Deuxième débat présidentiel

« Question de vie ou de mort pour Trump » au deuxième débat

Après leur premier débat, suivi par plus de 84 millions d’Américains, un record, Donald Trump et Hillary Clinton vivront un deuxième face à face ce soir, cette fois à l’Université Washington de St. Louis, au Missouri. Donald Trump pourrait bien y jouer sa carrière politique, disent des analystes. Tour d’horizon.

TRUMP DOIT ÊTRE MIEUX PRÉPARÉ

Les critiques ont été quasi unanimes : Donald Trump maîtrisait mal ses dossiers lors du premier débat présidentiel, le 26 septembre, et Hillary Clinton a réussi à le mettre sur la défensive. « Pour ce second débat, toute la pression est sur Trump, explique Rafael Jacob, chercheur associé à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM. C’est sa dernière chance : à moins d’une intervention divine d’ici les élections, je ne peux pas voir comment sa candidature pourrait survivre à une deuxième mauvaise performance face à Hillary Clinton. C’est vraiment une question de vie ou de mort pour lui. » Les premières indications sont inquiétantes pour ses partisans : dans une rencontre où il répondait aux questions d’un parterre composé d’électeurs républicains, jeudi, Trump « avait l’air aussi peu préparé que lors du premier débat », écrit le site Politico. Et la diffusion d’un enregistrement explosif de propos offensants tenus en 2005 par Trump sur des femmes, rendu public vendredi, monopolisera sans doute l’attention. 

FORMAT « TOWN HALL »

Le deuxième débat, comme le veut la tradition, sera du type « rencontre avec les citoyens », où les candidats pourront marcher et s’asseoir sur scène devant un public qui sera invité à poser des questions. Les journalistes Martha Raddatz d’ABC News et Anderson Cooper de CNN poseront également des questions aux candidats. Le débat débutera à 21 h et durera 90 minutes, sans pauses publicitaires. Fait intéressant : les membres de l’auditoire ont été choisis par la firme Gallup et ne sont pas partisans de l’un ou l’autre des partis. « C’est un format plus difficile pour Trump que le format de la semaine dernière, explique Rafael Jacob. Trump a du mal à donner des réponses claires et précises aux électeurs, et c’est ce qu’il va devoir faire. »

CLINTON EN AVANCE

Les sondages sont clairs : Hillary Clinton a le vent dans les voiles depuis le premier débat, le 26 septembre. En date d’hier, un modèle informatisé du New York Times lui donnait 83 % de chances de remporter la présidence, contre 17 % pour Trump. Le site Five Thirty Eight accordait quant à lui 81,6 % des chances de victoire à Mme Clinton, tandis qu’une projection du site Huffington Post lui donnait 85 % des chances. Pierre Martin, titulaire de la Chaire d’études politiques et économiques américaines à l’Université de Montréal, remarque que Clinton devra s’assurer de ne pas « donner de réponses contradictoires » ce soir, notamment si elle est questionnée sur l’affaire de ses courriels. « Elle devra s’assurer de satisfaire les gens ordinaires à qui elle va parler, qui ne sont pas nécessairement réceptifs au genre d’avocasseries qui sont ces réponses habituelles », dit-il.

ENCAISSER LES COUPS

Le candidat qui aura la meilleure performance ce soir sera sans doute celui qui parviendra le mieux à « encaisser les coups ». À ce chapitre, Clinton s’en est mieux tirée que Trump jusqu’ici, gardant son calme et répondant par des sourires aux critiques de son adversaire. Pour Trump, la question n’est pas seulement de réussir à se maîtriser durant le débat, mais aussi dans les jours qui suivront, note Rafael Jacob. « Quand Trump se fait “taper dessus” en débat, on dirait qu’il y a quelque chose en lui qui disjoncte et il vit des jours catastrophiques après. Je ne veux pas jouer au psy, mais c’est comme s’il avait énormément de difficultés à encaisser les coups, les critiques. »

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