Télévision

Julie Snyder prépare son retour

Ça y est, Julie Snyder est prête pour son grand retour à l’animation d’un talk-show. Et ça pourrait être dès la saison prochaine, me dit-on. Est-ce que ce sera à V, là où elle produit déjà Occupation double, Phil s’invite et L’Open Mic de… ? Il y a un projet chez V, vraisemblablement pour l’hiver prochain, mais d’autres diffuseurs sont aussi intéressés. TVA n’est pas du lot, on s’en doute bien.

Au bout du fil, Julie Snyder reconnaît étudier quelques projets sans pouvoir dire de quoi il s’agit. « Les projets sont sur la table, je les considère très sérieusement », m’a-t-elle dit, précisant qu’aucun contrat n’avait encore été signé.

Depuis deux ans, on l’a entendue dire à quelques reprises qu’elle aimerait beaucoup revenir à la formule du talk-show, un art qu’elle connaît bien pour l’avoir exercé notamment au Poing J. Or, avant d’envisager un retour, elle souhaitait remettre sur pied son entreprise, Productions J, « pour avoir la tête libre », dit-elle. « L’urgence était de sauver l’entreprise. Ça va mieux que ça allait », affirme la productrice, qui répète que sa société a longtemps traîné un chiffre d’affaires de zéro dollar, une grande source d’angoisse pour elle. 

« Il fallait faire rouler l’entreprise, payer les employés, et le bail. Je commence à me sortir la tête de l’eau. C’est seulement depuis janvier et février que je suis capable d’entrevoir des projets pour retourner en ondes. »

— L’animatrice et productrice Julie Snyder, à propos de Productions J

La dernière émission qu’a animée Julie Snyder était Le banquier, que TVA a retirée de sa grille au printemps 2017, même si elle était encore numéro un. « Je n’aurais jamais arrêté d’animer Le banquier », affirme l’animatrice, qui s’ennuie beaucoup du populaire jeu. À quoi ressemblera sa nouvelle émission ? Parle-t-on d’une hebdomadaire, d’une quotidienne ? Ça, Julie n’y répondra pas. Même mutisme chez V, qui n’a pas voulu confirmer quoi que ce soit. Mais le diffuseur, en pleine reconstruction, a grandement besoin d’un succès durable, après la fin d’En mode Salvail et l’échec du Show de Rousseau.

Sachez que Julie Snyder n’a pas seulement envie de revenir au talk-show. « J’aimerais jouer dans une fiction, en plus de la produire. On développe beaucoup », explique celle qui reprendra la production d’Occupation double, tournée cette fois en Afrique du Sud, l’automne prochain. À ceux qui rêvent à un retour de Star Académie, elle répond qu’il ne vaut pas la peine d’y penser. « Je suis passée à autre chose. Je veux regarder en avant. »

Québecor contre Bell : une guerre sans merci

L’avis, qui s’adressait aux abonnés de Bell, en a surpris plusieurs en fin de semaine : « Bell a décidé de vous pénaliser. Le signal de TVA Sports sera suspendu dans les prochains jours. » Quoi ? Bell débranche TVA Sports pour punir Québecor de lui faire une mauvaise publicité ? Pas du tout. Même que c’est plutôt l’inverse.

Il faut dire que les tensions entre Québecor et Bell se sont intensifiées dernièrement, alors que Pierre Karl Péladeau a réclamé publiquement un meilleur financement des chaînes spécialisées et accusé Bell de désavantager TVA Sports au profit de RDS dans ses choix de forfaits. Une vaste campagne de publicité, justevaleur.ca, a aussi été lancée par Québecor pour interpeller le public et le CRTC. Disons qu’avec le message du week-end, l’entreprise vient de faire passer la guerre à un niveau supérieur.

L’avis, qui est apparu durant le match de hockey de samedi à TVA Sports et durant La voix à TVA, rapportait la chose comme un fait, pas comme une possibilité ni même une menace. Or, rien n’est encore fait. « Québecor a menacé de retirer la chaîne de Bell Télé, ce qui serait contraire aux règles sur la radiodiffusion. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour que nos clients continuent de recevoir toute la programmation télévisée qu’ils souhaitent », m’a-t-on répondu par courriel aux relations avec les médias de Bell.

Dans un communiqué, la direction de Bell a parlé d’une « campagne irresponsable » et d’« actions illégales ». 

« Québecor cherche en fait à exiger que Bell paie davantage pour avoir accès à la chaîne TVA Sports que ce que Québecor/Vidéotron est prête à payer pour RDS. Toutefois, la réalité est que RDS est de loin le principal réseau de sports de langue française, distançant constamment TVA Sports, tant en termes de contenu que d’auditoire, et Bell Média ne dévaluera pas la chaîne clairement préférée des amateurs », a affirmé Martine Turcotte, présidente, direction du Québec de Bell.

Cette drôle de tactique arrive au moment le moins stratégique, puisque les séries éliminatoires n’ont d’intérêt que pour les vrais mordus de hockey. Si ça se trouve, des abonnés ont déjà retiré TVA Sports de leur sélection de chaînes, avec la perspective de se réabonner au retour du hockey à l’automne.

En janvier 2018, Vidéotron avait annoncé devoir retirer la chaîne américaine AMC de son offre parce son propriétaire lui facturait trop cher. Ce n’est jamais arrivé. Après protestations des abonnés, Vidéotron a annoncé s’être entendu avec le diffuseur de The Walking Dead. Peut-on en espérer autant entre Québecor et Bell ?

Pour la deuxième année de suite, et la troisième fois en quatre ans, TVA Sports devra se passer de la présence du Canadien en séries éliminatoires, ce qui constitue des pertes de revenu importantes. Et même les pires boules de cristal sont capables de prédire avec assurance que les Nordiques ne reviendront pas à Québec dans un avenir rapproché.

Québecor a payé le gros prix pour les droits du hockey, devant se contenter des matchs du samedi, qui font souvent moins de cotes d’écoute que les matchs de semaine à RDS. En jeter le blâme sur Bell constitue un bien étrange calcul. Le dernier match du Tricolore, qui recevait samedi les Maple Leafs au Centre Bell, a retenu 536 000 amateurs.

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