RENAUD-BRAY ET ARCHAMBAULT

Tous les magasins peuvent-ils survivre ?

L’enseigne Renaud-Bray comprend 30 magasins. Celle d’Archambault, 14. Neuf endroits au Québec comptent à la fois une librairie Renaud-Bray et une librairie Archambault. L’acquisition annoncée cette semaine de la deuxième enseigne par la première, sujette à l’autorisation du Bureau de la concurrence, annonce-t-elle des fermetures éventuelles de magasins ? 

« Il n’y aurait pas de raison de maintenir deux bannières telles quelles, soutient Louis Hébert, professeur titulaire au département de management de HEC Montréal. Viendra un moment où Renaud-Bray aura intérêt à consolider. Si on était dans un marché en forte croissance, la question ne se poserait pas. Mais la montée du livre électronique et la concurrence étrangère viennent gruger cette croissance.

« On ne connaît évidemment pas les détails de l’acquisition, ajoute Louis Hébert. Le bilan de Renaud-Bray sera sans doute moins joli qu’il ne l’était avant la transaction. Car les entreprises qui procèdent à une fusion ou une acquisition avec un concurrent fragilisent parfois leur situation. »

Certains magasins concurrents sont dans le même centre commercial, et d’autres se trouvent à seulement quelques minutes de marche l’un de l’autre. « Le fait d’être dans le même centre n’est pas si grave », croit plutôt Marie-Claude Frigon, associée et spécialiste en ventes au détail de Richter. 

« Fermer un magasin ne signifie pas que les gens iront dans l’autre. J’ai l’impression que les deux bannières n’attirent pas forcément le même type de clientèle. » 

— Marie-Claude Frigon, associée et spécialiste en ventes au détail de Richter

Cela dit, la décision de fermer ou non quelques adresses pourrait revenir au Bureau de la concurrence, et non à l’acheteur. Dans un communiqué, Renaud-Bray a fait savoir « qu’à l’issue de cette transaction, [elle] entend maintenir la bannière Archambault comme entité distincte » et que d’ici là, Québecor continuera de gérer l’ensemble des opérations de Groupe Archambault.

La Presse a joint la responsable des communications pour Renaud-Bray hier, mais l’entreprise n’a pas précisé davantage ses intentions.

« Avec cette nouvelle, on pense à Future Shop et Best Buy, mais dans ce dernier cas, ce n’était pas très clair quelle était la différenciation entre les deux chaînes, juge Marie-Claude Frigon. Ce sera important pour Renaud-Bray de trouver un positionnement et s’assurer d’être différent. »

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