GROUPE MONTONI

Le capital humain avant le capital

Dario Montoni l’admet sans détour : si son entreprise de construction a acquis une réputation enviable dans une industrie où ça joue souvent des coudes sur les chantiers, c’est parce qu’il a toujours pu compter sur les compétences et la collaboration étroite de ses employés.

En revanche, le patron de Groupe Montoni affirme les avoir toujours respectés. « Nous les traitons comme des êtres humains et non pas comme des numéros, fait-il valoir. On leur permet de se réaliser au sein de l’entreprise. »

Il ajoute : « On a réussi à développer un fort sentiment d’appartenance, une culture d’entreprise où tout le monde est mis à contribution, qu’il s’agisse de la réceptionniste, du journalier, du contremaître, du surintendant, du gérant de projet, du chauffeur de camion ou du vice-président. »

Mais pas question de bomber le torse. « Il faut toujours s’améliorer et ne jamais se dire qu’on est bons », prévient M. Montoni.

Le patron ne cache pas que cette vision demande des efforts et un suivi de tous les instants avec les employés. « Ça exige beaucoup de coaching, dit-il. On leur confie des projets, comme s’ils étaient eux-mêmes des entrepreneurs, comme si l’entreprise leur appartenait. »

« On fait travailler [nos employés] à l’intérieur d’unités bien identifiées, et on leur donne les outils nécessaires pour qu’ils s’accomplissent dans l’exercice de leurs fonctions. » — Dario Montoni, patron du Groupe Montoni

Or, dans une industrie comme celle de la construction, où la concurrence est vive, il est important, note Dario Montoni, de garder le cap et d’être « constamment créatif pour surprendre nos clients ».

CRÉATIFS

M. Montoni est particulièrement fier du projet de siège social d’Ericsson, près de l’autoroute 40. « On a fait preuve d’une grande créativité, relève-t-il. Il y a 50 % d’espaces verts sur le campus, avec un lac et des pistes de jogging pour les employés. Ça permet d’attirer une nouvelle génération d’employés qui ne veulent pas travailler dans un univers de béton. »

Dario Montoni se dit lui-même à l’écoute des besoins de ses propres employés. « On les recrute, on évalue leur potentiel et on les fait évoluer dans la spécialité où ils se sentent le plus à l’aise, note-t-il. On les fait grandir dans la compagnie et c’est extrêmement valorisant de les voir gravir les échelons et atteindre parfois même la vice-présidence ! »

Il insiste d’ailleurs sur la philosophie préconisée par son entreprise de construction, où la priorité est accordée au travail en équipe et à la satisfaction du client.

« C’est vrai pour les employés qui sont en poste depuis des années, dit-il, et ce l’est tout autant pour les jeunes que nous embauchons. Chaque année, nous grossissons notre effectif de 5 à 10 employés. »

Groupe Montoni compte aujourd’hui une centaine d’employés.

INTÈGRES ET HONNÊTES

Par ailleurs, l’entrepreneur ne peut s’empêcher de revenir sur la commission Charbonneau, qui a enquêté sur l’industrie de la construction. « On en a tellement parlé, convient le constructeur. J’estime que la Commission a contribué à nettoyer la cochonnerie autour de notre industrie. »

« Nous n’avons jamais été appelés par l’UPAC [l’Unité permanente anticorruption], oppose-t-il. Les banquiers et nos clients savent qui on est ; ils savent que nous sommes intègres et honnêtes. »

Il termine sur une anecdote qui en dit long sur son style bagarreur.

« Quand j’ai annoncé, en octobre 1995, que je lançais mon entreprise, se rappelle-t-il, on m’a dit qu’il n’y avait pas de place pour moi. On était alors dans un creux de récession. Il m’a fallu en donner un peu plus pour me bâtir une bonne réputation. Je voulais prouver à mes clients que je pouvais livrer la marchandise. »

Depuis, les contrats se sont multipliés. Tout récemment, Groupe Montoni a livré à Groupe Jean Coutu un tout nouveau centre de distribution, au coût de 90 millions.

L’Espace Montmorency, voisin de la Place Bell, un projet de 420 millions avec bureaux et terrasses, va aussi bientôt démarrer à Laval.

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