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Le ministère des Transports se tourne vers l'électricité

Le gouvernement du Québec envisage la conversion à l’électrique de certaines de ses camionnettes. Les moteurs thermiques de deux d’entre elles ont été remplacés par des moteurs électriques. Celles-ci rouleront sur les routes de la province dès le mois d’octobre. Voici les grandes lignes de ce programme.

ÉVALUATION

« Nous sommes en phase d’essai. Nous évaluerons comment ça se déroule avant d’aller plus loin. Il faut voir si ça fonctionne sur le plan technique et si ça tient la route sur le plan financier », dit Marc-André Bois, chef des acquisitions au Centre de gestion de l’équipement roulant (CGER) du ministère des Transports du Québec.

Le programme, autorisé par la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ), consiste à la conversion électrique de deux camionnettes gouvernementales de modèle Ford F-150 2010.

OBJECTIF 2017

L’initiative s’inscrit dans un contexte plus large : la Stratégie d’électrification des transports du gouvernement du Québec par laquelle les instances gouvernementales québécoises s’engagent à électrifier une partie de leurs flottes. D’ici 2017, celles-ci devront compter 2000 véhicules électriques ou hybrides.

Le CGER est la pierre angulaire de cette stratégie. Le Centre gère un parc d’environ 9000 véhicules et équipements dont déjà près de 300 sont électriques, ce qui représente environ 10 % des véhicules électriques de la province.

NOUVEAU JOUEUR

GranTuned Automobile, une entreprise affiliée à l’École de technologie supérieure (ÉTS), assure la modification des véhicules. Une douzaine de professeurs, de chercheurs et de conseillers d’affaires de l’ÉTS ont travaillé au projet.

Andy Ta est cofondateur et président de GranTuned Automobile. Il rappelle qu’aucun des grands constructeurs de camionnettes n’offre actuellement de modèle électrique. Il précise du même souffle que la conversion se révèle, au fil des ans, moins onéreuse que l’achat d’un nouveau véhicule.

Le CGER débourse en moyenne 25 000 $ pour l’achat des véhicules qui, après plus ou moins six ans, sont revendus à des prix qui varient entre 3000 et 8000 $.

AVANTAGES DE LA CONVERSION

La conversion à l’électrique serait particulièrement avantageuse pour les véhicules à usage intensif. « Nous avons des véhicules que nous usons de façon prématurée; des véhicules qui font plus de 200 000 kilomètres en moins de deux ans, par exemple », indique Marc-André Bois.

Car voilà, la valeur de revente des véhicules à usage intensif est plombée par l’usure du système motopropulseur. Toutefois, la carrosserie et les autres composantes sont toujours en bonne condition. Qui plus est, en raison de sa très longue durée de vie, un système électrique pourra servir à plusieurs véhicules.

Certes, la conversion à l’électrique est une voie considérée par le CGER. Marc-André Bois répète toutefois que l’électrification de deux camionnettes n’est qu’une phase exploratoire. Rien n’indique que le gouvernement empruntera nécessairement cette route.

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