Indice entrepreneurial québécois

Les jeunes et les immigrants prennent goût à l’entrepreneuriat

Le taux d’intention des Québécois de créer une entreprise a triplé depuis 2009, en bonne partie grâce à la présence croissante des jeunes et des immigrants sur le marché entrepreneurial.

C’est ce que révèle l’indice du Réseau M de la Fondation de l’entrepreneurship et présenté par la Caisse de dépôt et placement du Québec. Il est produit en partenariat avec l’Institut d’entrepreneuriat Banque Nationale/HEC Montréal et par la firme Léger, qui sonde non seulement des propriétaires québécois d’entreprises (800), mais plus d’un millier de jeunes.

L’Indice entrepreneurial québécois, créé en 2009, a « définitivement progressé », affirment les auteurs de l’étude. Il s’établit à 21 % en 2016, contre 7 % sept ans plus tôt.

Les jeunes et les immigrants

La volonté d’entreprendre des jeunes de 18 à 34 ans augmente d’année en année (42,2 % en 2016 contre 36,6 % en 2015). De même, les immigrants sont « très présents proportionnellement au sein de la chaîne entrepreneuriale », affirme l’étude.

Ce taux élevé d’intention, notamment chez les jeunes, est le fruit des nombreux efforts déployés pour soutenir une culture entrepreneuriale forte au Québec, croit Michèle Boisvert, première vice-présidente, Rayonnement des affaires de la Caisse de dépôt et placement du Québec. « Aujourd’hui, non seulement cette carrière apparaît légitime, mais elle est même devenue un choix optimal, surtout chez les jeunes. »

Les femmes et le manufacturier ne décollent pas

Les femmes ont, quant à elles, une présence encore timide dans la chaîne entrepreneuriale, note l’Indice. Pourtant, les Québécoises sont plus nombreuses à l’université que les hommes.

Tout comme en 2015, l’intérêt pour le secteur manufacturier est faible (5,3 %) chez ceux qui ont l’intention de se lancer en affaires. Ce secteur traîne de la patte par rapport aux services professionnels (16,9 %) et au commerce de détail (12,0 %).

L’ADN des entrepreneurs

Une nouveauté de l’édition 2016 de l’enquête : la découverte de quatre grands profils parmi les entrepreneurs québécois. Ils sont soit « individualistes, enracinés, chefs de file ou prudents ».

« Comment bien accompagner nos entrepreneurs si nous ne les connaissons pas mieux ? C’est exactement ce que l’Indice 2016 propose. »

— Rina Marchand, du Réseau M – Fondation de l’entrepreneurship

L’individualiste (43,2 %) représente presque la moitié des répondants entrepreneurs de l’Indice. Foncièrement, il (ou elle, il y a presque autant de femmes que d’hommes dans ce profil) entreprend pour créer son emploi et occuper une niche très ciblée dans sa localité. Sa volonté de s’internationaliser est faible (7,4 %).

Le chef de file (12,1 %) est aussi marqué par son haut niveau d’éducation (67 %) et il est bien souvent un homme (77 %). Il a l’intention de s’internationaliser dès le démarrage de son entreprise (70 %), a la volonté d’embaucher et d’innover et une propension à prendre des risques.

« Il est évident qu’il faut poursuivre les efforts pour soutenir ce groupe naturellement entrepreneurial », dit Rina Marchand.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.