Le Canadien

Byron fait sa place

En octobre dernier, lors de la visite du Canadien à Calgary, le toujours coloré Bob Hartley avait rendu Paul Byron un brin plus sympathique aux yeux de tous en lui attribuant le sobriquet de « Ti-Paul ».

Cela dit, un surnom ne fait pas une carrière, et à ce moment de la saison, Byron n’avait qu’un match derrière la cravate. Réclamé des Flames au ballottage par le Canadien au terme du camp d’entraînement, il avait été victime de la séquence de neuf victoires du CH.

« Il aurait pu être dans la formation avant, mais on n’arrêtait pas de gagner ! Même quand on le voyait seulement à l’entraînement, c’était clair qu’il était très talentueux », remarque Torrey Mitchell, son centre.

Deux mois plus tard, Byron a montré qu’il serait plus qu’un surnom rigolo dans l’histoire de cette saison 2015-2016 du Tricolore. 

Par son intensité au travail, par sa capacité à profiter de ses chances de marquer, Paul Byron s’est établi comme un membre permanent du quatrième trio du Canadien.

La meilleure mesure : depuis que l’entraîneur-chef Michel Therrien l’a inséré pour la première fois dans la formation, le 29 octobre, il a sauté son tour à deux reprises seulement. Et vendredi, quand les 13 attaquants de l’équipe étaient en santé, c’est à Devante Smith-Pelly qu’on a demandé de prendre place sur la passerelle. Byron disputait alors un 21e match de suite.

« C’est le signe que je fais de bonnes choses sur la patinoire, a observé Byron, après l’entraînement d’hier à Brossard. On arrive à ce moment de l’année où il y a plus de blessures, donc on a plus d’occasions. Je l’ai souvent dit : manquer les 10 premiers matchs m’a été bénéfique au bout du compte. Je n’avais pas eu de camp d’entraînement à Calgary. J’ai eu le temps de m’entraîner et de reprendre mon rythme. J’ai ignoré le négatif et je me suis concentré sur les répercussions positives de la situation. »

EFFICACE ET ÉNERGIQUE

Ce n’est pas toujours le cas pour les joueurs de soutien, mais la contribution de Byron à l’équipe peut aussi se lire en chiffres.

Ainsi, ses 9 points en 28 matchs constituent une production plus que potable pour un patineur souvent relégué au quatrième trio. Mais son efficacité de 30,4 % sur ses tirs au but (7 buts sur 23 tirs) est tout simplement ahurissante, surtout à la mi-saison.

« Je me suis toujours situé autour de 20 %, estime-t-il. C’est signe que j’obtiens des chances de qualité. Et je ne fais pas beaucoup de tirs en périphérie. L’an passé, c’était l’une de mes pires années [9,7 %], je ratais mes chances. Je veux toujours m’assurer d’avoir une chance de qualité quand je tire. »

L’autre statistique renversante, c’est qu’il est premier chez les attaquants du Canadien pour les mises en échec par match. Il en distribue en moyenne 2,07 par rencontre (58 en 28 matchs). Son plus proche poursuivant est Dale Weise (1,70).

Pour un des deux joueurs les plus légers de la LNH, à 158 lb, c’est une contribution inattendue !

« Ç’a toujours fait partie de mon style. J’ai joué au rugby et à la crosse quand j’étais petit », rappelle l’athlète d’Ottawa.

« J’aime le jeu robuste, j’ai toujours aimé le contact. On m’a toujours dit que j’étais trop petit et que je finirais par me blesser. Je n’ai jamais compris pourquoi. »

— Paul Byron

« Il est rapide en échec avant, toujours impliqué près de la rondelle. Je ne suis pas surpris du tout », ajoute Mitchell.

Que ce soit pour ses buts ou ses mises en échec, c’est évidemment sa vitesse qui est la clé. Heureux hasard, la vitesse est aussi à la base de l’identité de son équipe. Byron et le Canadien font donc bon ménage.

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