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Le traditionnel événement de hockey Pro-Am Gagné-Bergeron avait lieu hier au Centre Vidéotron de Québec. De nombreux joueurs québécois étaient de la partie.

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Brad Marchand en territoire hostile… mais pas tant que ça

Québec — Peu de joueurs sont aussi détestés par les partisans du Canadien de Montréal que Brad Marchand. Il a ce talent inné pour marquer des buts en plus de brasser la cage, toujours avec ce sourire narquois impossible à effacer. Ajoutez à cela les écarts de conduite qui viennent avec son rôle, comme ses coups de langue en séries, et vous avez l’archétype de la petite peste dans la LNH.

En visite à Québec pour participer au Pro-Am Gagné-Bergeron, à l’invitation de son coéquipier et ami Patrice Bergeron, Marchand se sentait-il en territoire hostile ?

« Il y a plusieurs partisans des Bruins ici. Peut-être que j’aurai un peu d’appui. »

Effectivement, le public s’est montré très chaleureux à son endroit. Quelques huées par-ci, par-là, mais en général, les 10 000 spectateurs étaient ravis de le voir sur la glace. Ses adversaires ont aussi accepté de mettre la rivalité de côté, le temps d’un match amical.

« Ce n’est pas juste à Montréal qu’il est détesté, a expliqué Phillip Danault en riant. Il a deux personnalités, une sur la glace et une hors glace. Hors de la glace, c’est une personne normale, mais sur la glace, il est capable d’avoir deux faces et c’est pour ça qu’il est excellent dans son rôle. »

« C’est une petite peste, c’est ce qui fait de lui un excellent joueur. »

— Phillip Danault

« Il a le rôle d’une petite peste, a ajouté le nouveau venu du Canadien Xavier Ouellet. Il travaille extrêmement fort, il frappe dur. Il est un grand compétiteur. Je ne le connais pas personnellement, je ne peux pas dire comment il est en dehors de la glace, mais sur la glace, il est dur à affronter. »

Marchand s’est développé à travers les années, et il a toujours reconnu le rôle de Claude Julien dans son évolution comme joueur de hockey. Il est passé de celui qui mettait trop souvent son équipe dans le pétrin à celui qui marque 30 buts par saison. C’est un peu ce Brad Marchand indiscipliné que Simon Gagné a connu quand il s’est joint aux Bruins, en 2014.

« Je pense qu’il s’est calmé un peu, mais tu le vois encore faire des gestes incompréhensibles, a dit Gagné. Est-ce qu’il va changer ? Je ne crois pas. C’est en dedans de lui. Il carbure à ça, mais des fois, ça le sort de son match pour rien et ça pénalise son équipe. C’est ce que j’ai remarqué quand j’étais à Boston. Il a du talent, il veut gagner, il est aimé de ses coéquipiers. C’est dur à croire, parce que c’était un des joueurs que tu détestais le plus affronter. Mais tu finis par te dire : oui, c’est un gars que je veux avoir dans mon équipe. »

L’un des meilleurs

Gagné reconnaît que Marchand est certainement l’un des 10 meilleurs joueurs de la LNH. Claude Julien avait d’ailleurs vu en lui un grand potentiel à l’époque et n’a jamais accepté qu’il soit cantonné dans un rôle réduit. Marchand aussi a apporté sa contribution. La saison dernière, aux côtés de Bergeron et de David Pastrnak, il a formé l’un des meilleurs trios, sinon le meilleur trio, de la LNH.

Résultat : 34 buts, 85 points. Il a ainsi égalé sa production de la saison précédente et confirmé sa place parmi l’élite.

« Bergeron me complète, a dit Marchand. Nous aimons tous les deux contrôler la rondelle, nous travaillons fort pour aller la chercher, créer des revirements. »

« Nous travaillons fort pour épuiser les autres équipes, les forcer à faire des erreurs pour en profiter. On se complémente beaucoup grâce à notre éthique de travail. »

— Brad Marchand à propos du trio qu’il forme avec Patrice Bergeron et David Pastrnak

Reste que Marchand est détesté partout où il met les pieds, surtout à Montréal. On lui a demandé pourquoi il inspirait un tel antagonisme.

« Peut-être parce que je suis si beau ? Ils sont jaloux ? » Plus sérieusement, il croit que la légendaire rivalité entre le Canadien et les Bruins y est pour beaucoup.

La rivalité, peut-être, mais ça n’efface en rien ses écarts de conduite caractéristiques. On vous a rappelé un peu plus tôt son plus récent, les coups de langue en séries, contre le Lightning de Tampa Bay. Le Canadien s’était d’ailleurs permis une petite blague sur Twitter, en faisant un lien entre le danger de lécher ses balles de golf et les habitudes de Marchand.

Marchand avait été cinglant en rappelant que le Canadien était mal placé pour l’humour puisqu’il était « exclu du portrait des séries depuis octobre ». Sa réplique avait fait la manchette, et Geoff Molson avait même mis en doute ce tweet du Canadien.

« Je ne regrette pas. Ils m’ont attaqué sans raison, j’ai répliqué. Œil pour œil. »

Ce n’est quand même pas parce que c’est un match amical que Marchand va complètement baisser sa garde.

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La (nouvelle) chance de Xavier Ouellet

Québec — « J’ai parlé à Joël Bouchard un peu avant de signer. Je lui ai dit : “Si je viens à Montréal, je ne veux pas jouer pour toi.” Il m’a dit : “Sais-tu quoi ? Je n’ai pas le goût d’être ton entraîneur non plus.” Il va y avoir de la compétition au camp d’entraînement, c’est une bonne chose. Je suis prêt physiquement et mentalement. » 

Xavier Ouellet connaît bien Joël Bouchard, qui a été son entraîneur adjoint chez le Junior de Montréal et l’Armada de Blainville-Boisbriand. La relation entre les deux hommes est excellente, n’ayez crainte. 

C’est surtout que Ouellet veut jouer pour le Canadien de Montréal la saison prochaine, et non le Rocket de Laval, même s’il a signé un contrat à deux volets. 

Ouellet n’a jamais su s’imposer avec les Red Wings de Detroit depuis son repêchage en 2011. Ses trois premières saisons, il a fait la navette entre la LNH et la Ligue américaine. La saison dernière, il a été laissé de côté pratiquement la moitié du temps. 

Ouellet s’explique mal ce qui s’est passé, mais surtout, il ne veut pas vraiment y penser. Il a plutôt essayé de profiter de « chaque minute de chaque journée » cet été pour s’améliorer. Tout y est passé : la force physique, l’explosion, le patinage en puissance. 

Des choses à prouver 

Bref, à Montréal, Ouellet a une nouvelle chance de faire sa place dans la LNH. Mais à 25 ans, il commence à épuiser ses cartouches. 

« Je ne sais pas si c’est la dernière chance, mais c’est une chance », a dit Ouellet, présent au Pro-Am Gagné-Bergeron.

« J’ai 150 matchs d’expérience dans la LNH, je me sens comme un joueur de la LNH. C’est à moi d’y aller et de le prouver à l’organisation. Je l’ai fait par le passé, je me sens prêt à le refaire. »

— Xavier Ouellet 

Ouellet reconnaît qu’il a choisi le Canadien en partie pour le défi, tant personnel que d’équipe, mais aussi parce que le cœur lui en disait. « L’idée de venir aider mon équipe d’enfance m’a donné des pincements au cœur et des petits papillons. J’ai vu ça comme de la bonne énergie. » 

Ouellet pourrait aussi profiter de l’absence à long terme de Shea Weber pour faire sa place dans la formation, au moins au début de la saison, et montrer ce dont il est capable. Weber a été opéré pour une déchirure au ménisque du genou droit et reviendra au jeu, dans le meilleur scénario, en décembre. Il y a par conséquent une place disponible à la ligne bleue. 

« Ça fait partie de la LNH. C’est une opportunité. Ça adonne que j’arrive au même moment et c’est à moi de la prendre, d’utiliser le temps que j’ai pour montrer à l’équipe ce que je peux amener. En fin de compte, le défi est le même. » 

Ouellet pourra aussi compter sur son ancien allié du Junior de Montréal, Dominique Ducharme, maintenant entraîneur adjoint du Canadien. Le défenseur québécois se réjouit de le retrouver. 

« Il m’a aidé dans le junior, il a joué avec mon père en Europe aussi. Je le connais bien. Il a fait un bon travail avec moi, pour me faire travailler dans les entraînements. Il a fait ça avec tous ses joueurs. C’est un entraîneur passionné et professionnel. J’ai hâte d’avoir l’opportunité de travailler avec lui. »

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Une 10e édition couronnée de succès 

Après une année au PEPS de l’Université Laval, puis huit autres à l’aréna de L’Ancienne-Lorette, le Pro-Am Gagné-Bergeron s’est déplacé hier au Centre Vidéotron. Rien de trop beau pour la 10e édition. L’événement était rendu trop gros pour son ancien domicile. Hier, ils étaient environ 10 000 à avoir acheté leur billet 25 $ pour regarder des amateurs jouer avec des pros. Chacun des joueurs amateurs avait payé 3000 $ ce privilège, ce qui fait que plus de 400 000 dollars ont été remis à cinq causes : Leucan, Pignon bleu, ainsi que les fondations Philippe-Boucher, Simple Plan et Maurice-Tanguay. « C’est ce qui est beau dans l’amitié des joueurs de la LNH, surtout les Québécois, a expliqué Simon Gagné. Les gars, on les appelle et c’est oui tout de suite. On regarde la formation, ce n’est pas n’importe qui. » « Ça montre à quel point les gens de Québec sont passionnés de hockey, a dit David Savard. Voir 10 000 personnes se déplacer pour un match qui n’est pas de la LNH, ça prouve à quel point le monde de Québec adore le hockey et espère avoir un club. » 

Alex Chiasson en attente 

Alex Chiasson est toujours sans contrat, quelques mois après avoir gravé son nom sur la Coupe Stanley comme porte-couleurs des Capitals de Washington. « Je laisse les choses se placer. Avec ce que j’ai vécu la saison dernière, je pense que ça m’aide. J’ai beaucoup d’expérience en séries et le fait de sortir vainqueur est un atout pour moi. » Chiasson a reconnu qu’être laissé de côté en finale avait été difficile, mais ajouté que personne ne pourrait lui enlever sa bague de la Coupe Stanley. Par ailleurs, il a réagi vivement quand on lui a demandé s’il était content d’avoir pu renouer avec Jonathan Marchessault, après que les deux grands amis eurent convenu d’observer une trêve de communications durant la finale. « Pourquoi j’aurais arrêté de lui parler ? Plusieurs ont parlé de moi et Jon, que ça allait affecter notre amitié, mais on est restés des meilleurs amis. On se côtoie le plus possible et notre amitié ne changera pas. »

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