Personnalité de la semaine

Félix Auger-Aliassime

Dimanche dernier, Félix Auger-Aliassime a été couronné champion junior des Internationaux de tennis des États-Unis, trois mois après avoir atteint la finale d’un autre tournoi du Grand Chelem, Wimbledon. Pour cet exploit, il est notre personnalité de la semaine.

Jamais, dans toute l’histoire du tennis, un garçon n’avait remporté la finale junior des Internationaux de tennis des États-Unis à un si jeune âge, 16 ans.

Le Québécois Félix Auger-Aliassime a réussi cet exploit dimanche dernier en pulvérisant en finale son adversaire serbe Miomir Kecmanović, cinquième joueur junior mondial, 6-3 et 6-0.

En demi-finale, le jeune homme avait battu le premier joueur junior mondial, Stefanos Tsitsipas, 6-4, 7-5.

« Mon objectif à court terme était de remporter un premier Grand Chelem junior, c’est fait, et à long terme, je veux remporter un Grand Chelem et devenir numéro un mondial », lance le jeune homme d’un ton serein et assuré.

Auger-Aliassime, déjà 6 pieds 2 pouces d’agilité et de grâce, a eu deux petites journées de congé au Québec avant de repartir vers la Hongrie mercredi pour y disputer la Coupe Davis junior.

« J’ai quand même eu l’occasion de souligner ma victoire avec ma famille et mes amis de longue date, les personnes importantes pour moi. »

— Félix Auger-Aliassime

Originaire de Montréal, mais formé à Québec par son père entraîneur de tennis, Auger-Aliassime est sous la loupe de Tennis Canada depuis deux ans. Dirigé par Guillaume Marx, il s’entraîne désormais au Centre national d’entraînement du stade Uniprix.

Cette victoire accélérera fort probablement son entrée chez les professionnels.

« S’il dispute encore des tournois juniors [l’an prochain], ça sera deux ou trois au maximum, mais il est possible qu’il n’en joue plus du tout, confiait à La Presse Guillaume Marx la semaine dernière. Les tournois juniors, c’est un passage, une étape vers le circuit, et quand on sent que le joueur a suffisamment de résultats, de maturité, de physique pour tenir le circuit professionnel, on essaie de ne pas le retenir. Si vous êtes trop fort sur un certain circuit, votre progression est freinée par le fait que les adversaires sont inférieurs. »

DANS LES PAS DE RAONIC

Les comparaisons sont inévitables avec le champion canadien Milos Raonic, sixième raquette mondiale, même si les deux joueurs ont des styles bien différents.

À l’aube de sa carrière chez les professionnels, en 2008, à l’âge de 17 ans, Milos Raonic n’avait jamais franchi la deuxième ronde d’un tournoi du Grand Chelem junior.

Son entraîneur Guillaume Marx l’admet : son protégé est en avance sur Raonic à ce stade de sa carrière, mais il se garde bien de pavoiser.

« Il a moins de failles que Raonic au même âge, mais ça ne veut rien dire pour la suite. Faire mieux que Milos, c’est-à-dire le quatrième rang mondial, on n’en est pas là, on en est loin, mais Milos n’était pas au même stade de développement au même âge. »

Raonic était d’abord un serveur puissant de 6 pieds 5 pouces, redoutable sur les surfaces ultrarapides, mais dont le jeu en fond de terrain et au filet avait besoin de travail.

« Ce sont des joueurs physiquement et psychologiquement différents. [Félix] est un attaquant de fond de court, capable de développer un jeu complet, un peu un mélange entre un [Andre] Agassi et un [Jo-Wilfried] Tsonga sur le plan du style, dit Guillaume Marx. Il n’a pas de failles majeures, mais il est améliorable sur tous les coups. Il est quand même assez complet, ses points forts sont vraiment forts. »

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