VERS TOKYO 2020  Rugby à 7

Une deuxième chance olympique pour Elissa Alarie

Karen Paquin a retrouvé bien plus qu’une coéquipière lorsque Elissa Alarie a effectué son retour avec l’équipe canadienne de rugby à 7 en début de saison. « Eli, c’est mon amie. Ça fait 15 ans qu’on joue ensemble et c’est super le fun de la retrouver dans mon équipe. » 

De son côté, Alarie considère Paquin, qui a soigné une sérieuse blessure au ménisque l’an dernier, comme un facteur important dans ce processus.

« Elle a montré qu’une athlète de plus de 30 ans peut revenir en étant aussi rapide, aussi forte et avoir un impact très positif sur l’équipe. Ça a un peu ouvert les yeux au groupe d’entraîneurs du rugby à 7. »

Car oui, c’est la Trifluvienne, bientôt âgée de 34 ans, qui a été appelée en renfort lorsque l’équipe a été confrontée à une série de blessures. Pourtant, dans la foulée des Jeux olympiques de Rio (2016) qu’elle a vécus dans la peau d’une réserviste, elle pensait en avoir fini avec le rugby à 7. Depuis, c’est dans la version à 15 qu’elle évoluait avec succès, étant même cocapitaine.

Malgré les apparences, il n’est pas si simple de passer d’un programme à l’autre. « Le rugby à 7, c’est du temps plein, mais à un moment donné, il faut penser à travailler et à la deuxième carrière. Surtout quand on est une athlète féminine dans le rugby, a souligné Alarie qui occupe un poste administratif au sein de l’Institut national du sport à Victoria. Je suis passée de temps plein à temps partiel pour pouvoir faire du rugby à 7. »

Outre les particularités des deux types de rugby, ce retour a donc dû s’accompagner d’une charge d’entraînement supplémentaire. Il lui a fallu quelques semaines pour s’ajuster correctement. « Mais ça se passe super bien, a estimé Paquin. Elle est un petit peu comme une magicienne sur le terrain et elle est capable d’être le facteur X. Elle peut emmener l’équipe un peu plus loin à chaque fois lors des matchs et des entraînements. C’est intéressant d’avoir une fille qui arrive et à qui on n’a rien besoin d’apprendre. Sa force, c’est qu’elle connaît le jeu. Elle fait sa propre analyse très rapidement. »

Ce retour d’Alarie s’est effectué à quelques mois des Jeux de Tokyo. Avant le dernier tournoi olympique, elle avait vu sa préparation être compromise par une grave blessure au genou. Malgré un retour in extremis, elle n’avait occupé qu’un rôle de réserviste. Cette fois, elle espère bien être de la fête.

« D’avoir une deuxième chance, c’est quelque chose que j’avais en tête depuis un moment. J’avais le sentiment du devoir pas tout à fait accompli, mais j’ai toujours continué à jouer au rugby pour les bonnes raisons. Je continue à adorer le jeu. »

— Elissa Alarie

Une bonne combinaison

En attendant les Jeux olympiques, les Canadiennes peaufinent leur jeu dans le cadre des Séries mondiales à sept. Après un tournoi de Glendale (Arizona) en deçà des attentes, elles ont pris la deuxième place à Dubaï, puis la troisième en Afrique du Sud.

« Ç’a été décevant à Glendale parce qu’on n’a pas eu un bon résultat même si on jouait vraiment bien, a précisé Paquin. On a beaucoup appris lors ce tournoi-là et on a quand même pu construire là-dessus. Les deux résultats suivants sont satisfaisants. On avait quelques revanches à prendre et on a su le faire autant à Dubaï qu’en Afrique du Sud. Par contre, il y a nos deux défaites contre la Nouvelle-Zélande, dont la première qui est un peu crève-cœur. »

Dans les prochaines semaines, elles se rendront en Nouvelle-Zélande (25-26 janvier), puis en Australie (1er et 2 février). « On verra à quel point on pourra être constantes dans nos performances, a prévenu Paquin, qui vante le mélange de l’expérience et de la jeunesse au sein de l’équipe. On a des filles très rapides et d’autres très physiques. On a une combinaison très intéressante qui nous permet de jouer contre toutes les équipes sans être exposées. »

Selon les deux athlètes, le niveau du rugby féminin à 7 a fait des bonds de géant depuis quelques années. Pendant sa pause, Alarie a vu des équipes comme l’Espagne ou l’Irlande progresser de belle manière. « Le jeu s’est raffiné. Il y a moins de matchs super faciles. Si on ne se présente pas une journée, l’adversaire va prendre le dessus. »

Les dernières étapes des Séries mondiales à sept auront lieu à Hong Kong (3-5 avril), à Langford, en Colombie-Britannique (2-3 mai), puis à Paris (30-31 mai).

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