d’avoir un garçon, ma femme est là-bas et, dans ma tête, c’est un peu plus compliqué.” Il y avait cette déchirure. La décision qui a été prise a été la meilleure pour tout le monde, même si cela laisse un goût amer. »

« Son départ ne s’est pas fait de la manière dont tout le monde voulait. »

— Nick De Santis

Officiellement présenté aux médias argentins mercredi matin, Piatti pourrait faire ses débuts avec San Lorenzo dès samedi. Six ans après son dernier match avec la formation argentine, le joueur de 35 ans n’est plus tout à fait le même. Son passage à Montréal a été riche en souvenirs sportifs et en rencontres humaines. L’émotion qui l’habitait lors de sa vidéo d’adieu était sincère, assure De Santis.

« Il était triste parce qu’il aimait beaucoup la ville. Beaucoup. Sa fille est née ici et sa femme appréciait la qualité de vie. Il aimait aussi l’évolution de la MLS et il pouvait gérer la pression. Il a quitté un endroit où il s’est fait beaucoup d’amis à l’extérieur du soccer. »

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