ANTOINE DUCHESNE

Tour, JO et vino

Finissant de la Vuelta, son premier grand tour, et 61e des Championnats du monde de Richmond, Antoine Duchesne attend la prochaine saison avec impatience. La Presse l’a joint hier soir dans la région d’Avignon, où il vit avec son collègue Hugo Houle. Pendant que ce dernier préparait le saumon, Duchesne a répondu à quelques questions.

NOUVELLES COULEURS

Après avoir arboré le vert forêt d’Europcar pendant deux saisons, Duchesne porte maintenant l’anthracite et le jaune de Direct Energie, le nouveau commanditaire. Nouvelles couleurs, donc, mais même structure vendéenne dirigée par Jean-René Bernaudeau. « C’est super motivant, tout le monde est en forme », dit le Québécois, rare coureur à ne pas provenir de la filiale Vendée U. « On a envie de gagner. Les deux ou trois dernières années n’ont pas été faciles. On a comme envie de retourner l’affaire. » Garneau n’est plus l’habilleur officiel de l’équipe, mais Duchesne porte toujours fièrement les chaussures du fabricant québécois.

OUVERTURE

Comme Hugo Houle, Duchesne lancera sa saison dimanche au Grand Prix d’ouverture La Marseillaise. Il enchaînera avec l’Étoile de Bessèges, la semaine prochaine, où son coéquipier Bryan Coquard visera quelques étapes. Nouveau leader de l’escouade Direct Energie, le sprinter français aura droit à un train pour le lancer. Duchesne doit en faire partie. « Je ne suis pas trop sprinter, mais je suis capable de rouler vite et je frotte bien dans le peloton. Avec deux autres gars, notre rôle sera de le placer et de le remonter de cinq à deux kilomètres de l’arrivée. »

CANDIDATURE

Duchesne ne le cache pas : il vise cette année une première participation au Tour de France et aux Jeux olympiques. Sérieusement considéré pour le Tour 2015, il avait dû céder sa place à un coureur plus expérimenté. « J’y crois parce que c’est réalisable, lance l’athlète de 24 ans. Si je fais une bonne saison, j’aurais ma place. Ce n’est pas juste un rêve ou un truc impossible. Ça rend le truc encore plus excitant. » Pour la course sur route de Rio, où le Canada aura droit à trois partants, il estime avoir une carte à jouer comme équipier. « Il y a quand même beaucoup de monde sur la liste. Dans un rôle comme moi, il y aura une place pour cinq ou six gars. »

DÉPARTS/ARRIVÉES

Le départ du grimpeur Pierre Rolland (Cannondale) et du polyvalent Cyril Gautier (AG2R) ouvre des portes pour le Tour de France. En revanche, les nouveaux venus Sylvain Chavanel et Adrien Petit, nouveau poisson-pilote de Coquard, sont aussi des incontournables pour juillet. Duchesne s’attend à courir souvent avec Chavanel, en particulier lors des classiques printanières, son premier grand objectif. « Sylvain est arrivé un peu comme un enfant. Il est super excité de renouer avec Jean-René. Il donne des conseils. Il est super gentil et approchable. C’est un grand coureur, qui s’est battu pour la victoire à Paris-Roubaix et au Tour des Flandres. Il a couru pour les grandes équipes depuis 10 ans. J’ai tout à apprendre de lui. »

ACCIDENTS

L’ancien champion canadien U23 est capable d’en prendre, comme en témoigne son sourire sur cette photo prise après une chute à Calpe, en Espagne, vendredi. Une tache d’huile, une roue qui glisse et il s’est retrouvé sur le bitume. Le natif de Saguenay a dû y aller doucement lors des deux dernières journées du stage, mais il n’a subi aucune blessure sérieuse. À l’entraînement au même endroit, six collègues de l’équipe Giant-Alpecin n’ont pas eu cette chance, percutés par une chauffarde britannique qui roulait apparemment à contresens. L’Allemand John Degenkolb, entre autres, a failli y laisser un doigt. Il ratera donc Milan-San Remo et Paris-Roubaix, dont il est le champion en titre. « On faisait des entraînements de sprint cette journée-là et on les a croisés plusieurs fois sur la route. Ça aurait pu être nous », a raconté Duchesne, qui a croisé certains des éclopés de Giant-Alpecin le lendemain à l’hôtel.

CÉLINE DION

Duchesne est un homme aux multiples talents. Il peut même chantonner du Céline Dion. Écoutez-le ici dans cette entrevue rigolote préparée par son équipe Direct Energie : 

VIGNERON EN HERBE

Au moment de l’entrevue, Duchesne revenait d’une journée à couper des branches de vigne, suite d’un stage entrepris l’automne dernier. Chez le vigneron Jérôme Bressy, propriétaire du domaine Gourt de Mautens, le cycliste a mis la main à la pâte à toutes les étapes de fabrication. « J’ai fait les vendanges, le pressage, le décuvage, le pressage, détaille celui qui aimerait en faire un métier. J’ai creusé des trous, arraché les pieds morts. […] J’étais déjà passionné par le vin et je le suis encore plus. » Avis aux intéressés, la SAQ devrait recevoir quelques centaines de bouteilles de Gourt de Mautens.

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