Fitzgibbon promet de démissionner s’il nuit à la CAQ

QUÉBEC — Le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon promet de démissionner s’il devient un boulet pour le gouvernement de François Legault. Sous la loupe de la commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale, manifestement irrité par le traitement qui lui a été fait dans les médias, le ministre s’est dit convaincu qu’il ne s’était pas mis en situation de conflit d’intérêts.

Et comme le milieu des affaires québécois est petit, les Québécois doivent s’attendre à d’autres nominations de gens qui font partie de son cercle de connaissances. « Ce n’est pas fini, Investissement Québec, il y a d’autre monde qui s’en vient ! D’autre monde que je connais. C’est sûr, je fais partie de la communauté [d’affaires], je veux être transparent », a-t-il prévenu. « Ce serait plus facile d’avoir un journaliste comme ministre de l’Économie, il n’aurait aucune connaissance des entrepreneurs. La bibitte Pierre Fitzgibbon vient avec un bagage. » Pour lui, la proximité d’un ministre de l’Économie avec le milieu des affaires ne devrait pas être vue comme un handicap.

« J’ai connu des batailles déjà, des tempêtes dans ma vie professionnelle. Ce n’est pas la pire. Je ne démissionnerai pas à moins que je sente que je n’aide pas le gouvernement. Si je sens que ma présence au Conseil des ministres nuit à ce que M. Legault veut accomplir, je quitterai dans les 30 secondes ! » a-t-il lancé hier, en marge d’une conférence sur le développement régional, organisée par la Fédération québécoise des municipalités.

MOVE PROTÉINE

La participation qu’il détenait dans MOVE Protéine ne pouvait faire partie d’une fiducie sans droit de regard, a-t-il expliqué. Les entreprises privées, non cotées en Bourse, ne peuvent faire partie de ces « blind trusts ». Peu après son arrivée en politique, il a tenté de vendre ces actifs – il l’a fait pour ce qu’il détenait dans XPND, le fonds qui possédait Taxelco, par exemple. MOVE Protéine est la propriété du fils de Guy Leblanc, un ami du ministre qui vient d’être nommé à la tête d’Investissement Québec (IQ).

« J’ai plusieurs investissements dans ce genre de compagnies [13 entreprises, dont deux ont été vendues]. Ces actifs ne peuvent être gérés par un mandataire. De toutes ces compagnies, aucune ne transige avec le gouvernement », a-t-il insisté. « Avoir une participation dans MOVE Protéine, qui vend 2000 $ par mois, cela n’a aucun impact sur l’enjeu Pierre Fitzgibbon et Guy Leblanc », a-t-il souligné.

Comme elles ne sont pas en Bourse, ces entreprises ne peuvent être vendues facilement, a-t-il expliqué. Il n’est partenaire de Guy Leblanc dans aucune d’elles. « Si j’avais su que de posséder des compagnies privées était si compliqué, je serais chez nous aujourd’hui [et je n’aurais pas fait de politique] ».

Il a nié que les dés étaient pipés en faveur de M. Leblanc, même si La Presse avait indiqué qu’il serait nommé à IQ plusieurs semaines avant la fin du processus de sélection des chasseurs de têtes, qui a coûté 60 000 $ de fonds publics. La présidente du conseil d’administration d’IQ, Monique Leroux, a affirmé que l’ancien patron de Pricewaterhouse était le choix unanime du conseil et du ministre, a-t-il insisté.

Il s’insurge du traitement que lui a réservé Le Journal de Montréal, qui a rendu publics son lieu de résidence et celui de M. Leblanc. « [Le Journal] s’est aussi acharné sur moi à trois reprises en soutenant que j’allais payer moins de taxes scolaires » avec l’engagement de la Coalition avenir Québec d’uniformiser ces taux.

Montréal veut bannir les articles de plastique à usage unique

Montréal veut interdire les articles de plastique à usage unique sur son territoire, dont la mousse de polystyrène, communément appelée styromousse.

Les gobelets et contenants à emporter de même que les barquettes pour les aliments sont ainsi dans le collimateur de la Ville, tout comme les pailles et ustensiles en plastique.

La mairesse Valérie Plante et la responsable de la transition écologique et de la résilience au comité exécutif, Laurence Lavigne Lalonde, ont annoncé hier après-midi avoir mandaté le service de l’environnement de la Ville pour rédiger un projet de règlement en ce sens.

Les élues espèrent pouvoir le déposer dans un an, en avril 2020.

« On veut s’assurer d’avoir les bons outils et ça ne se fait pas en claquant des doigts », a déclaré à La Presse Mme Lavigne Lalonde, qui dit vouloir suivre « la cadence » lancée par d’autres grandes villes comme Vancouver et New York, qui ont adopté de telles réglementations récemment.

le milieu des affaires consulté

La Ville consultera le milieu des affaires pour intégrer les commerçants dans sa démarche, qui concorde avec les consultations concernant le plan de gestion des matières résiduelles de la Communauté métropolitaine de Montréal et celui de l’agglomération de Montréal, ce qui pourrait alimenter la réflexion sur le projet de règlement.

Tous les établissements situés sur le territoire montréalais seraient concernés par cette interdiction, y compris les épiceries, où les barquettes de mousse de polystyrène sont utilisées massivement pour les viandes, les poissons et parfois même les légumes.

« Il se peut qu’il y ait des mesures transitoires ou progressives » lors de l’adoption de l’interdiction, afin de donner le temps aux établissements de s’adapter, précise Mme Lavigne Lalonde.

sacs de plastique

L’interdiction des articles de plastique à usage unique sera aussi l’occasion pour Montréal de « faire une analyse » de l’interdiction des sacs de plastique légers.

Entrée en vigueur le 1er janvier 2018, la mesure interdit les sacs de plastique dont l’épaisseur est inférieure à 50 microns, mais de nombreux commerces les ont remplacés par des sacs de plastique plus épais.

« C’est ce que je constate quand je fais mon épicerie aussi », reconnaît Laurence Lavigne Lalonde. « Je pense sincèrement qu’on peut aller beaucoup plus loin. »

Elle souligne toutefois que le règlement sur les sacs de plastique comportait une autre mesure qui, elle, a un impact notable : l’interdiction des sacs oxodégradables, qui se désagrègent en petits morceaux et dont la disparition « a eu un impact sur la qualité des matières recyclables ».

Environnement

La protection de 27 îles du Saint-Laurent dans l’œil d’Ottawa

Le gouvernement canadien souhaite créer des « réserves nationales de faune » afin de protéger 27 îles du Saint-Laurent d’une superficie totale de quelque 775 hectares, entre Montréal et le lac Saint-Pierre.

Trois réserves seraient ainsi créées : celle des Îles-de-Boucherville, qui jouxterait le parc national des Îles-de-Boucherville du Québec ; celle des Îles-de-Varennes-et-de-Verchères et celle des Îles-du-Lac-Saint-Pierre.

La ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, a annoncé hier à Montréal que son ministère travaillerait de concert avec celui des Pêches et des Océans ainsi qu’avec l’Administration portuaire de Montréal, propriétaire de certaines des îles concernées, afin d’amorcer le processus de création de ces réserves.

Elle n’a toutefois pas voulu dire combien de temps ces démarches pourraient prendre, reconnaissant « qu’il y a un peu de travail à faire ».

« C’est impossible que ce soit fait avant les élections », a déclaré à La Presse Alain Branchaud, directeur général de la Société pour la nature et les parcs (SNAP) du Québec, présent lors de l’annonce, qu’il salue néanmoins.

« C’est extrêmement positif », estime le biologiste, qui croit que « ça va créer un élan » qui se maintiendra quel que soit le résultat des prochaines élections fédérales.

Les réserves nationales de faune sont un « type d’aire protégée » qui offre une « protection élevée », permettant de veiller à la conservation, à la recherche et à l’interprétation des espèces sauvages, a expliqué à La Presse la directrice du Service canadien de la faune pour le Québec, Marie-Josée Couture.

Leur création serait une bonne chose, puisque le Canada a « un travail énorme à faire » pour atteindre sa cible de 17 % d’aires terrestres et 10 % d’aires marines protégées en 2020, souligne Alain Branchaud.

Environnement Canada n’a pas voulu indiquer hier quelle était la superficie des aires protégées au Canada à ce jour.

Ceinture verte

La ministre McKenna a également annoncé lors de cette conférence de presse que le gouvernement fédéral a investi 564 150 $ dans la Ceinture et Trame verte et bleue autour de la région de Montréal.

Le projet de l’organisme Nature-Action Québec vise à favoriser la connectivité des milieux naturels.

Les sommes investies ont permis d’acheter des terres, notamment des forêts matures, des milieux humides et des marécages, afin d’établir une nouvelle zone de conservation de 100 hectares et de la connecter à d’autres zones de conservation environnantes.

Des espèces en péril, comme la rainette faux-grillon de l’Ouest, vivent dans ces écosystèmes.

Sommet entouré de mystère

La ministre McKenna faisait cette annonce à Montréal alors que s’ouvrait le « Sommet des champions de la nature », qui se poursuit aujourd’hui.

L’événement est entouré de mystère : alors qu’il était pourtant commencé depuis le matin, Ottawa refusait toujours en après-midi de dévoiler le nom des participants et le programme, une information qui a finalement été publiée en fin de journée.

Ainsi, des ministres de l’Environnement du Costa Rica, du Chili, des Seychelles et de l’Ouganda participeront aujourd’hui à des discussions avec des représentants d’organisations non gouvernementales, des Nations unies, de peuples autochtones et d’entreprises, dont Walmart et Shell.

L’événement a pour objectif de « former une nouvelle coalition ambitieuse et faire progresser la protection de la nature dans le monde », affirme Environnement Canada.

Le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne Jonathan Wilkinson doit y faire une annonce ce matin « concernant la conservation marine ».

Étude

La fin de l’aphasie

Il sera bientôt possible de traiter l’aphasie en implantant une électrode dans le cerveau, ont annoncé hier des neurologues californiens. Ils ont réussi à reproduire les pensées d’une personne sans qu’elle parle.

Les chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco ont sélectionné cinq patients qui ont eu en 2014 une implantation d’électrode visant à traiter leur épilepsie. L’électrode a été modifiée pour transmettre l’enregistrement de leurs ondes cérébrales. 

« Nous avons enfin une technique qui nous permet d’envisager de faire parler les gens qui ont perdu la parole », a expliqué mardi, en conférence de presse téléphonique, Edward Chang, l’auteur principal de l’étude publiée hier dans la revue Nature

Les chercheurs ont demandé aux patients de prononcer 400 phrases à plusieurs reprises. Ils ont enregistré les ondes liées aux mouvements de leur gorge, de leur bouche et de leur pharynx. Ensuite, les cobayes ont prononcé les mêmes phrases sans émettre de sons, seulement en bougeant les lèvres. En dernier, ils se sont imaginés en train de dire 101 phrases. Un algorithme a permis de synthétiser les phrases imaginées.

Lire dans les pensées

Plusieurs journalistes ont posé la même question à la suite de ces résultats : sera-t-il possible de lire dans les pensées ? 

« Ça va être beaucoup plus difficile, a dit le neurologue Chang. Nous pensons que notre algorithme fonctionne bien parce qu’il interprète des ondes cérébrales liées à des mouvements. Quand on pense seulement, c’est moins bon. » 

La prochaine étape est d’affiner l’algorithme pour les types de sons moins bien interprétés, notamment les sons plus brefs comme un b. « Ça marchait mieux pour les sons plus longs, comme ch. » 

Dans un premier temps, d’ici une demi-douzaine d’années, le système fonctionnera pour les gens qui ont perdu la parole à la suite d’un AVC, d’une opération oncologique à la gorge ou de la sclérose latérale amyotrophique. Ensuite, il pourra fonctionner pour les muets congénitaux, par exemple ceux qui souffrent de paralysie cérébrale.

Amazon Turk

Les neurologues californiens ont innové par rapport à des équipes concurrentes en comparant les phrases avec des humains, recrutés par le truchement du service Amazon Turk, plutôt qu’avec des algorithmes informatiques d’évaluation de la similitude de deux phrases. 

« Ça a fait une grosse différence pour entraîner notre algorithme de synthétisation du langage, a dit M. Chang. Les humains étaient bien meilleurs pour évaluer sa performance et nous aider à l’améliorer. »

Situation des autochtones

L'ex-ministre Wilson-Raybould critique les libéraux

L’ancienne ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould a déclaré qu’elle croyait que les libéraux fédéraux avaient décidé de faire de la gestion de crises en ce qui concerne la situation des autochtones plutôt que de faire le dur travail de réconciliation. Dans un discours prononcé hier devant le Conseil de justice des Premières Nations en Colombie-Britannique, Mme Wilson-Raybould a accusé ses anciens collègues de ne pas respecter les grands engagements pris par le premier ministre Justin Trudeau en matière de réconciliation. Elle a indiqué que le gouvernement semble vouloir faire des changements graduels et limités plutôt que de transformer les lois et les politiques afin de résoudre les injustices qui existent depuis des générations. Jody Wilson-Raybould a notamment déclaré qu’elle avait dû faire face à des obstacles et à de la résistance au sein du gouvernement fédéral lorsqu’elle avait émis une directive sur la manière dont les avocats de la Couronne devaient traiter les affaires civiles impliquant les peuples autochtones.

— La Presse canadienne

Plateformes en ligne au Canada

De nouvelles règles timides pour les publicités politiques 

Une nouvelle loi obligeant les plateformes en ligne à rendre disponible un registre numérique de toutes les publicités politiques publiées lors de la prochaine campagne électorale fédérale ne s’appliquera qu’aux annonces payées. Ce qui laisse beaucoup de marge de manœuvre aux partis et aux groupes de revendication pour trouver d’autres moyens innovants de faire passer leurs messages aux électeurs, sans réglementation. Comme le soulignent les lignes directrices du document publié hier par Élections Canada, la loi ne s’applique pas aux messages textes, courriels ou autres messages privés. Elle ne s’applique pas non plus au contenu produit par les utilisateurs et publié gratuitement dans les médias sociaux ou au contenu publié sur le site web d’une entité politique, y compris les vidéos diffusées sur son site web ou sur des sites gratuits, comme YouTube.

— La Presse canadienne

déchets canadiens aux Philippines 

« Pourparlers significatifs » pour un retour à l’expéditeur

Les déchets canadiens qui pourrissent depuis près de six ans dans un port des Philippines seront vraisemblablement retournés à leur expéditeur. Un responsable canadien s’exprimant sous le couvert de l’anonymat a indiqué, hier, que des « pourparlers significatifs » avaient lieu entre les responsables des deux pays, avec pour résultat probable que le Canada rapportera éventuellement ses ordures à la maison. Il reste encore quelques problèmes juridiques complexes à résoudre, mais le responsable a déclaré qu’un accord pourrait être conclu d’ici quelques mois. Des médias philippins ont indiqué mardi que le président philippin, Rodrigo Duterte, menaçait de « déclarer la guerre » et de retourner au Canada la centaine de conteneurs remplis de déchets ménagers et électroniques canadiens. L’entreprise canadienne qui a expédié les déchets à Manille avait déclaré aux autorités philippines qu’il s’agissait de plastiques destinés au recyclage. En fait, les inspecteurs des douanes ont découvert à la réception qu’ils contenaient plutôt des ordures ménagères ordinaires, y compris des couches pour adultes souillées et des déchets de cuisine. — La Presse canadienne

Rectificatif

Sun News

Dans un texte paru le 23 avril, nous avons affirmé que Sun News Network avait fait faillite en 2015. Or, bien que la chaîne de nouvelles de Québecor ait cessé ses activités et fermé en 2015, elle n’a pas fait faillite.

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