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C’est le record du plus grand nombre de chants émis par un oiseau en une journée, détenu par le viréo aux yeux rouges.

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Les aléas du vélo de route

C’est un des rares beaux samedis du mois de mai. Sept cyclistes roulent en file indienne sur une route de la région de Mirabel. Un autre peloton de 10 cyclistes, plus rapide, les rattrape puis les dépasse.

Ka-ching ! Une contravention de 48 $ pour tout le monde !

« Il faut bien dépasser à un moment donné, grommelle Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec. Je ne comprends pas pourquoi ils ont eu cette contravention. Ça m’apparaît un excès de zèle. »

En vertu du Code de la sécurité routière, les cyclistes ne peuvent pas former un peloton de plus de 15 personnes. Ils ne peuvent pas non plus rouler côte à côte.

Pendant les manœuvres de dépassement, il s’est formé momentanément un peloton de 17 personnes. Un policier qui passait en sens inverse a alors arrêté tout le monde.

« Les gens ont expliqué ce qui s’était passé, commente Serge Comtois, président du club Vélo Passion. On le voit très bien sur le GPS, on voit très bien les deux pelotons qui se rattrapent, se dépassent. Ce n’est pas une histoire inventée. Les gens auraient apprécié que le policier en tienne compte. »

Dans le milieu du vélo, Mirabel est reconnu pour avoir un service de police particulièrement à cheval sur les règlements.

« Je sais que dans la région de Mirabel et dans de petits villages, la police a une certaine pression de la part des citoyens pour faire respecter le Code de la route, indique M. Comtois. En soi, c’est correct, mais il y a un genre de blitz qui se fait tous les printemps. »

Il faut dire que la région de Mirabel est particulièrement prisée des cyclistes.

« C’est une région magnifique, explique M. Comtois. Il y a de plus en plus de routes qui ont été refaites, l’asphalte est de qualité. »

Suzanne Lareau ajoute qu’il y a beaucoup de routes tranquilles et que la région est à proximité de Montréal, ce qui attire notamment les cyclistes en entraînement. Mais c’est un endroit où l’on applique les règlements à la lettre. Et justement, Vélo Québec aimerait bien faire modifier le règlement qui limite à 15 le nombre de cyclistes dans un peloton.

« Cette règle-là a été mise en place pour ne pas gêner la circulation automobile. Mais qu’il y ait 15 ou 21 cyclistes, honnêtement, ça ne fait pas une grosse différence. On voit bien des files de 50 voitures. »

— Suzanne Lareau de Vélo Québec

Elle affirme qu’on ne verra jamais d’immenses pelotons.

« Des groupes de 100, il n’y en a pas. Ou alors, ce sont généralement des randonnées organisées qui ont obtenu des autorisations spéciales. »

Vélo Québec aimerait également faire modifier le règlement qui interdit le fait de rouler côte à côte.

« Quand on roule sur une route rurale très peu passante, où il passe une voiture aux 20 minutes, on peut très bien rouler à deux de large, soutient-elle. À deux de large, à trois de large, c’est encore moins large qu’une voiture. »

Il y a également des routes où un accotement confortable permet aussi de rouler à deux de front.

« Pourquoi ne pas le faire ? »

Mme Lareau reconnaît toutefois que certains cyclistes sont un peu cowboys, ce qui n’aide pas à établir de bonnes relations avec les automobilistes.

« On le voit notamment avec les groupes qui s’entraînent. On dirait que l’entraînement grise le cycliste, il manque un peu de civisme, il y a parfois des pelotons qui doublent de façon cavalière. »

Et l’agressivité engendre l’agressivité.

« Il y a des automobilistes qui sont en colère en voyant des pelotons, donc ils vont les frôler. Les cyclistes sont en maudit, ils vont courir après, et c’est l’escalade. Les combats de coqs, ce n’est pas très édifiant. »

Serge Comtois rappelle que les cyclistes n’ont rien à gagner à s’en prendre aux automobilistes.

« S’ils nous accrochent ou nous frappent, c’est notre vie qui est danger. À eux, il n’arrivera absolument rien parce qu’ils sont dans leur carapace. Nous avons avantage à être prudents comme cyclistes, mais j’en vois régulièrement qui roulent comme des fous. »

Sensibilisation et jugement 

À son avis, il est important de sensibiliser tous les usagers de la route. Les cyclistes doivent respecter les règles, mais les automobilistes aussi, et notamment la distance de 1,5 mètre qu’il faut garder avec les cyclistes.

Suzanne Lareau insiste pour sa part sur l’éthique et le jugement. « Je trouve ça plate, le message qu’on envoie », déplore-t-elle de l’incident de Mirabel.

« On déplore que les gens sont trop sédentaires, qu’ils ne bougent pas assez. Ici, on a des gens qui ont le plaisir de faire une pratique sportive du vélo… et on va aller donner des contraventions. »

— Suzanne Lareau de Vélo Québec

Quant à Serge Comtois, il croit que les gens devraient comprendre l’avantage d’avoir de nombreux cyclistes au Québec.

« Plus on a de cyclistes qui roulent, plus on est en forme, plus on désengorge le système de santé », lance-t-il en riant.

Orages

Superbes images de Chad Cowan de ce qu’on ne veut pas voir en camping, un orage. (0.15 à 0.44)

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Chiffre de la semaine : 22 197

C’est le record du plus grand nombre de chants émis par un oiseau en une journée, détenu par le viréo aux yeux rouges.

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