Alain Rayes

Politicien infatigable

Néophyte en politique fédérale il y a à peine trois ans, le député de Richmond–Arthabaska, Alain Rayes, s’est imposé comme un des rouages importants du Parti conservateur. Le lieutenant politique d’Andrew Scheer au Québec carbure aux défis. Portrait d’un bourreau de travail qui a eu le coup de foudre de la politique grâce à Mario Dumont.

UN DOSSIER DE JOËL-DENIS BELLAVANCE

Portrait

L’arme secrète d’Andrew Scheer au Québec

VICTORIAVILLE  —  Alain Rayes n’est pas du genre à reculer devant les défis. Il y a cinq ans, il savait à peine nager. En août dernier, à 46 ans, l’ancien maire de Victoriaville a terminé son troisième Ironman à Mont-Tremblant – une compétition des plus exigeantes où l’on doit nager 3,8 km, parcourir 180 km à vélo et courir 42,2 km en une seule journée. « Pour moi, c’est un carburant de relever des défis comme ceux-là », affirme le député conservateur.

Il en va de la politique comme du sport. En novembre 2015, Alain Rayes est débarqué à Ottawa quasi incognito. Fraîchement élu à la Chambre des communes avec une dizaine de collègues conservateurs du Québec, il parlait à peine la langue de Shakespeare. Il a dû apprendre les rouages de la politique fédérale et les différences marquées qui existent entre la machine bureaucratique à Ottawa et celle qui mettait en œuvre les mesures adoptées par le conseil municipal qu’il a dirigé pendant six ans.

À peine deux ans plus tard, en juin 2017, il est devenu le lieutenant politique au Québec du nouveau chef Andrew Scheer, qu’il a appuyé durant la course à la direction du Parti conservateur. Cette ascension rapide n’est pas un accident de parcours. Aux yeux de plusieurs, Alain Rayes, ce travailleur infatigable, représente un atout pour les troupes d’Andrew Scheer dans la Belle Province, à 12 mois des élections fédérales d’octobre 2019.

Le défi qu’il s’est donné est tout aussi éreintant qu’un Ironman : permettre au Parti conservateur de faire des gains, beaucoup de gains, au Québec. Un résultat qui semblait inimaginable il y a un an à peine est devenu moins farfelu aujourd’hui, d’autant qu’il pourrait être facilité par l’effondrement des appuis au Nouveau Parti démocratique et l’agonie du Bloc québécois.

« Il va devenir premier ministre avant longtemps. On a pleuré quand il a quitté son poste de maire », lance Jean Vigneault, retraité, après avoir salué Alain Rayes au Tim Hortons du boulevard des Bois-Francs. Le député visite régulièrement l’établissement durant la relâche parlementaire pour prendre le pouls de ses concitoyens.

« Il est pas mal bon. On l’adore ! Ma femme aussi l’adore. Elle le trouve beau en plus. Il s’occupe de nous autres. On le voit », renchérit Pierre Métivier, assis à la même table.

Au congrès national du Parti conservateur, le mois dernier à Halifax, Alain Rayes était bien en vue : il a pris la parole quelques minutes avant que son chef ne prononce son discours devant 3000 militants. La presse nationale anglophone du ROC le voit maintenant comme un acteur incontournable de l’équipe conservatrice.

Mais avant d’en arriver là, il a dû surmonter le scepticisme des apparatchiks du Parti conservateur. Quand il a proposé au début de l’année d’organiser un premier conseil général du Parti conservateur à Saint-Hyacinthe afin de réunir les « Bleus » du Québec, on a accueilli l’idée avec une certaine dérision, en laissant entendre qu’il serait chanceux de rassembler une centaine de personnes pour un tel événement. Au bout du compte, plus de 450 personnes s’y sont pointées pour défricher les propositions qui pourraient se retrouver dans le programme du parti aux prochaines élections, même si cette fin de semaine coïncidait avec la fête des Mères.

De même, quand il a prédit que le candidat conservateur Richard Martel allait ravir la circonscription de Chicoutimi–Le Fjord aux libéraux de Justin Trudeau, on a mis en doute son optimisme. Mais le 18 juin, les sceptiques ont été confondus. Ces gains ont permis à Alain Rayes de consolider son influence auprès de son chef et au sein de son parti.

Des origines multiples

Fils de parents d’origine égyptienne qui ont fui la guerre des Six Jours en 1967, Alain Rayes se décrit spontanément comme un « nationaliste ». Mais il ajoute quelques titres.

« Je suis un nationaliste. Je me décris comme un Victoriavillois, un Centriquois, un Québécois et un Canadien. Je veux que personne ne m’enlève un de ces titres-là. »

— Alain Rayes

« Je les aime tous, poursuit-il. Je suis né ici et j’ai toujours dit que j’allais mourir ici. Je suis aussi un Québécois très fier et un Canadien très fier. Quand j’ai fait mon Ironman, j’entendais l’hymne national et j’avais la main sur ma poitrine. Et quand je vois des Québécois partout à travers le monde qui performent dans le sport, dans l’économie, dans les arts, je suis fier et je les applaudis. »

En tant que maire, Alain Rayes a appris que la politique de « proximité » demeurait la meilleure façon de servir les gens. Des élus d’une autre couleur politique l’ont remarqué. « Alain Rayes, c’est un homme de proximité », dit d’emblée la députée libérale sortante de Richmond à l’Assemblée nationale, Karine Vallières, qui ne sollicite pas un nouveau mandat aux élections provinciales du 1er octobre. Quand il a été élu à la Chambre des communes, Mme Vallières lui a proposé de partager un bureau de circonscription pour réduire les coûts étant donné que leurs circonscriptions respectives se chevauchent.

Pour l’ancien chef du Bloc québécois Michel Gauthier, qui a tourné le dos à l’option souverainiste pour grossir les rangs du Parti conservateur en mai durant le conseil général, Alain Rayes représente une force tranquille pour les Bleus au Québec.

Reconnu pour sa verve, M. Gauthier est l’un des rares élus du Québec à avoir siégé à la fois à l’Assemblée nationale et à la Chambre des communes. Il a vu les figures imposantes du Parti québécois à l’œuvre au sein du gouvernement de René Lévesque.

« Alain Rayes me fait beaucoup penser à Marc-André Bédard [ancien ministre de la Justice]. Dans le gouvernement Lévesque, il y avait des personnes à haut profil comme Jacques Parizeau, Pierre Marc Johnson, Camille Laurin, Jean Garon. Ils avaient tous beaucoup de charisme. Marc-André Bédard était plus sous le radar. Mais il ne se trompait jamais. Il avait une capacité d’analyse remarquable. C’était un roc sur lequel tu pouvais bâtir n’importe quoi. Alain Rayes est du même acabit. C’est un homme discret, mais d’une solidité impressionnante », a analysé Michel Gauthier, qui a rencontré M. Rayes au printemps.

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L’influence de Mario Dumont

VICTORIAVILLE  —  Juin 2002. Mario Dumont est le jeune chef de l’Action démocratique du Québec (ADQ) depuis huit ans déjà et les dossiers qu’il défend bec et ongles, notamment la saine gestion des finances publiques et les conséquences du vieillissement de la population, ont de plus en plus d’écho au Québec.

Séduit autant par l’homme que par certaines de ses idées, Alain Rayes, alors directeur adjoint à l’école secondaire La Samare de Plessisville et nouvellement papa, décide de mettre le cap sur Rivière-du-Loup, le fief de Mario Dumont, où se tient le conseil général de l’ADQ.

Il s’y rend en compagnie de sa conjointe, Catherine Lacoste, de leur enfant… et d’une gardienne pour s’occuper du poupon au besoin pendant qu’ils participent à leur premier rassemblement politique. Féru de l’actualité – une passion que lui a transmise son père –, Alain Rayes avait confié à sa douce moitié à plus d’une reprise qu’il aimerait mieux comprendre comment fonctionnent les partis politiques.

« On a décidé d’aller voir comment ça se passe dans un congrès. J’ai eu le coup de foudre durant le discours de Mario Dumont le samedi soir. »

— Alain Rayes

« C’est Mario Dumont qui m’a convaincu de faire de la politique. Cela faisait longtemps que je le suivais, environ un an, un an et demi. […] Mario Dumont parlait du choc démographique à venir, d’une saine gestion des finances publiques, de réduire l’endettement. Ce sont toutes des choses qui venaient me chercher comme jeune père de famille qui venait de commencer à travailler, qui venait de sortir de l’université et qui voulait le meilleur pour ses enfants. Ce sont les éléments qui m’ont motivé », ajoute-t-il dans la foulée.

Après avoir entendu le discours de Mario Dumont, il a donc eu le virus. Après le discours, il appelle un de ses bons amis, Alexandre Mailhot, pour lui dire qu’il a l’intention de se lancer en politique. Il est 23 h 30. Au bout du fil, la réponse ne se fait pas attendre. « T’es ben malade ! »

Combattre le cynisme

Alain Rayes entend le même discours dissuasif quand il parle de ses projets à sa famille, à ses proches et à d’autres amis. « Tout le monde, sans exception, me traite de malade dans la tête. Ils me disent que je m’en vais avec des gens corrompus. “Toute ta vie va être mise sur la place publique, tes enfants vont être mis à l’avant-scène. Pourquoi tu veux vivre dans le chialage ?” », se fait-il dire.

Loin de le dissuader, ce vent de cynisme le motive. « Si on dit cela à toutes les personnes qui ont envie de faire de la politique, qui va y aller ? Je disais aux gens : “Vous me connaissez, vous savez ce que j’ai réussi, vous connaissez mon implication, et vous ne croyez pas en moi.” Cela m’a ébranlé. Mais c’est aussi devenu une sorte de motivation, combattre le cynisme face aux politiciens, de dire : “On peut-tu être des êtres humains et faire de la politique !” »

Aux élections provinciales du printemps 2003, il passe donc de la parole aux actes. Il est le candidat de l’ADQ dans la circonscription d’Arthabaska. Au début de la campagne, d’aucuns s’attendaient à ce qu’il soit battu à plate couture. Ce ne fut pas le cas. Il a finalement chauffé le candidat libéral vainqueur, Claude Bachand.

« J’ai donc embarqué, un peu naïvement, en 2003. J’ai perdu ma campagne. Personne ne me donnait aucune chance. J’avais 33 ans, et j’étais directeur d’école à ce moment-là. Et on a perdu la circonscription par 400 voix… dans la vague de Jean Charest. »

Une défaite motivante

Malgré la défaite, cette première campagne électorale a eu un effet tonique sur le jeune candidat. « L’élection provinciale m’a donné une certaine notoriété. Je suis venu près de l’emporter. Souvent, durant une élection, c’est comme si tu buvais du Red Bull. Je n’en ai jamais bu moi-même, mais c’est pas mal intense. Tu es sur toutes les pancartes, tu vois ton visage. On apprend à nous connaître via les médias. Cela m’a beaucoup aidé à aller chercher les bonnes personnes autour de moi pour faire ma campagne. Et je me suis monté une machine durant cette campagne-là qui a fini par une victoire en 2009 », dit-il.

2009, c’est l’année où il a décidé de tenter sa chance en politique municipale. Pressenti par un groupe de gens influents, dont le maire sortant Roger Richard, pour briguer la mairie de Victoriaville, Alain Rayes accepte après une période de réflexion en famille. Il est élu par une forte majorité aux élections municipales du 1er novembre. Il entreprend donc un règne de six ans comme premier magistrat avant de faire le saut en politique fédérale avec les conservateurs de Stephen Harper en 2015.

Ses parents, Raouf et Mona Rayes, qui s’étaient installés à Victoriaville à leur arrivée au Canada en 1967, cachaient mal leur fierté.

« Le soir où j’ai été élu pour la première fois comme maire de Victoriaville, je voyais dans les yeux de mes parents la fierté de voir que le plus vieux de leurs quatre enfants était devenu le premier magistrat de la ville qui les avait accueillis au Canada. » — Alain Rayes

« Mon père m’avait dit le lendemain : “Est-ce qu’il y a un pays plus beau, plus grand que le Canada qui offre cette opportunité-là à tous de s’accomplir et de faire une différence ?” Ils ont vécu la guerre, ils sont partis à cause de la guerre, ils ont fait le choix de venir au Canada pour la liberté. »

Même s’il n’a pu écrire une page d’histoire aux côtés de Mario Dumont, en 2003, Alain Rayes conserve une admiration pour celui qui est devenu depuis un incontournable dans le monde des médias.

« Mario Dumont, c’est quelqu’un de pragmatique. Ça a toujours été le gros bon sens qui primait dans son cas. Il se battait pour lancer un parti politique. À ce moment-là, c’était fantastique. Mario Dumont, c’était la jeunesse, il représentait une cassure avec les politiciens de carrière. Son discours très terre à terre est venu me chercher. »

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Un choix qui lui coûte des amis

VICTORIAVILLE — Courtisé par les libéraux de Justin Trudeau, vu par certains dans sa région comme le candidat idéal pour porter les couleurs du Nouveau Parti démocratique, Alain Rayes en a choqué plus d’un en jetant son dévolu sur les conservateurs de Stephen Harper lors des élections fédérales de 2015.

Bien en selle en tant que maire de Victoriaville – il avait été réélu par acclamation aux élections municipales de 2013 –, M. Rayes savait qu’il devrait s’expliquer au sujet de sa décision de grossir les rangs d’un parti politique au pouvoir depuis 10 ans, mais qui avait mauvaise presse sur les questions environnementales.

Comment un maire de Victoriaville, une ville de 46 000 habitants qui a acquis la réputation d’être le berceau du développement durable au Québec, pouvait-il faire le saut sur la scène fédérale en choisissant le Parti conservateur, décrié par les groupes environnementaux comme étant à la solde des pétrolières ?

« Alain, tu ne trouves pas que la piscine ne sent pas bon ? », lui a d’ailleurs lancé Jean Morin, célèbre fromager de Sainte-Élizabeth-de-Warwick, une petite municipalité de 400 habitants située dans la circonscription de Richmond–Arthabaska.

Comme d’autres électeurs, M. Morin arrivait mal à concevoir qu’une personne ayant à ses yeux des valeurs de gauche porte les couleurs d’un parti de droite qui s’opposait il n’y a pas si longtemps au mariage gai et à l’avortement.

« Mais il a sauté dans la piscine. Il est courageux ! », s’exclame aujourd’hui M. Morin, alors qu’il accueille Alain Rayes à la Fromagerie du Presbytère, qui fabrique notamment le Louis d’Or, primé à plusieurs reprises comme le meilleur fromage au lait cru du Canada.

Au volant de sa voiture Prius Prime de Toyota – une voiture hybride branchable qu’il conduit avec fierté –, Alain Rayes confie, en sillonnant les routes de sa circonscription en compagnie de La Presse, que briguer les suffrages en portant la bannière conservatrice lui a fait perdre des amis et lui a valu des critiques acerbes auxquelles il ne s’attendait pas.

« Quand j’ai décidé d’aller en politique fédérale, j’ai un ami qui m’a dit : “Je ne suis même pas sûr qu’on va être encore capables de se parler.” »

— Alain Rayes

« C’est tellement ancré, cette image-là, chez certains. Pour lui, c’était un non-sens. Aujourd’hui, on recommence à rebâtir des liens après trois ans à cause de mon choix politique », affirme le député.

Il dit avoir choisi le camp conservateur en raison de son bilan en matière de gestion des finances publiques et de sa volonté de respecter les compétences des provinces.

Le soir des élections fédérales, le 19 octobre 2015, Alain Rayes a remporté la victoire avec 31,61 % des suffrages et quelque 4000 voix de majorité. Mais il a pu tirer profit de la division du vote entre le candidat libéral Marc Desmarais (24,67 % des voix) et la candidate néo-démocrate Myriam Beaulieu (24,12 %).

Au fil de cette longue campagne de 78 jours, il s’est forgé une carapace pour encaisser les reproches de certains. Il a appris que la politique fédérale était un sport de contact, bien différent de la politique municipale qui lui était familière.

« J’ai des chums qui ont fait campagne contre moi, des amis, des gens que j’ai aidés à dénicher des jobs, à qui j’ai fait des lettres de recommandation. Mais parce que j’étais devenu conservateur, ils ont débarqué. Et aujourd’hui, je reconstruis », ajoute-t-il.

« Je sais qu’ils me connaissent. Malgré tout, ils doutent de mon authenticité. Ça, ça fait mal et je n’ai pas réussi à m’en défaire. Je l’ai vécu en campagne électorale. Des gens qui sont proches de moi et qui ont vu toute mon évolution personnelle, et à cause d’un choix politique, ils pensaient que je remettais en question toutes les valeurs qui ont été construites dans ma vie par mes parents, mes amis, mon environnement professionnel et autres. Je suis le même gars, je n’ai pas changé. Je suis aussi vert qu’avant », argue-t-il.

L’influence de Denis Lebel

Même si les choses allaient rondement à la mairie de Victoriaville, Alain Rayes a été convaincu de faire le saut en politique fédérale par Denis Lebel, ancien ministre conservateur et ex-lieutenant politique de Stephen Harper au Québec.

« J’ai travaillé beaucoup avec le fédéral durant le règne de Stephen Harper pour financer des projets ici. Denis était donc très présent, il connaissait le coin. Comme un fin vendeur, il a tranquillement semé dans mon esprit cette idée de faire de la politique ailleurs un jour, quand j’aurais le goût de vivre un autre défi. »

C’est d’ailleurs Denis Lebel qui a organisé une rencontre avec Stephen Harper pour discuter de ses intentions. « Je me le rappelle comme si c’était hier. Un premier ministre du Canada, c’est un premier ministre du Canada. On était à l’hôtel Le Victorin dans une chambre tout seuls avec une table au centre. Il y avait des agents de sécurité partout dans l’hôtel. C’était avant une annonce qu’il devait faire dans l’après-midi. On mangeait des fajitas avec nos mains », se souvient-il.

« C’était un peu surréel de voir le premier ministre assis avec un Pepsi ou un Coke à côté. Durant l’heure, on a jasé de la vie, du hockey, de la famille. Il m’a posé beaucoup de questions sur ce que j’avais fait à Victoriaville. »

— Alain Rayes 

Signe qu’il était conscient de l’image de son parti au Québec, Stephen Harper lui a alors demandé comment il pourrait tirer son épingle du jeu en tant que maire d’une ville qui misait sur le développement durable alors que le Parti conservateur traînait une image négative sur les questions liées à l’environnement.

« Je ne crois pas que vous êtes anti-environnement. Je pense que vous voulez gérer l’économie et l’environnement. Il y a des compromis que vous ne pouvez pas faire tant que le reste du monde n’y sera pas », lui a répondu Alain Rayes.

Se décrivant comme un pragmatique, le député conservateur poursuit sa réflexion durant l’entrevue à La Presse : « Si on fait tous les efforts du monde et que l’on baisse notre consommation de 50 %, si la Chine continue au rythme actuel, ça ne changera pas. Mais supposons qu’on arrête notre consommation et que l’on ferme tous les pipelines, on fait quoi demain matin ? On fait quoi ? Il y a 800 000 km de pipelines au pays. Il y en a plein ! […] Je regarde autour d’ici et il y a combien de voitures électriques ici ? Il n’y a pas 1 % du monde qui a une voiture branchable ! À un moment donné, tu ne peux pas aller plus vite que la machine, que la population et la capacité des gens de payer. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas investir dans l’énergie verte. Mais tant et aussi longtemps qu’on va confronter les deux, on ne pourra pas trouver de compromis pour amener les extrêmes à se rapprocher. »

Jean Morin, lui, affirme avoir une autre lecture aujourd’hui du passage d’Alain Rayes sur la scène fédérale. « Depuis les dernières élections, j’ai tempéré mes propos », soutient-il, en saluant le travail de son député pour défendre la gestion de l’offre pour le lait, les œufs et la volaille – un régime qu’il juge essentiel de maintenir pour l’avenir de l’agriculture au pays. « Vous faites bien de le suivre. Il est un député extraordinaire », lance-t-il à la fin de la visite, sourire en coin.

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